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Le salon de l'Agriculture a fermé ses portes hier, et s'il a comme chaque année attiré des milliers de visiteurs, l'événement fut également l'occasion de nombreuses dénonciations concernant l'élevage. Outre les conditions de souffrance dans lesquelles vivent les animaux, le rapport annuel de l'Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), a ainsi publié son dernier rapport, pointant du doigt les tonnes d'antibiotiques administrées aux bêtes, et leur impact sur la santé humaine.

En 2009, ce sont plus de 1.000 tonnes d'antibiotiques qui ont été vendues en France pour les animaux, indique le rapport cité par 20minutes.fr. Ce sont les porcs qui ingèrent le plus de médicaments. 44% des antibiotiques vendus leur étaient en effet destinés contre 22% pour les volailles, 16% pour les les bovins, et 8% pour les lapins. Une consommation d'antibiotiques qui après avoir augmenté de près de 13% depuis 1999, accuse une baisse de près de 4% par rapport à 2008.

Si cette surconsommation de médicaments pour les animaux d'élevage est pointée du doigt, c'est parce qu'elle serait à l'origine de la résistance de plus en plus grande de l'homme à l'effet des antibiotiques. Des bactéries résistantes peuvent être transmises à l'homme par la viande qu'il consomme, mais pas seulement. "Elles peuvent être rejetées dans l'environnement avec les excréments animaux, être présentes dans l'eau, contaminer la viande lors de l'abattage et se retrouver dans nos assiettes si la température de cuisson est insuffisante pour les détruire", alerte l'Institut de veille sanitaire.

Patrice Courvalin, chercheur à l'institut Pasteur de Paris, déplore sur le site du Point la façon dont le recours aux antibiotiques est devenu en France un automatisme. "Aujourd'hui, on donne toujours des antibiotiques à forte dose pour traiter des maladies, mais aussi à dose moyenne pour prévenir les épidémies dans les élevages. C'est la facilité pour ceux qui ne sont pas assez attentifs à l'hygiène", souligne-t-il. D'après l'Agence européenne du médicament, le phénomène d'antibiorésistance serait chaque année à l'origine de 25.000 décès, dont 4.200 en France, pays détenant le taux européen record de résistance aux antibiotiques.