Image
Dans un message audio retransmis jeudi par la télévision nationale, au 10e jour d'une révolte populaire sans précédent, le colonel Mouammar Kadhafi a accusé ceux qui le contestent d'être sous l'emprise d'hallucinogènes fournis par Al-Qaïda.

Son allocution a été prononcée au moment où de violents combats entre manifestants anti-Kadhafi et forces loyales au colonel dans les villes de Zaouiyah, à l'ouest de la capitale, et de Misourata, à l'est.

Dans ce message, livré depuis un endroit inconnu, le leader libyen a d'abord présenté ses condoléances aux « enfants de la Libye » qui ont perdu la vie dans les affrontements des derniers jours.

Le colonel Kadhafi, qui est au pouvoir depuis 1969, a ensuite vilipendé à nouveau les manifestants qui, dit-il, sont drogués par des « agents de l'étranger ». « Honte à vous! », leur a-t-il lancé.

Le leader libyen dit voir la main du réseau Al-Qaïda et de son chef Oussama ben Laden dans les évènements des derniers jours. Al-Qaïda, affirme-t-il, exploite les adolescents libyens en mettant des pilules hallucinogènes dans leur café.

Le colonel Kadhafi a invité la population à prendre les armes contre les manifestants qui contestent son autorité. « La Constitution est très claire: prenez-leur leurs armes », a-t-il affirmé dans son allocution, qui a été retransmise par les chaînes d'information arabophones.

Le leader libyen s'est une fois de plus présenté non pas comme un chef d'État au sens traditionnel du terme, mais comme une « autorité morale ». Il a dressé un parallèle entre sa fonction et celle de la reine Élizabeth II.

C'est la troisième fois que le colonel Kadhafi s'adresse à la population libyenne depuis le début des troubles en Libye.

Il avait fait une apparition éclair à la télévision, lundi, pour démentir les rumeurs selon lesquelles il avait fui au Venezuela. Mardi, il a prononcé un long discours, souvent décousu, dans lequel il a menacé les opposants de mort.

Malgré son attitude défiante, le colonel Kadhafi continue de perdre des appuis parmi ses plus proches collaborateurs. Un de ses cousins, Ahmed Gadhaf al-Dam, a fait défection au Caire, en Égypte. Il a expliqué par voie de communiqué qu'il a quitté la Libye « en signe de protestation ». Il dénonce de « graves violations des droits de l'homme ».