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Les résultats provisoires de la CEI pour le deuxième tour de l'élection présidentielle n'ont jamais existé. Les résultats proclamant la victoire de Ouattara sont non seulement illégaux, mais aussi une pure invention de Youssouf Bakayoko et ses trois commanditaires. La « certification » fut utilisée pour enflammer la crise. Choi a aidé les fraudes au Nord. Les violences commises au Nord par les rebelles armés sont une preuve évidente que Choi Young-jil n'a jamais désarmé les forces rebelles avant l'élection. Les « forces impartiales » de l'ONUCI et de Licorne ont failli à leur mission de désarmement des FN avant l'élection. La décision d'annulation des résultats, prise par le Conseil Constitutionnel sur ces zones du Nord que les rebelles FN ont terrorisées le jour de l'élection, est la meilleure qui pouvait être prise. En divisant le pays en deux et en imposant autant les FN que Alassane Ouattara comme acteurs politiques, la France a été capable d'imposer sa domination sur la Côte d'Ivoire. L'élection du 28 novembre 2010 fut la meilleure opportunité préparée par Nicolas Sarkozy pour couronner Alassane Ouattara comme président. Sarkozy, comme son prédécesseur Jacques Chirac, sait manipuler le « machin » en usant de sa position de membre du Conseil de Sécurité. Avec des responsables américains comme complices, il était capable de manipuler Obama...

By Ndzana Seme

BALTIMORE 01/19/2011 - Même comme le brouillard s'éclaircit, les faits émergent et l'autre version des faits est entendue, il reste toujours difficile de croire que les leaders des Etats-Unis, de l'ONU, de la France, de l'Union Européenne ainsi que leurs supporters africains, tous autoproclamés communauté internationale, aient été capables d'utiliser les média internationaux et une élection comme leurs instruments pour renverser le Président Laurent Gbagbo quel que soit le verdict des urnes.
Ils l'ont fait sans vérifier si le représentant du SG de l'ONU a des limites dans son mandat fixé par le Conseil de Sécurité (CS) et sans comprendre qu'un membre du CS, la France, ne devait pas continuer de rédiger les résolutions de l'ONU sur la Côte d'Ivoire parce qu'elle est une partie impliquée dans le conflit.
Pourtant, les résultats provisoires de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010 n'ont jamais existé. Les résultats lus par Youssouf Bakayoko et soutenus par Choi Young-Jil sont une pure invention de ceux qui ont voulu imposer Alassane Ouattara comme président par tous les moyens.

Les ambassadeurs de France et des Etats-Unis ont organisé la crise

Sur la base des résultats provisoires fictifs du deuxième tour de l'élection du 28 novembre 2010, que les ambassadeurs en Côte d'Ivoire des Etats-Unis Phillip Carter III et de France Jean Marc Simon ont apparemment cuisinés et ordonnés au président de la CEI (Commission électorale indépendante) Youssouf Bakayoko de lire devant des journalistes le 2 décembre 2010, les deux agents de la « communauté internationale » proclamèrent Alassane Ouattara comme leur vainqueur. Ils tentent depuis lors d'imposer Ouattara au monde comme le président du pays.
Les journalistes et Ouattara lui-même étaient surpris quand ils apprirent que Youssouf Bakayoko fut conduit par les deux ambassadeurs occidentaux au Golf Hotel d'Abidjan, qui est le siège social du RPR, le parti de Ouattara, pour lire les résultats provisoires de la CEI tant attendus, en violation de la loi limitant le délai pour publier de tels résultats provisoires à trois jours.
Le journal local Notre Voie, dans son article "Post-electoral Crisis in Cote d'Ivoire: Philip Carter III humiliates the United States" (Crise postélectorale en Côte d'Ivoire : Phillip Carter III humilie les Etats-Unis) reporta et commenta un point de presse de l'ambassadeur américain.
Il apparaît que ce plan bien huilé et bien exécuté de renversement du Président Laurent Gbagbo du pouvoir en Côte d'Ivoire est actuellement entrain d'échouer après plus de six semaines de résistance de Gbagbo à tous les appels de la « communauté internationale » à céder le pouvoir.
En faisant montre d'un courage sans précédent devant une pression sans précédent de la « communauté internationale », Gbagbo a réussi à non seulement user son adversaire Alassane Ouattara et ses partisans terrés dès lors dans le Golf Hotel, mais également à épuiser toutes les sanctions possibles que la France, les EU, l'UE et leurs sympathisants leaders africains pouvaient trouver pour l'amener à démissionner.
En s'accrochant à la vérité et à la justice qui sont de son coté, et en croyant aux prières à Dieu que son entourage et les populations d'Abidjan renouvèlent depuis lors, Laurent Gbagbo est maintenant dans une position beaucoup plus confortable de dire sa version des faits et de montrer ses preuves au fur et à mesure que la tempête des demi vérités et des mensonges s'évapore.
Dans tous les communiqués et alimentations médiatiques, une ligne unique circule qui se présente comme suit :
« Alassane Ouattara a été proclamé vainqueur du deuxième tour de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010 par la CEI. Il a été certifié comme vainqueur par l'ONU et reconnu comme président de la Côte d'Ivoire par la communauté internationale. Mais le conseil constitutionnel favorable à Laurent Gbagbo a inversé les résultats et désigné plutôt le président sortant comme vainqueur ».
Les journalistes reçoivent ce genre d'alimentation médiatique des sources telles que le rédacteur du Bureau international du programme d'information du Département d'Etat américain, Merle David Kellerhals Jr. qui, dans son article du 7 janvier 2011 « United States Imposes Sanctions on Côte d'Ivoire's Gbagbo » (Les Etats-Unis imposent des sanctions contre la Côte d'Ivoire de Gbagbo) justifie la décision d'Obama de geler les avoirs du Président ivoirien et de ses partisans parce que « le refus par Gbagbo d'accepter les résultats du deuxième tour de l'élection, qui furent annoncés par la commission électorale indépendante (CEI) et certifiés par le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, a créé une crise en Côte d'Ivoire ».
Cette ligne a été répétée encore et encore par les média américains et occidentaux depuis le 2 décembre 2010. Elle est souvent assaisonnée de commentaires supplémentaires peignant Laurent Gbagbo comme un dictateur impitoyable, ceci sur la base d'un bilan des morts que le Secrétaire général de l'ONU présente comme liés à l'élection et qu'il attribue au camp Gbagbo.

