Commentaire : Dans l'article, il est mentionné :
« les manifestations d'arrogance - sous couvert de charisme ou de charme - sont souvent interprétées comme un potentiel de leadership »
On pourrait rajouter qu'elles sont un stigmate possible ou probable d'une personnalité aux tendances psychopathiques. Car ce sont bien là les signes distinctifs caractérisant le psychopathe, celui qui évolue en société, à des postes clé du pouvoir lui permettant d'« exprimer » sa vraie nature, portant en permanence un masque de santé mentale approprié, confondant. Et c'est le tragique de la situation : par manque de connaissance, nous nous laissons berner par une apparente compétence ; par quelques biais de raisonnement très courant, l'on en vient à se dire que si quelqu'un occupe la position qui est la sienne, c'est qu'il est capable, méritant, et qu'il a les capacités requises pour un exercice efficient de ses fonctions...

Le pouvoir attirant à lui les personnes déviantes, le « compétent » incompétent peut être entouré de suiveurs autoritaires, cette catégorie de personne aveugle, conformiste, toujours très réticente à voir la réalité pour ce qu'elle est, naturellement soumise à l'autorité et très agressive quand il s'agit d'en défendre les principes. Dans le monde du travail, les conditions sont souvent réunies pour que nous ayons à les fréquenter ensemble ou séparément, à un moment donné de notre vie active.

incompétent
© iStockLorsqu'il s'agit de choisir un leader, on a tendance à confondre compétence réelle et confiance en soi
La Harvard Business Review a mené une étude sur la forte présence d'hommes incompétents parmi les instances de direction. Lorsqu'il s'agit de choisir un leader, nous aurions tendance à confondre compétence réelle et confiance en soi.

"La principale raison du déséquilibre du ratio homme/femmes dans le management est notre incapacité à distinguer la confiance (en soi) de la compétence", explique Tomas Chamorro-Premuzic, professeur de psychologie des affaires au University College London. La réalité est plus complexe que le fameux plafond de verre, selon la Harvard Business Review.

Confiance en soi ou compétence ?

C'est cette difficulté à distinguer les signes de compétence et les signes de confiance en soi qui nous ferait croire que les hommes sont de meilleurs meneurs, rapporte le Madame Figaro. "Quand on parle leadership, l'unique avantage des hommes sur les femmes, c'est le fait que les manifestations d'arrogance - sous couvert de charisme ou de charme - sont souvent interprétées comme un potentiel de leadership. Or ces attributs sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes.", poursuit Tomas Chamorro-Premuzic.

Une étude de l'Université de l'Ohio confirme qu'un groupe de personnes aura tendance à désigner comme dirigeant quelqu'un de narcissique, d'égocentrique et avec une confiance en lui à toute épreuve. En guise d'explication, la Harvard Business Review fait référence à Sigmund Freud, qui a notamment analysé la manière dont nous donnons le pouvoir à des gens que l'on admire. Dans ces situations, "un groupe de personnes, les suiveurs, ont remplacé leur propre tendance narcissique par celle du leader. Leur amour pour lui est une forme déguisée d'auto-amour ou un substitut à leur incapacité de s'aimer eux-mêmes" écrivait Freud.
C'est la raison pour laquelle beaucoup de "chefs de guerre" accèdent à des postes importants, et finissent par montrer des signes d'incompétence. Pourtant, l'arrogance et l'excès de confiance, indispensables pour être perçus comme bon leader, seraient inversement proportionnels au talent et à la compétence d'un chef, postule la Harvard Business Review. "La plupart des leaders de ce type échouent donc à moyen terme", selon Tomas Chamorro-Premuzic.
Fédérer une équipe autour d'un projet commun

Un bon dirigeant doit se montrer capable de construire et de fédérer une équipe autour d'un projet commun. Et selon une étude publiée par l'American Psychological Association, les femmes, qui ont plus d'intelligence émotionnelle et de considération pour les autres, seraient plus enclines à mettre en œuvre une bonne dynamique collective. Les femmes adopteraient naturellement des stratégies de management plus efficaces, notamment en s'attachant sur la progression des compétences de l'équipe dans son ensemble.