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Depuis l'adoption au XXe siècle des tests de quotient intellectuel comme moyen de mesurer l'intelligence, le QI n'a fait qu'augmenter, mais cette tendance s'inverserait désormais, rapporte mardi le quotidien flamand De Morgen.

Trois points de plus par décennie en moyenne aux Etats-Unis, jusqu'à sept points de plus par décennie après la Seconde Guerre mondiale au Japon, depuis son introduction, le QI semble avoir toujours suivi une courbe ascendante à travers le monde. Cette évolution a pour la première fois été observée par James Flynn, de l'université d'Otago, précisant que l'intelligence augmentait parce que les gens vivaient plus sainement, adoptaient une meilleure alimentation, recevaient une meilleur éducation et se trouvaient dans des conditions de vie plus stimulantes.

Les premiers signes d'une stagnation ont été décelés dans les années '70. Le QI à travers le monde reculerait depuis d'un point par décennie, selon une étude de l'université d'Hartford. La tendance est confirmée notamment par les tests de QI passés par les jeunes Danois soumis au service militaire. Ce qui était considéré comme un résultat moyen là-bas dans les années '50 ne serait plus suffisant pour entrer dans l'armée danoise aujourd'hui. Cependant, le résultat obtenu en moyenne a reculé d'1,5 point depuis 1998.

Sur base de l'analyse des décisions prises en fonction d'une information visuelle, une aptitude déjà étudiée en 1884, les psychologues Michael Woodley et Jan te Nijenhuis, de la VUB et de l'université d'Amsterdam, ont montré l'an dernier que nous avons régressé de 14 points depuis le XIXe siècle, les temps de réaction étant passés de 194 millisecondes à 275 millisecondes.

Les causes de ce retour en arrière ne font pas l'unanimité. Si certains pointent le fait que l'intelligence aurait atteint un pic et que l'effet se ferait logiquement sentir d'abord dans les pays les plus développés, Woodley a suscité la controverse en avançant que les personnes plus intelligentes avaient généralement moins d'enfants que les moins intelligentes, faisant entrer dans l'équation un facteur génétique non démontré.