Les résultats fictifs soutenus par la « communauté internationale »

Après la fermeture des urnes le soir du 28 novembre 2010, la loi électorale accordait un délai de 3 jours à la CEI pour publier ses résultats provisoires, après lequel il était illégal que la CEI proclame quels que résultats provisoires que ce soit.
Cependant, parce que l'une des règles régissant la CEI est que ses décisions doivent être prises par consensus, et non pas par une majorité de ses membres, la commission s'est révélée incapable d'adopter une décision sur les résultats provisoires au bout des 3 jours.
Le conflit au sein de la CEI était tellement intense qu'il éclata devant les média quand un partisan de Gbagbo à la CEI arracha devant les caméras les papiers que Yacouba Bamba, un partisan de Ouattara agissant comme le porte parole de l'autre partisan de Ouattara président de la CEI, était entrain de lire pour proclamer les résultats provisoires partiels des bureaux de vote de l'étranger.
Cet incident survint parce que Bamba essayait de présenter ses résultats ou ceux de son président comme ceux de la CEI ; ce qui était faux parce que la CEI n'avait pas encore adopté de décision consensuelle dessus, en particulier au sujet de l'annulation de résultats en France.
L'interdiction amena le gouvernement, dans sa mission de maintien de l'ordre et de la paix, à interdire toute présence des média et des foules autour de l'immeuble de la CEI.
Après l'expiration du délai de 3 jours, la CEI était bloquée par la forclusion et il ne lui restait plus que de transmettre tout le matériel électoral à sa disposition à l'institution finale investie de l'autorité de trancher sur les plaintes et de ratifier tous résultats de l'élection présidentielle. Cette autorité est le Conseil Constitutionnel (CC), qui est la Cour Suprême du pays selon la loi électorale et la constitution.
La CEI transmit en effet ses documents électoraux et tout le monde était résolu à attendre la décision et les résultats du CC, qui sont de dernier ressort et susceptibles d'aucun recours.
Pendant le délai de 3 jours, Laurent Gbagbo introduisit une plainte auprès du CC pour fraudes, intimidation des votants et des observateurs par les individus armés qui sont visiblement des rebelles des FN (Forces Nouvelles), tortures, viols, incendie des maisons, vol des urnes et autres offenses dans les zones du Nord du pays contrôlé par la rébellion dirigée par Alassane Ouattara et Guillaume Soro.
Plusieurs rapports des observateurs de l'élection ont fait mention des mêmes fraudes dans les mêmes zones. Une mission d'observation de l'Unité Africaine (UA) dirigée par Joseph Kokou Kofigoh, ancien premier ministre togolais, reporta les mêmes fraudes dans les mêmes zones.
Alassane Ouattara n'introduisit aucune plainte pour irrégularités auprès du CC. Ce qui veut dire que pour lui, l'élection était ouverte, libre et transparente. Il confirma plus tard cette position quand il exprima son soutien à la certification du représentant special du Secrétaire général de l'ONU (RSSGONU) Choi Young-jil selon laquelle toutes les étapes du processus électoral avaient rempli toutes les assurances pour tenir une élection présidentielle ouverte, libre et transparente suivant les standards internationaux.
Saisis par une panique inexplicable devant la possibilité que, parce que le président du CC est un supporter de Gbagbo (ceci sans examiner davantage les tendances politiques de chacun des autres membres du CC) le CC pourrait proclamer Laurent Gbagbo vainqueur, les ambassadeurs des EU et de France ont monté le plan d'amener Youssouf Bakayoko devant les média internationaux pour proclamer des résultats qu'ils voulaient, notamment que Alassane Ouattara avait gagné avec 54% des voix et que Laurent Gbagbo avait perdu avec 45%.
Cependant, parce que cette annonce de résultats était faite sans l'accord de la CEI, après le délai légal, en l'absence des autres membres de la CEI, et au sein du siège social de l'un des candidats présidentiels, les résultats ainsi lus devant les média le 2 décembre 2010 sont non seulement illégaux et une pure invention de Youssouf Bakayoko, ils ne sont pas les résultats de la CEI.
Les résultats provisoires de la CEI pour le deuxième tour de l'élection présidentiel du 28 novembre 2010 n'ont jamais existé.
La lecture de ces résultats fictifs en violation des lois du pays, pire encore quand ils furent confirmés par Choi Young-jil, l'ONU, la France, les EU et leurs suiveurs, commença la crise actuelle en Côte d'Ivoire, qui est susceptible de dégénérer en une guerre civile et un génocide.

