Le 23 janvier, l'enquête Turkel effectuée en Israël sur le raid de la marine israélienne le 31 mai 2010 contre la flottille humanitaire destinée à Gaza a publié un rapport provisoire de 280 pages dans lequel il a été conclu que :

· Le blocus de Gaza par Israël est conforme au droit international et les actions prises pour l'appliquer ne sont par conséquent pas immédiatement illégales;
· L'interception de la flottille par la marine dans les eaux internationales et la manière dont cette dernière a pris le contrôle des bateaux - qui a fait neuf morts - est également conforme au droit international;
· Certains participants de la flottille ont utilisé des armes à feu contre la marine israélienne pendant le raid;
· Le personnel de la marine israélienne a, pendant le raid, tiré afin de se protéger;
· Les lacunes au niveau du renseignement ont fait en sorte que la marine ne s'attendait pas à ce qu'il y ait de la résistance armée et que les hauts dirigeants militaires auraient dû, lorsqu'ils l'ont rencontrée, changer leur stratégie;
· Le gouvernement devrait s'efforcer de limiter les souffrances des civils de la bande de Gaza.

Les conclusions de la commission Turkel contredisent les dires des participants de la flottille et des journalistes qui se trouvaient à bord des bateaux. Elles contredisent également les conclusions de l'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à l'effet que :
· Le blocus constitue une punition collective - interdite par le droit international - du peuple de Gaza;
· Il n'existe pas de preuve que les participants de la flottille aient utilisé des armes à feu;
· Le raid a été mené avec une « violence absolument inutile et incroyable », y compris des exécutions sommaires et arbitraires.

Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) est perplexe, mais ne s'étonne pas des conclusions de la commission Turkel. « La commission n'avait pas de mandat pour poser des questions directement aux participants de la flottille et aux journalistes qui ont été témoins du raid, ainsi qu'à tous les soldats qui y étaient impliqués », a déclaré Thomas Woodley, le président de CJPMO. CJPMO note également que le gouvernement a choisi les membres de la commission et que les deux observateurs étrangers n'ont pas eu le droit de poser des questions à ceux qui ont témoignés.

Israël a refusé de coopérer avec la mission d'enquête du CDHNU. Israël a aussi refusé de donner au CDHNU les preuves médicolégales qui prouvent que les participants de la flottille avaient utilisé des armes à feu contre les soldats israéliens.