Image
Comme beaucoup d'autres bobards ayant fait le tour des médias occidentaux officiels durant ces dernières années, la version « officielle » concernant ce qui est arrivé au vol MH17 a été présentée sens dessus dessous au public, à l'envers et même complètement de travers.

Moins d'une journée après le crash, relayés par leur presse servile, les gouvernements occidentaux parlaient déjà du « missile de Poutine » ( !), sans l'ombre d'une preuve pour appuyer leurs hystériques revendications.

Avec la récente parution du rapport final émis par les autorités des Pays-Bas qui incrimine une « ogive de type 9N314M, installée sur un missile de série 9M38 et ayant été tirée par un système de missile sol-air Buk » comme étant la cause de la destruction de l'avion, on fut choqué par le silence radio des mêmes puissances occidentales et de la presse.

La raison devrait être évidente à tous : le but réel derrière la tragédie du vol MH17 a été atteint dans les jours et les semaines suivant le crash.

Peu de temps après « le procès immédiat par les médias occidentaux » contre Poutine, des sanctions furent imposées à la Russie et le projet de gazoduc South Stream censé relier l'Europe à la Russie fut annulé. Ce climat punitif, entretenu par d'autres mesures anti-russes, profita aux É.-U. dans leur longue guerre, somme toute futile, visant à empêcher l'émergence d'une Russie forte sur le plan international. Comme se le demandent certains au sujet des attentats du 11 septembre 2001, est-ce que le vol MH17 abattu par des rebelles ukrainiens fut l'heureux fruit du hasard pour les bellicistes occidentaux, comme il survenait juste au bon moment pour attiser les flammes de leur campagne active de propagande anti-russe ? Ou alors serait-il possible que les ogres de guerre occidentaux soient eux-mêmes les responsables du crash du vol MH17 ?

Avant de prendre une décision, il y a un certain nombre de choses que vous vous devriez de prendre en considération.

Les autorités hollandaises ont mené une enquête qui, par défaut, était biaisée dans son approche. Un parti-pris, provoqué par les accusations arbitraires et calomnieuses qui apparurent immédiatement envers Poutine après le crash, produisit la version erronée et chargée d'émotion voulant qu'un missile Buk soit à l'origine du crash de l'avion. Dès lors, les enquêteurs des Pays-Bas s'attelèrent à « remédier aux exigences des faits » et tentèrent de montrer comment l'avion aurait été abattu si un missile Buk avait été utilisé. Leur approche était plus ou moins la même que celle du policier qui décide que, puisque la victime a été tuée par balle, elle l'a été par un Colt 45.

Des fragments en forme de nœuds papillon

L'essentiel des preuves permettant à ce rapport d'accréditer la thèse d'un missile Buk consiste en des fragments extraits de l'avion, des corps du capitaine et du premier lieutenant. Le rapport fait état de plus de 120 morceaux de métal retrouvés dans le corps du premier lieutenant, et plus de 800 traces d'impact qui furent relevées sur les restes du cockpit.

« Certains » de ces fragments avaient, paraît-il, la forme d'un nœud papillon, caractéristique des fragments de shrapnel présents dans l'ogive d'un missile de guerre Buk 9M38M1. Le rapport indique qu'une ogive de missile Buk contient 8 000 fragments : 4 000 sont de larges morceaux carrés, 2 000 de petits carrés, et 2 000 ressemblent à des nœuds papillon. On peut donc naturellement s'attendre à un ratio de 2:1:1, illustrant la fréquence d'apparition des gros fragments carrés par rapport aux autres fragments, les petits carrés et les fragments en forme de « nœud papillon ». Voici une image tirée du rapport qui montre 4 de ces fragments prétendument retrouvés dans l'avion.