La "certification" fut utilisée pour enflammer la crise

Dans sa décision du 3 décembre 2010, le CC a accepté la plainte de Gbagbo sur les fraudes et violences électorales dans les zones du Nord, a annulé les résultats dans certaines de ces zones et a proclamé Laurent Gbagbo vainqueur avec 51% des voix.
Le jour suivant, Choi Young-jil alla devant les média internationaux et, se prévalant de son pouvoir de certification des résultats des élections, rejeta la décision du CC et ré-institua les résultats de Youssouf Bakayoko. Il « certifia » Alassane Ouattara comme le vainqueur de l'élection et le nouveau président de Côte d'Ivoire.
La décision incendiaire de Choi plongea immédiatement le pays dans la crise actuelle puisqu'elle fut immédiatement supportée par son patron le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon, par l'ambassadeur des EU à l'ONU Susan Rice, par la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton, par le Président américain Barack Obama, par le Président français Nicolas Sarkozy, et par d'autres leaders de l'UE et d'Afrique.
Ces positions de soutien donnèrent à Alassane Ouattara l'opportunité de faire appel à une intervention militaire de l'ONU, de l'UA et de l'UMEOA (Union Monétaire et Economique de l'Afrique de l'Ouest) pour renverser Gbagbo par la violence, de geler les avoirs de Gbagbo et de ses partisans, de stopper les prêts du FMI et de la Banque mondiale à la Côte d'Ivoire, d'accepter seulement les ambassadeurs nommés par Ouattara dans les pays amis, et beaucoup d'autres sanctions contre la Côte d'Ivoire. Ces appels furent immédiatement exécutés à travers le monde, à l'exception de l'intervention militaire.
Le soutien de la décision de Choi était tellement rapide à l'ONU que l'on se demande encore comment le CS a-t-il pu compléter les « contacts inclusifs » qu'il mentionne dans l'article 8 de la resolution1880 qui dit que le CS « Insiste sur ce qu'il basera son évaluation du processus électoral sur la certification qui sera préparée par le représentant spécial conformément à son schéma en cinq critères mentionnés dans le document S/2008/250 et après contacts inclusifs avec les acteurs en Côte d'Ivoire, y compris la société civile ».
[Le schéma du Sg de l'ONU en question est : 1) L'accord de Ouagadougou qu'il faut appliquer, 2) le consensus des Ivoiriens pour l'élection et une fragile stabilité politique et sécuritaire qu'il faut soutenir par un progrès concret en matière de désarmement, de démantèlement des milices, de réhabilitation et de réintégration des ex-combattants, de réunification du pays et de restauration de l'autorité de l'Etat sur tout le pays, 3) l'engagement des parties ivoiriennes pour des élections « propres » et transparentes qu'il faut compléter par des efforts à travers le dialogue pour la gestion de la période postélectorale, 4) toutes les parties doivent continuer de travailler ensemble sur l'identification sensible des populations, la réintégration des ex-combattants, la réforme du secteur de sécurité, les questions de propriété foncière, la guérison des souffrances du conflit et les causes de la crise, 5) le maintien de l'engagement de l'ONU à supporter l'accord de Ouagadougou, y compris par son expertise technique, son soutien logistique, et son soutien en formation des capacités.]
Car, il n'y a aucune preuve que le CS ait jamais contacté la « société civile » puisque beaucoup de rapports d'observateurs des sociétés civiles comme la mission de l'UA et les autres venus d'à travers le monde ont conclu que l'élection dans beaucoup de parties du Nord n'a pas respecté les standards internationaux. Ces rapports ont-ils jamais été présentés au CS ou alors ont-ils été tout simplement jetés dans la poubelle par le CS ?
En plus, y'a-t-il meilleure « société civile » à contacter que le Peuple de Côte d'Ivoire ?
Pourquoi le CS n'a-t-il pas demandé une reprise de la totalité de l'élection ? Pourquoi Ban Ki Moon est-il aussi pressé à soutenir Alassane Ouattara quand ce dernier rejette toutes les propositions faites par Gbagbo pour un recomptage des votes et pour le dialogue, si cela n'est pas parce qu'un tel processus révélera le plan ourdi par l'ONU, la France et les EU pour renverser Gbagbo par tous les moyens ?
Un autre reproche à la décision du CS de soutenir la position de Choi est son aval indirect du rejet par le représentant spécial du Sg de l'ONU (RSSGONU) du verdict du CC, ce qui constitue une offense à la Constitution, aux institutions et à la souveraineté de la Côte d'Ivoire. L'aval du CS à la décision de Choi est lui-même contraire à toutes les résolutions du CS sur la Côte d'Ivoire, qui commencent toujours par une réaffirmation « de l'engagement solide pour le respect de la souveraineté, l'indépendance, l'intégrité territoriale et l'unité de la Côte d'Ivoire » par le CS.
La décision par Choi de rejeter le verdict du CC est même un abus de son mandat comme RSSGONU, qui limite sa certification sur le seul « processus électoral ». Le rôle de certification du RSSGONU a été répété sans changement dans les résolutions non exhaustives suivantes de l'ONU : 1765 art. 6, 1782 préambule 8, 1765 art. 9, 1826 art 10, 1865 art. 20, 1880 art. 7, et 1911 art. 5.

