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© Capture d'écran Twitter
Les autorités sanitaires américaines ont autorisé jeudi un saumon génétiquement modifié à la consommation, premier animal transgénique à arriver dans les assiettes des Américains, malgré l'opposition d'associations de consommateurs.

« Sur la base d'une analyse complète des éléments scientifiques » fournis par la société qui l'a conçu, le saumon AquAdvantage « remplit les conditions réglementaires » et est « propre à la consommation », a estimé FDA. Les autorités sanitaires ont jugé qu'il était « aussi nourrissant que les autres saumons de l'Atlantique non transgéniques et qu'il n'y avait pas de différences biologiques notables entre ce poisson et les autres saumons d'élevage de l'Atlantique ».


Commentaire : Notez la tournure employée, trompeuse au possible, qui nous signale qu'il n'y a pas « de différences biologiques notables » entre un saumon ordinaire et le saumon transgénique, dont on a modifié l'ADN et qui grandit, au bas mot, deux plus vite que la normale. On comprend donc, plus intelligent que nous sommes à présent, que lorsque une société dépense des millions pour la création d'un OGM, c'est pour qu'il n'y ait aucune différence biologique notable entre le nouveau modèle et l'ancien spécimen. Et qu'une croissance doublée en quelques mois, ça ne mérite pas d'être « noté », relevé, remarqué.



Cette décision de l'Agence fédérale des médicaments et de l'alimentation (FDA) est annoncée après des années de controverse sur ce poisson, qui est une sorte de nouveau saumon de l'Atlantique auquel on a injecté un gène du saumon chinook du Pacifique afin qu'il grossisse deux fois plus vite. Il peut ainsi atteindre sa taille adulte au bout de 16 à 18 mois, au lieu de 30 mois pour un saumon de l'Atlantique.


Commentaire : Qui, de toute façon, a la capacité de vérifier que les modifications apportées aux gènes du saumon sont bien celles que l'on nous décrit ? Certainement pas le consommateur, qui est tenu de faire confiance à des sociétés dont le principal objectif est de faire de l'argent.


Le saumon AquAdvantage ne peut être élevé qu'à terre, dans des bassins d'éclosion fermés, dans deux installations spécifiques au Canada et au Panama, précise la FDA, excluant un élevage aux Etats-Unis.

Des associations de défense des consommateurs avaient estimé qu'il pouvait être dangereux pour la santé et qu'il présentait des risques pour les autres poissons s'il était libéré dans la nature. La FDA a fait valoir à cet égard que le saumon AquAdvantage était « stérile et que donc, s'il devait par le plus grand des hasards s'échapper, il ne pourrait pas se reproduire ou établir de populations à l'état sauvage ».


Commentaire : Nous voilà rassurés : au moins ils ne vont pas faire comme les vilains moustiques GM stériles d'Amérique du sud, qui n'en n'ont fait qu'à leur tête, eux, et qui se sont quand même reproduits :

- Des moustiques OGM dans la nature


Les associations avaient aussi réclamé que ce saumon soit étiqueté mais, selon la loi américaine, ceci n'est requis que lorsqu'il y a «une différence matérielle tel qu'un profil nutritionnel différent» entre le produit transgénique et le produit naturel similaire. Or, « dans le cas du saumon AquAdvantage, la FDA n'a pas trouvé de différences », mais publié des recommandations pour un éventuel étiquetage. En l'absence de label et pour éviter de manger du saumon transgénique, les consommateurs peuvent toujours acheter du saumon sauvage, a suggéré un représentant de l'Agence.

L'association The Consumers Union s'est dite « extrêmement déçue par la décision ». Le scientifique Michael Hansen a lui affirmé que « les consommateurs méritent de savoir quel type de nourriture ils achètent, et sondages après sondages une immense majorité nous a fait savoir qu'ils voulaient un étiquetage de la nourriture OGM ».



Selon William Muir, professeur de génétique à l'université de Purdue, cette décision est « tout à fait gagnante-gagnante pour l'environnement, les consommateurs et le processus » d'évaluation des données de ce poisson, car « il n'y a pas de preuves crédibles que ces poissons posent un risque, soit pour la santé humaine, soit pour l'environnement ».


Commentaire : Gagnant-gagnant surtout pour les investisseurs, les banques et leurs portefeuilles respectifs.


« C'est très encourageant de voir que le processus d'évaluation des risques a été enfin terminé et que l'utilisation de la génétique pour améliorer l'élevage puisse avancer », s'est aussi félicité Helen Sang, professeur de biologie au Roslin Institute à l'université d'Edimbourg en Écosse.

Des économistes et des juristes de l'université de Duke avaient cependant jugé trop étroits, en novembre 2010, les critères retenus par la FDA pour évaluer le saumon. Dans la revue Science, ils se demandaient notamment s'il n'était pas plus « judicieux » de se pencher sur le fait de savoir si le saumon représente « vraiment un plus pour la société dans son ensemble ».