Image
Bureau de la sécurité des Pays-Bas, « Écrasement du vol Malaysia Airlines MH17 », page 89
Des 800 fragments de métal extraits des corps des victimes, du cockpit et du fuselage, dont certains en forme de nœud papillon, affirme le rapport, seulement 20 ont été spécifiquement utilisés pour le rapport, et de ces 20, seulement 2 en forme de nœud papillon. On peut aussi se demander pourquoi le rapport, voulant manifestement démontrer l'emploi d'un missile Buk, ne nous dit pas exactement combien de fragments en forme de nœud papillon ont été retrouvés, et surtout pourquoi il n'y a que 2 morceaux avec une forme de nœud papillon, sur les 20 morceaux retenus pour l'analyse et destinés à l'emploi dans ce rapport.

Or, le gros problème au niveau des « nœuds papillon » fut dévoilé par RossAviation, l'organe de régulation de l'aviation nationale russe, dont le vice-président tint les propos suivants lors d'une conférence de presse, le 14 octobre dernier : « Il n'y a pas un seul trou en forme de nœud papillon dans la carlingue de l'avion ». Comment a-t-on pu retrouver des fragments de métal en forme de nœud papillon dans les corps des victimes sans avoir des trous de forme similaire dans le fuselage ? Interrogée par une agence de presse espagnole pour savoir si leur point de vue officiel accusait les enquêteurs des Pays-Bas d'avoir falsifié la vérité, RossAviation répondit : « Oui, absolument. Et nous en avons la preuve. »

Il est important de faire remarquer au lecteur que RossAviation réfute toute théorie impliquant l'emploi d'un missile Buk. Cette position fut adoptée en réponse au rapport des Pays-Bas pour contester les déductions tirées d'une orientation exclusive sur la piste d'un missile Buk. Le vice-président de RossAviation, Oleg Storchevoy, a déclaré que leur propre enquête se poursuit afin de déterminer ce qui est réellement arrivé au vol MH17.

Almaz-Antey, le fabricant du système de missile Buk, a également mené sa propre investigation dont le rapport parut la journée avant que les Pays-Bas ne rendent publiques les conclusions finales de leur enquête. Ils ont eux aussi remarqué l'absence de trous en forme de nœud papillon dans les restes de l'avion, et conclurent que l'ogive qui explosa n'était pas un modèle 9N314M. En réalité, le modèle correct de l'ogive présente dans un missile Buk est B9N314 et ne renferme pas d'éclats en forme de nœud papillon, présents uniquement sur les anciens modèles de missiles 9M38 - depuis longtemps délaissés par l'armée russe. L'armée ukrainienne utilise, elle, encore ces anciens modèles. (Bien qu'ils prétendent avoir revendu leur stock à la Géorgie.)

Au sujet de ces 2 ou 3 fragments en forme de nœud papillon tant chéris par le rapport, il semblerait que l'origine même de ces fragments soit un secret classé défense par le Ministère de la Défense des Pays-Bas.

L'équipage du cockpit pris pour cible

Ci-dessous, une image de la page 140 du rapport montre le spectre des dégâts occasionnés au vol MH17 par un missile semblable à un Buk 9M38M1.

Image
Elle montre que le missile qui a visé le vol MH17 était doté d'une telle précision que l'ogive a déchaîné sa puissance destructrice uniquement sur le cockpit ainsi que ses occupants. Il semble donc raisonnable de déduire que ceux qui ont tiré le missile l'ont fait avec l'intention de tuer tous les pilotes et de sectionner le cockpit du reste de l'avion (c'est d'ailleurs, d'après le rapport, ce qui se produisit juste après l'impact du missile). Ce fait contredit clairement le scénario partagé par le rapport et par ceux du camp occidental qui prétendent que des rebelles ukrainiens de l'est ont abattu l'avion.

Il n'a été fait mention nulle part que les rebelles aient intentionnellement abattu le vol MH17. En fait, il n'existe pas d'explication permettant d'affirmer qu'une équipe, aux commandes d'un système de lance-missile Buk et pourtant bien capable de distinguer un vol commercial d'un vol militaire, ait pu abattre « accidentellement » le vol MH17.

Image
Le point d'impact du missile suggère l'intention délibérée de tuer tous les occupants du cockpit
La page 166 du rapport conclut :
« Suite à la détonation d'une ogive, les trois membres de l'équipage présents dans le cockpit furent tués sur le champ suite à de nombreuses blessures infligées par des morceaux de métal de forme spécifique.