Chacun des articles cités de ces résolutions est formulé comme suit :
« le Représentant spécial du Secrétaire général en Côte d'Ivoire certifiera que toutes les étapes du processus électoral fournissent toutes les garanties nécessaires pour la tenue d'élections présidentielles et législatives ouvertes, libres, justes et transparentes, conformément aux normes internationales ».
Dans toutes les résolutions du CS connues, on ne lit nulle part que le RSSGONU soit investi du pouvoir de certifier les résultats des élections ou de rejeter les décisions du CC en Côte d'Ivoire.
Seuls Choi et ses sponsors occidentaux locaux, dont les ambassadeurs Phillip Carter III des EU et Jean Marc Simon de France, devraient montrer le mandat, s'il y en a un, qui a donné au RSSGONU Choi Young-jil une quelconque autorité le plaçant au-dessus du CC et de la Constitution de Côte d'Ivoire.

Le Representant du SG de l'ONU a favorisé les fraudes au Nord

Pour pouvoir certifier que le processus électoral sera ouvert, libre et transparent, l'une des conditions essentielles exigées par Laurent Gbagbo et acceptées par les parties en conflit depuis les accords de Linas Marcoussis en 2003, les accords de Ghana, l'accord de Pretoria et l'accord de Ouagadougou était réitérée en termes de DDR (Désarmement, Démobilisation et Réintégration) des rebelles dans les résolutions du CS 1633 art. 12 à 14, et 1721 art. 7 à 11.
Le terme DDR a subitement plus tard disparu du vocabulaire de la « communauté internationale », à l'exception de la résolution 1911 art. 16a qui en fait allusion même sans le nommer.
Pourtant, le 16ème rapport de progrès du Sg de l'ONU sur l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) [connu sous le nom de S/2008/250] présenté le 15 avril 2008 par Ban Ki Moon au CS mentionne dans sa section « Situation de la Sécurité » que [traduction du texte anglais] « le manque de progrès dans le désarmement des Forces nouvelles et le démantèlement des milices dans l'Ouest rend la prévalente stabilité fragile ».
D'une part, Ban Ki Moon dit que « Le 24 janvier, le Chef d'état major des forces de défense et de sécurité annonça que 12000 de ses soldats ont été cantonnés et enregistrés et ont déposé leurs armes dans le dépôt, en application des dispositions du troisième accord supplémentaire. Par la suite le Chef a annoncé qu'à la suite de l'achèvement de ce processus dans la période de 10 jours, les soldats des forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire sont retournés dans leurs baraques ».
D'autre part, Ban Ki Moon dit que « le cantonnement des éléments des Forces nouvelles n'a pas progressé significativement. En date du 1er avril 2008, seulement 109 éléments ont été cantonnés. Des contraintes logistiques et financières ainsi que le manque d'un programme de réintégration clairement défini se sont combinés pour freiner le progrès sur le cantonnement du personnel des Forces nouvelles. Sur les 109, 42 sont toujours cantonnés à Ferkessékou, pendant que le reste a été démobilisé et attend les opportunités de réintégration ».
Ceci se passait en avril 2008 et les « forces impartiales » qui étaient supposées superviser le programme DDR sont la Licorne française et l'ONUCI selon les résolutions du CS. Pourtant le 28 novembre 2010, le jour du deuxième tour de l'élection, des observateurs des élections et des témoins oculaires ont vu plusieurs groupes de rebelles du Nord se pavaner avec des armes automatiques, menaçant et brutalisant les votants, incendiant les maisons, volant les urnes et coupant le courant électrique dans les villes où ils terrorisaient les populations.
Ces violences perpétrées dans les zones du Nord par des rebelles armés sont une preuve évidente que Choi Young-jil n'a jamais désarmé les rebelles et que sa certification de l'élection présidentielle, autant le premier tour que le deuxième tour, comme ouverte, libre et transparente est un mensonge, du moins dans le Nord du pays.
[Mise à jour du 28/01/2011 : Rappelons ici que le rapport de mission de médiation de l'envoyé spécial de l'Union Africaine, l'ancien président sud africain Thabo Mbeki, celui-là même que l'UA et le CS ont mis de coté pour des raisons inconnues jusqu'à ce jour, avant de décider de remplacer Mbeki par le premier ministre du Kénia Raila Odinga, mentionne ceci : « 3.4.4. M Choi a indiqué que l'un des facteurs qui a compliqué l'organisation du scrutin est le fait que contrairement aux dispositions légales contenues dans le 4ème Accord Complémentaire de 2008 l'Accord Politique de Ouagadougou, les élections se sont tenues sans que le désarmement et l'intégration des Forces Nouvelles n'étaient pas effectifs ; 3.4.4.1. La disposition de l'article 3 de l'APO dit ceci: "Afin de favoriser l'organisation des élections dans de bonnes conditions, les deux parties ont convenu de relancer, sans délai et sous la conduite du CCI, et la supervision des Forces Impartiales, le désarmement, le stockage des armes des deux forces ex-belligérentes ainsi que la démobilisation des ex combattants des Forces Nouvelles. En tout état de cause, ces opérations devront être achevées au plus tard deux (02) mois avant la date fixée pour l'élection présidentielle ; 3.4.4.2 M. Choi dit avoir conseillé aux deux parties ivoiriennes de respecter cette disposition. Il dit avoir prévenu les parties en indiquant que si elles acceptaient d'aller aux élections sans la mise en oeuvre de cette disposition, alors, elles ne devraient pas formuler des requêtes liées à des allégations d'irrégularités du scrutin dans la zones concernées et sous contrôle des Forces Nouvelles »]
Les forces de l'ONUCI et de la Licorne française ont failli à leur mission de désarmement des rebelles des FN avant la tenue des élections. Ceci montre bien que ces élections ne devaient pas du tout se tenir. Par conséquent, la décision du CC d'annuler les résultats dans ces zones du Nord, que les rebelles des FN ont terrorisées le jour de l'élection, est la meilleure qui pouvait être prise.
L'on peut ne pas être d'accord avec cette décision du CC, en particulier sur la base de l'argument selon lequel il n'a pas fixé une date pour une nouvelle élection dans ces zones. Ceci arrive dans tous les pays au sujet des décisions de la Cour Suprême ; qui peuvent être débattues par toute personne qui se sent capable.
Mais personne ne peut, sans l'autorité constitutionnelle nécessaire, rejeter la décision de la Cour Suprême !
Ceci d'autant plus que, dans ce cas, le CC n'est pas l'organe qui prend la décision de réorganiser les élections. La loi électorale dans son article 64 laisse cette tâche au gouvernement. Personne n'est tenu de faire ce que la loi n'oblige pas de faire, même pas le CC qui connaît très bien cette leçon.

