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« Le décret qui permet d'appliquer la loi visant à lutter contre l'absentéisme scolaire en suspendant les allocations familiales est paru dimanche au Journal officiel », annonce La dépêche.

«En cas d'absentéisme scolaire, au moins quatre demi-journées sur un mois, le directeur de l'organisme débiteur de prestations familiales est tenu de suspendre, sur demande de l'inspecteur d'académie, le versement de la part des allocations familiales dues au titre de l'enfant», stipule t-il.

Dans un communiqué commun, le Ministre de l'Éducation nationale (Luc Chatel, NdA) et la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot soulignent que la publication du décret «montre l'engagement continu du gouvernement pour favoriser la responsabilité des parents d'élèves et leur implication dans la scolarité de leur enfant».

Selon eux, la suspension des allocations familiales constitue «l'ultime recours» dans le dispositif de lutte contre l'absentéisme scolaire. Luc Chatel assurant qu'il s'agissait d'une simple amélioration d'une mesure qui existe depuis 1959 et que la politique contre l'absentéisme scolaire était «globale et équilibré». L'un des objectifs requis étant soi-disant d'améliorer le dialogue entre les parents d'élèves et les autres membres de la communauté éducative. Sur le sujet, les avis sont très partagés.

Comment répondre aux élèves en plein désarroi, alors que les Rased (Réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, NdA) sont en voie de disparition, et que de plus en plus les moyens manquent à l'éducation nationale, avec des suppressions de postes s'interrogent les associations de parents d'élèves. »
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Voilà bien nos Tartuffe gouvernementaux : ils prétendent s'inquiéter des élèves en difficulté mais ne savent manier que le bâton et détruisent par ailleurs consciencieusement, avec un cynisme confondant, la structure éducative conçue pour justement aider les jeunes en décrochage ! Un Appel national pour la défense des Rased a ainsi été publié le 25 janvier dernier, signé par 11 syndicats et associations : « Avec plus de 2200 postes de personnels des Rased supprimés en deux ans, de nombreux postes restés vacants, et la désorganisation par la « sédentarisation » de leurs enseignants, de nombreux élèves n'ont plus accès aux aides spécialisées.

De plus, la baisse drastique du nombre de départs en stage de formations spécialisées ne permet même pas d'assurer le renouvellement de ces professionnels prenant leur retraite. Malgré ses affirmations de maintien des Rased, démenties par les faits, le ministère prive les élèves, les écoles, les familles et les enseignants de toute réponse spécialisée que ce soit pour la prévention ou la remédiation des difficultés.

A la prochaine rentrée, la situation du service public d'éducation va encore s'aggraver avec une nouvelle vague de suppressions : 9000 postes en moins pour 8300 élèves supplémentaires pour le seul premier degré.

Pourtant, les conclusions des différentes enquêtes nationales et internationales montrent que le nombre d'élèves en difficultés ne diminue pas, et que les inégalités s'accroisssent. Dans ce contexte, les Rased sont à nouveaux menacés par cette politique d'austérité et ne pourront plus exercer leurs missions de prévention et de remédiation des difficultés sur tout le territoire, faisant payer un lourd tribut aux élèves les plus fragiles et à leurs familles. « C'est pas grave, on n'a qu'à leur supprimer les allocs, à ces sales pauvres ! », répondent en substance nos ministres, qui méritent une belle paire de claque.

Guy Queytan, secrétaire du comité du Parti de gauche de la 13ème circonscription des Bouches-du-Rhône, se charge de la leur administrer sur le blog du PG 13, sous le titre d'Ils ont osé ! :
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© InconnuLe député UMP Ciotti, à l'origine de la suppression des allocations familiales

« Jusqu'à présent les familles en difficultés devaient faire face aux coupures d'eau, de gaz, d'électricité, à la visite des huissiers, à la gourmandise aveugle de leur banque, aux difficultés pour se loger, se chauffer, se vêtir , se nourrir, et enfin à l'absence d'un pouvoir d'achat pourtant promis par le candidat Sarkozy en 2007. Et bien, les Ministres de l' Education Nationale (Luc Chatel) et des Solidarités (Roselyne Bachelot) signataires du décret 2011-89 du 21 janvier 2011, publié ce lundi au journal officiel, ont décidé d'en rajouter ! Les manants de la France d'en bas, habitués à courber l'échine, peuvent bien supporter cette nouvelle épreuve n'est-ce pas ?

Au diable les réflexions consistant à chercher à comprendre pourquoi l'absentéisme se développe et si notre système scolaire nécessite de profondes réformes, inutile d'aller voir ce qui se passe derrière les volets clos de ces cités infâmes où s'entassent parfois dans quelques mètres carrés des familles nombreuses déjà en situation de survie et parfaitement ignorées par une oligarchie bien pensante, saupoudrée comme des baronnes d'un autre temps hautaines, méprisantes et autistes. (...)

Le Député UMP Ciotti (à l'origine du texte, NdA), élu cumulard, commence le travail, une Assemblée bienveillante et un Sénat somnolant valident, puis une ministre des Solidarités (on ne rit pas) enfonce le clou avec la complicité irresponsable d'un collègue du gouvernement ayant pourtant en charge l'Education Nationale et donc le devenir de la Nation !

Au fait M. le Député Ciotti, quand une famille ne perçoit pas d'allocation familiale, avec un enfant par exemple, que fait-on ? (...) On ponctionne directement le Smic du père de famille ? On impose une surtaxe à la maman lorsqu'elle fait ses courses chez Aldi ? »