C'est l'avis du directeur général de l'OMC, Pascal Lamy...

La hausse des prix des produits agricoles a provoqué des «troubles politiques d'une proportion que nous aurions pu difficilement imaginer», a estimé lundi le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy.

«La hausse des prix des aliments provoque une inflation mondiale, sans compter des troubles politiques d'une proportion que nous aurions pu difficilement imaginer», a déclaré M. Lamy, à l'ouverture d'une conférence de deux jours organisée par l'ONU sur la volatilité des marchés agricoles. Il n'a toutefois pas fait d'allusion directe à la situation en Tunisie et en Egypte, mais a expliqué que cette hausse des prix était une «préoccupation très grande dans le monde».

Crise climatique et spéculation

M. Lamy a indiqué que l'augmentation des prix cette année serait «très prononcée» pour le «pétrole brut, le cuivre, l'or, le blé et les graines de soja». Il a estimé que ces hausses des tarifs sont provoquées notamment par des limites au commerce exercées par certains pays. Le responsable a ainsi particulièrement critiqué les restrictions aux exportations de blé imposées par la Russie et l'Ukraine à la suite de la sécheresse dans ces deux pays l'année dernière.

Il a reconnu que la «crise climatique» avait un impact sur le commerce des produits alimentaires. De son côté, le secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Supachai Panitchpakdi, a jugé que les «pics» de prix atteints en 2010/2011 étaient «similaires» à ceux de 2008. Il a souligné le rôle joué, comme en 2008, par la spéculation dans le secteur des produits agricoles.

Mais il y a des «caractéristiques différentes dans le bond actuel», a-t-il dit, notamment les «événements météorologiques au Pakistan et en Russie», deux pays qui ont respectivement connu des inondations et des sécheresses.