Le membre du CS qui est en même temps juge et partie dans le conflit

Sous prétexte d'appliquer les Accord de Coopération et de Défense, que Charles de Gaulle signa avec chacun des leaders fantoches placés à la tête des « nouveaux pays » pendants les années 1960, la France a imposé ses troupes sur le territoire de Côte d'Ivoire en septembre 2002, quelques jours seulement après l'échec du coup d'Etat préparé par Alassane Ouattara et les rebelles actuels du Nord en vue de renverser le nouveau président démocratiquement élu, Laurent Gbagbo.
Même comme les Accords de Coopération et de Défense sont applicables par la France seulement quand le pays francophone est attaqué par des forces étrangères, Jacques Chirac donna l'ordre de positionner les troupes de Licorne entre les forces ivoiriennes belligérantes alors que l'attaque était intérieure, en violation totale du principe de l'ONU de non ingérence dans les affaires intérieures d'un pays souverain.
Le positionnement des troupes françaises dans la zone de conflit donna à Chirac l'opportunité d'apparaître comme une force impartiale, un juge, et d'imposer un dialogue entre les rebelles et le gouvernement dans ce qui est connu aujourd'hui comme l'Accord de Linas Marcoussis (15-23 janvier 2003) et le sommet des chefs d'Etats africains et français de Paris-Kléber (25-26 janvier 2003).
Le positionnement des troupes françaises et l'application d'une zone neutre divisant le pays en deux parties - le Nord tenu par les rebelles soutenus par le pays voisin Burkina Faso, et le Sud contrôlé par le gouvernement démocratiquement élu de Laurent Gbagbo - était plutôt destiné à sauver les fomentateurs du coup d'Etat de leur destruction par l'armée nationale du pays. La France a ainsi réussi à légitimer les rebelles et leurs leaders Alassane Ouattara et Guillaume Soro comme une force politique, et non plus comme de simples terroristes fomentateurs du coup d'Etat qu'ils étaient.
Les frustrations de l'armée nationale n'ont cessé de croître au fur et à mesure que la France épuisait le gouvernement de Gbagbo en lui imposant négociations sur négociations, au cours desquelles le gouvernement était amené à traiter avec les rebelles comme des partenaires égaux. La France réussissait ainsi à imposer une reconnaissance de la rébellion secrètement dirigée par l'homme fantoche de Jacques Chirac, Alassane Ouattara.
Rappelons-nous que le ministre français de la coopération Charles Josselin avait rendu les Ivoiriens furieux et enflammé le sentiment anti-français en juillet 2000 quand il avertit le leadership de l'armée ivoirienne contre « toute exclusion artificielle » de candidats aux élections présidentielles et exprima l'opposition de la France à la candidature du général de Brigade Robert Guei, à l'époque leader de la junte militaire qui renversa en 1999 le successeur du dictateur à vie Houphouet Boigny, Henri Konan Bédié.
Ceci parce que Robert Guei avait suivi Bédié dans sa position d'exclure Alassane Ouattara comme potentiel candidat présidentiel a cvause du fait que Ouattara était un burkinabé. Bédié était en effet un camarade du voltaïque (Haute Volta est l'ancien nom de Burkina Faso) Alassane Drahmane Ouattara de l'Université de Pensylvanie à Philadelphie aux Etats Unies pendant les années 1960.
Comme d'habitude dans la mafia de la Françafrique, les présidents français sont à l'aise avec les individus faibles qui sont soit exclus par les autres, soit ont des cadavres dans leurs placards. Pour Chirac, Ouattara répondait aux critères nécessaires pour gouverner la Côte d'Ivoire et pour servir fidèlement les intérêts français.