On ne retrouva pas d'autres fragments de forme spécifique dans les corps des autres passagers. En conséquence de l'impact, ils furent exposés à d'autres facteurs, certains pour le moins extrêmes ; ils durent affronter de brutales accélérations et décélérations, un phénomène de décompression accompagné par son corollaire, la condensation, sans compter l'appauvrissement du niveau d'oxygène, un froid glacial, de violents courants d'air, la chute rapide de l'avion et des objets volant dans tous les sens.

Dans ces conditions, certains subirent probablement des blessures mortelles tandis que d'autres s'évanouirent rapidement. Il ne fut pas possible de déterminer avec certitude à quel moment les passagers sont morts. L'impact du sol ne leur laissa aucune chance.
La nature hautement spéculative des preuves présentées par le rapport devient encore plus critiquable dans la section qui décrit les débris du missile Buk qui auraient soi-disant été retrouvés en Ukraine. La page 80 du rapport offre une comparaison entre ces débris et l'anatomie d'un missile Buk. L'un de ces débris « retrouvés en Ukraine » est présenté comme étant un « embout conique de missile ». Voyez plutôt :

Image
Le problème posé par cet embout conique brandi pour prouver qu'un missile Buk a bien été tiré, est qu'il n'arbore aucun signe distinctif et comme c'est le cas pour de nombreux missiles air-air, tous les missiles de taille similaire sont dotés d'un embout conique semblable. C'est la même chose pour la « dérive » et le « câble de transmission de données » dont sont pourvus, corrigez-moi si je me trompe, la plupart des autres missiles, tout comme les voitures, les maisons... etc.

Dans son effort de conclusion quant à la cause de la désintégration en vol de l'avion, le rapport spécifie qu'elle « n'a pas été causée par un élément externe comme un éclair, l'impact d'une météorite ou un arrivage de débris spatiaux ». Le rapport écarte sans équivoque la possibilité qu'une bombe ait pu détoner à bord :
« Alors que le processus de désagrégation du fuselage présentait des similitudes avec la chronologie des situations de crash ou d'explosion constatée lors d'autres accidents comme la tragédie de Lockerbiei, en 1988, cet accident fut malgré tout différent, car la perforation est venue de l'extérieur. Un engin explosif placé dans la coque pressurisée n'aurait pas pu produire les dégâts constatés sur la carcasse du vol MH17 ».
Le lièvre soulevé ici est que « le spectre visuel des dégâts présents sur la carcasse » n'exclut en rien l'explosion d'une bombe à bord de l'avion. Bien plus, le rapport lui-même déclare qu'après s'être détaché du cockpit, le reste du fuselage s'est grossièrement brisé en deux. Le moment exact du déroulement des faits est « inconnu », considérant « le manque de donnée radar et de déclarations de témoins visuels disponibles du moment durant lequel l'avion s'est disloqué en vol ». Les personnes qui ont écrit le rapport ne semblèrent pas intéressées par le récit de témoins qui existent bel et bien et nous livrent une tout autre version de l'histoire. Par exemple :
Aleksandr, un habitant des environs qui a vu l'avion tomber, était devant la télévision quand il entendit « un grand fracas ainsi que deux explosions ». Il sortit aussitôt pour voir ce qu'il se passait.

« [J'ai vu] Un avion à qui il manquait une aile piquant du nez et qui perdait quelque chose. L'avion venait d'être abattu, » a-t-il déclaré à RT. « Il y a eu des explosions dans le ciel. Mais même avec tout le bruit qui venait de l'avion, j'ai repéré le bourdonnement caractéristique des avions de chasse ».
À nouveau, on voit que les autorités des Pays-Bas semblent avoir une idée préconçue de la cause du crash et essaient d'en affirmer la conviction. Par ailleurs, ce « rapport final » n'est vraiment qu'un rapport partiel car environ 40 % du fuselage n'a « pas été retrouvé ».

Image
Bureau de la sécurité des Pays-Bas : rapport de l’« Écrasement du vol Malaysia Airlines MH17 », page 55
Comment ça, pas d'image satellite ?