Parce qu'il en avaient marre de la présence des troupes françaises sur leur territoire, les FDS-CI (Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire) lancèrent le 3 novembre 2004 une offensive baptisée « Opération Dignité » (d'autres sources disent qu'elle fut baptisée « Opération César » quand Jacques Chirac donna son accord sur elle à Laurent Gbagbo) afin de mettre fin à 25 mois de division du pays par les rebelles des Forces nouvelles.
Le 6 novembre, dans un piège apparent tendu contre l'armée gouvernementale, la France déclara que l'aviation de Côte d'Ivoire avait effectué un raid contre les positions françaises à Bouaké. Ils annoncèrent 9 morts et 37 blessés parmi les troupes françaises du 2e régiment d'infanterie de marine, du régiment d'infanterie chars de marine, et du 515e régiment du train.
Le président français Jacques Chirac donna immédiatement l'ordre d'une destruction complète des capacités militaires aériennes de la Côte d'Ivoire afin d'empêcher l'armée nationale (FDS-CI) d'attaquer les forces rebelles contrairement aux Accords de Linas Marcoussis.
15 minutes seulement après la supposée attaque contre les positions françaises, les troupes françaises de la Licorne bombardèrent, détruisirent et neutralisèrent la totalité des capacités aériennes de l'armée ivoirienne, y compris deux Sukhoï SU-25 et des hélicoptères de combats stationnés à la base de Yamoussoukro.
Pourtant, aucun témoin oculaire n'a vu les 9 supposés morts français. Les FDS-CI n'ont aucune connaissance que l'un quelconque de leurs avions aient attaqué les positions de Licorne le 6 novembre.
L'affaire fut portée devant un tribunal français, qui l'enterra sans autre forme de procès.
Les événements de novembre 2004 s'en suivirent. Les 5000 éléments de la Licorne française, renforcés par des soutiens terrestres, aériens et navals se déployèrent sur Abidjan. Sous prétexte de protéger les citoyens français, ils ouvrirent le feu sur des manifestants civils non armés, faisant 64 morts et des milliers de blessés.
Ces tueries et brutalités aliénèrent la force Licorne aux populations ivoiriennes jusqu'à ce jour. Elles ont également donné lieu à l'émergence des personnes comme Blé Goudé, un leader estudiantin qui organisa les manifestants contre la présence française dans le pays, et aux milices appelées « Patriotes ».
Cependant, la France avait déjà tendu un autre piège afin de se couvrir de toute immunité. En avril 2004, la France usa de sa position et de son pouvoir de membre du CS pour rédiger une résolution demandant à l'ONU de positionner des troupes de maintien de la paix en Côte d'Ivoire. Une résolution du CS octroya aux force françaises de Licorne le même statut de force de maintien de la paix de l'ONU que les autres 6000 nouveaux éléments envoyés par l'ONU. Depuis lors, toute attaque contre la force Licorne est considérée comme une attaque contre l'ONU.
Comme tout politicien français bon dans la politique des mains sales, le président français Jacques Chirac a appliqué le dicton français « j'y suis, j'y reste » en positionnant sa force Licorne sur le territoire ivoirien sans l'accord de président Laurent Gbagbo, en violation des Accords de Coopération et de Défense qui autorisent le président français à donner un tel ordre seulement quand l'ancienne colonie française est attaquée par une force militaire extérieure et en violation de l'engagement du CS pour le respect de la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale du pays.

La France a choisi son meilleur leader fantoche pour la Côte d'Ivoire.

Pour affaiblir davantage leur suppôt, Nicolas Sarkozy a ordonné au SDECE (services secrets français) d'enquêter sur la fortune d'Alassane Ouattara et de sa femme Dominique Nouvian.
Les découvertes du SDECE furent scandaleuses quand elles révélerent que Dominique Ouattara gérait la fortune de l'ancien dictateur Houphouet Boigny avant même de connaître Alassane Ouattara. Elle avait accumulé une énorme fortune personnelle, évaluée à 7 milliards de Fcfa ($14 millions) dans un seul compte suisse le 30 octobre 1999.
Ceci pendant que le premier ministre de Houphouet Boigny d'alors, Alassane Ouattara, tenait à la City Bank de Genève un compte classé « Rouge » avec un solde créditeur de 9,5 milliards Fcfa ($19 millions), avant sa fermeture subite de tous ses comptes bancaires. Depuis lors, Alassane Ouattara ne présente plus aucun compte bancaire nulle part.
Mais le SDECE était capable de révéler comment Ouattara avait accumulé sa fortune personnelle, notamment à travers les pots-de-vin de la corruption que couvrait les programmes de privatisations menées par le FMI et en recourant au détournement des fonds publics pendant la longue période d'agonie ayant précédé la mort de Houphouet Boigny où il avait le contrôle total sur le trésor de l'Etat de Côte d'Ivoire.
C'est seulement Dominique Ouattara qui avait été trouvée en possession d'un empire immobilier en France et aux Etats-Unis, estimé à des centaines de millions de dollars. Son entreprise immobilière, AICI SA, avait payé des impôts pour 692 milliards de Fcfa ($1,38 milliards) en France pour la seule année 1998. Elle était capable d'acheter toutes les franchises de la marque Jacques Dessange aux Etats-Unis en 1996.
Parce que Dominique Ouattara utilise des noms écrans de sa famille, comme sa soeur Nouvian Véronique Cornuel ou son fils Folloroux Loïc, ainsi que des affaires de blanchissement d'argent sale, il est difficile de connaître avec exactitude la fortune des Ouattara. Il a juste été constaté que les Ouattara étaient capables de financer la rébellion du Nord de Côte d'Ivoire depuis septembre 2002 jusqu'à ce jour.
Pendant que ces révélations de la SDECE étaient vantées comme un geste de bonne foi de Sarkozy afin d'endormir le camp Gbagbo, le président français l'utilisa plutôt au début de son mandat pour affaiblir son « ami » Alassane Ouattara, qu'il maria avec Dominique Nouvian Folloroux en 1991 quand il était maire de Neuilly.
Les révélations de la SDECE, en plus de la responsabilité de Ouattara dans les massacres perpétrés par ses rebelles des FN, qui sont des raisons suffisantes pour des poursuites judiciaires contre lui devant le Tribunal Pénal International de la Haye et devant les tribunaux de Côte d'Ivoire, sont autant d'épées de Damoclès suspendus au-dessus de la tête d'Alassane Ouattara par ses complices Chirac et Sarkozy, afin de le soumettre au Président français.
En divisant le pays en deux et en imposant les FN et Alassane Ouattara comme des acteurs politiques, la France était capable d'imposer sa domination sur la Côte d'Ivoire. Le 28 novembre 2010, jour du deuxième tour de l'élection présidentielle, était la meilleure opportunité que Sarkozy avait fixée pour introniser Alassane Ouattara comme président.
Parce que Laurent Gbagbo lui résiste, la Côte d'Ivoire est au bord de la guerre civile et du génocide.

Le piège tendu par Sarkozy et les responsables américains manipulés pour attraper Obama