Peut-être que l'aspect le plus dérangeant, dans le rapport des Pays-Bas, réside dans l'utilisation (en réalité, plutôt dans son absence) de données provenant de satellites pour mener son enquête. On trouve dans le rapport des données satellites sur le temps qu'il a fait le jour du crash. Des données vocales ainsi que des données transmises par satellite ont été analysées afin de déterminer les dernières communications en direction et en provenance du vol MH17. Les informations restituées par des radars furent utilisées pour trianguler la dernière position connue de l'avion, et des satellites à images permirent de découvrir que certaines parties de l'avion furent changées de place le jour et le lendemain du crash. Fait étrange, les autorités des Pays-Bas n'utilisèrent pas et occultèrent l'information présumée la plus importante fournie par un satellite.

Trois jours après le crash, le 20 juillet 2014, John Kerry annonça sur NBC lors de Rencontre avec la Presse que le Département d'État des États-Unis « savait avec certitude qu'à quelques heures du crash, ce système de lance-missile spécifique [Buk SA11] traversa deux villes situées dans les environs du site du crash. Nous le savons, car nous avons identifié sur les images satellites qu'au moment du crash, un tir [de missile] provenant de cette zone a été détecté, et son pistage indique qu'il a frappé l'avion ».

Kerry fut très clair en annonçant que le gouvernement étasunien avait des preuves décisives et accablantes de l'origine du missile qui abattit, selon lui, le vol MH17, alors que le rapport reste très ambigu quant à l'origine du missile présumé en concluant qu'il n'est pas possible de déterminer l'endroit exact depuis lequel le missile a été tiré - territoire 'rebelle' ou territoire occupé par l'armée ukrainienne. Cela n'a pas empêché le Président de l'enquête Tjbbe Joustra de raconter notamment aux médias hollandais que le Buk fut tiré depuis un territoire aux mains des rebelles. Comme un cheveu sur la soupe, Almaz-Antey termine en disant que le missile ne peut pas avoir été tiré depuis cet endroit - car les traces d'impact sur l'avion auraient été différentes. J'aimerais pourtant juste savoir où sont passées les « images satellites » de l'impact dont parle John Kerry.

Au début du mois d'août 2014, des experts de l'aviation malaisienne ont rapporté au journal malaisien Straits Times que le vol MH17 a probablement été abattu par un missile air-air et un canon d'avion de combat Su-25, « qui servit à le couvrir ». L'idée de l'implication d'un avion de combat Su-25 fut d'abord suggérée par les autorités militaires russes quelques jours après le crash, après que leurs radars eurent détecté la présence d'un avion de chasse dans le périmètre de l'avion MH17, immédiatement après avoir été abattu. La raison pour laquelle l'avion ne fut pas détecté avant par les radars russes était qu'ils étaient assignés à la tâche de détecter les objets aériens présents à une altitude spécifique. Alors que l'avion de combat pris de l'altitude, il fut détecté. Cette information fut publiquement communiquée aux autorités des Pays-Bas, mais ne figure pas dans le rapport final.

Image
Pour expliquer la partialité du rapport des Pays-Bas, il est possible que des preuves aient été falsifiées pour donner du crédit à un scénario prévu de toute pièce pour accuser la Russie ; on voit de toute évidence que le cockpit fut spécifiquement pris pour cible dans le but de tuer tous les membres de l'équipage ; il y a aussi une inexplicable séparation en deux du fuselage de l'avion ; on constate la quasi-inexistence de fragments métalliques en forme de nœud papillon, supposés nombreux dans un missile Buk ; le voile tombe, et face à l'objectif avoué des puissances occidentales et des Pays-Bas de diffamer la Russie sur le plan international, (principalement) pour le compte de Washington qui est obsédé par un besoin hystérique d'entraver la prospérité de l'économie russe, je dois bien vous avouer qu'à une époque où les gens voudraient bien comprendre ce qui est arrivé au vol MH17, le « rapport final » des Pays-Bas ne vaut même pas le papier sur lequel il a été écrit.