Parce que Alassane Ouattara et Dominique Ouattara sont des résidents américains, il était facile pour Nicolas Sarkozy et la mafia de la Françafrique d'infiltrer Washington.
De plus, Nicolas Sarkozy, comme son prédécesseur Jacques Chirac, sait comment manipuler le « machin » (un terme utilisé par Charles de Gaulle pour désigner l'ONU) en usant de sa position au sein du CS.
Nous devons garder à l'esprit que l'ONU est une place de conclusion des deals, contrairement à l'image d'environnement démocratique que cette organisation essaie de présenter au monde.
Au cours de son meeting la semaine dernière à Abidjan, Madame Simone Gbagbo déclarait que Hillary Clinton « est une partie » dans le conflit ivoirien. Mme Gbagbo a certainement des preuves pour soutenir sa déclaration publique.
Mais nos propres investigations ont aussi découvert une relation troublante entre Hillary Clinton et les Ouattara (lire notre article Clinton's Troubling Relationship With the Ouattara's).
Nous avons en effet trouvé que Dominique Ouattara est le fournisseur des services de beauté de la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Dominique revendique même la fameuse coiffure de Hillary comme un trophée personnel. Il y a également des relations juives entre les deux femmes, qui demandent plus d'investigations.
Quand en plus, selon les révélations du ministre des affaires étrangères de Côte d'Ivoire Alcide Djedje, l'ambassadeur des Etats-Unis en Côte d'Ivoire Phillip Carter III est un ami d'Alassane Ouattara (une amitié qui remonte dans les années 1990 quand Carter, alors chef de la division économique et commerciale au Département d'Etat, se lia d'amitié avec Alassane Ouattara qui était vice président du FMI d'après le journal local Notre Voie), et que l'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU Susan Rice avait rendu des services de lobbying à Alassane Ouattara dans le passé, il y a plus de questions que de réponses dans la position bizarre prise par les Etats-Unis pour reconnaître un candidat suppôt de la France comme le gagnant de l'élection de Côte d'Ivoire, sur la base de résultats fictifs qui ne sont pas ceux de la CEI.
Gbagbo connaît la politique des mains sales de la France en Côte d'Ivoire depuis le jour où fut trouvé l'ordinateur portable d'un officier de la force Licorne contenant une mine d'informations secrètes sur les véritables plans de la France. Cette connaissance l'a aidé à s'échapper de tous les pièges français. Il faut souhaiter qu'il libère la Côte d'Ivoire des griffes françaises actuelles.
Les prises de position hâtives de la Maison Blanche sur la crise de la Côte d'Ivoire, apparemment sans une connaissance sérieuse par Obama de l'implication personnelle et profonde de Nicolas Sarkozy dans cette crise, et sans information sur la légalité des résultats d'élection proclamés par Youssouf Bakayoko, sont des décisions stupides qui pourront le hanter pendant sa tentative de réélection en 2012.
Au moment où Hillary Clinton commence à penser à haute voix à sa vie après son poste de Secrétaire d'Etat américaine, la crise ivoirienne, au cœur du continent d'où son père est venu, ainsi que les contradictions entre ses discours publics sur l'Afrique et ses décisions contre Laurent Gbagbo, sont du matériel concret pour construire une opinion négative pendant les campagnes présidentielles futures.
« Nous n'avons pas plus solide ami et plus solide allié que Nicolas Sarkozy », disait Barack Obama lors de la dernière visite de Sarkozy à la Maison Blanche. Un ami en effet... mais un ami français.

Sommet de l'Union africaine (UA) : Sarkozy arrive avec 60 personnes

Publié le vendredi 28 janvier 2011 | Notre Voie
L'arrogance que le président français affiche dans le règlement de la crise post électorale en Côte d'Ivoire va, à n'en point douter, cristalliser davantage la position des défenseurs de la dignité africaine. Hier, nous avons appris, selon une source proche de l'Elysée, que le président français se déplace à Addis-Abeba avec une délégation forte de 60 personnalités politiques et du monde des affaires. C'est demain soir qu'il quitte Paris, la capitale française pour Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, où il devrait atterrir tôt le matin du dimanche. Dans l'après-midi, il prendra l'avion pour retourner en France.
Selon son agenda qui nous a été communiqué, il rencontrera personnellement le président sud-africain Jacob Zuma avec qui il parlera de la crise ivoirienne. Nicolas Sarkozy, selon des informations en provenance du Quai d'Orsay, ne veut pas perdre la face dans la bataille qu'il a engagée en Côte d'Ivoire contre Laurent Gbagbo. Il veut absolument en sortir la tête haute pour ne pas donner à ses compatriotes et au monde entier le sentiment d'un président qui parle pour ne rien dire. Ce qui pourrait faire baisser sa cote de popularité au sein de la population française à quelques mois de la prochaine présidentielle. Mais le président français craint aussi et surtout de creuser le tombeau de la Françafrique s'il venait à perdre la bataille diplomatique comme cela est en train de se dessiner.
C'est la raison pour laquelle il entend s'entretenir avec le président de l'Afrique du Sud, la puissance économique africaine qui rejette catégoriquement tous les plans macabres que propose Paris pour le règlement de la crise post électorale.
Nicolas Sarkozy et son équipe ont tout prévu. Chaque président africain présent au sommet et qui soutient la paix en Côte d'Ivoire et les propositions du président Laurent Gbagbo aura son chien de garde français. Ainsi les présidents gambien Yaya Jammey, angolais Eduardo dos Santos, ougandais Yoweri Museveni et tous les autres auront-ils, dans leur suite présidentielle, la visite des collaborateurs de Sarkozy que sont : la ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Coopération, les Monsieurs Afrique de l'Elysée et du Quai d'Orsay, etc.
Comme chacun le sait maintenant, à l'Elysée, à Matignon, au Medef, au Quai d'Orsay, à l'état-major des armées françaises, nombreux sont ceux qui ne sont pas d'accord avec la voie choisie par leur chef de l'Etat. C'est régulièrement que les conseillers du président français lui répètent que la Côte d'Ivoire va se transformer en bourbier pour la France si elle s'engage dans un conflit quelconque avec les Ivoiriens. Pour ne pas être emmerdé tous les jours par ses conseillers, Sarkozy a décidé de gérer seul la crise en prenant les décisions qui lui plaisent. C'est pourquoi il pilote seul la crise et fonce tout droit dans le mur.
A Addis-Abeba où la réunion des ministres des Affaires étrangères a déjà donné le ton de ce que pourrait être la voie à emprunter pour résoudre la crise ivoirienne, il faut avouer que le président français aura fort à faire devant des Africains debout qui réclament haut et fort leur statut d'Homme.