Les amateurs de paranormal vont pouvoir créer leur propre Wikileaks. Les archives britanniques ont rendu publiques plus de 8 500 pages de documents relatifs aux ovnis. Les rapports contenus dans ces trente-cinq imposants documents disponibles en ligne couvrent un vaste spectre de sujets, du témoignage aux documents diplomatiques.

On y apprend notamment que la Chambre des Lords a très sérieusement débattu de l'existence des soucoupes volantes en 1979. Un membre du Parlement avait à l'époque interpellé le président de la chambre au sujet de preuves irréfutables de passages d'ovnis en Grande Bretagne. L'intéressé lui avait répondu avec un flegme tout britannique qu'il "n'y avait rien pour convaincre le gouvernement de Sa Majesté de la moindre visite d'un vaisseau extraterrestre. [...] Il y a vraiment beaucoup de phénomènes étranges dans le ciel, et ils sont invariablement rapportés par des personnes tout à fait rationnelles. Mais il y a tout un éventail d'explications naturelles pour expliquer de tels phénomènes".

"GROUPE DE TRAVAIL DE LA SOUCOUPE VOLANTE"

Cette approche terre à terre n'a pas empêché le ministère de la défense britannique de créer, dans le plus grand secret, le Groupe de travail de la soucoupe volante, chargé d'enquêter sur les témoignages reçus (PDF - p. 197).

Mais les ufologues en herbe se délecteront surtout des nombreux témoignages que recèlent les documents déclassifiés : vague d'ovnis qui traverse le pays en 1978 (PDF - p. 108-138), enlèvement éventuel d'un Londonien par des extraterrestres (PDF - p. 106) ou encore une photo d'un avion militaire "suivi" par un mystérieux objet (PDF - p .151).

Même un célèbre canular se trouve consigné dans ces rapports. En 1967, l'armée, la police et les services secrets avaient été mobilisés après de multiples appels de témoins disant avoir vu six petites soucoupes qui formaient une parfaite ligne droite dans le sud du pays (PDF - p. 309). Toutes, en fait, installées par des élèves ingénieurs.

Le professeur David Clarke, devenu consultant pour les archives nationales, a longtemps demandé la déclassification de ces documents : "Dans des centaines d'années, on regardera ces documents pour mieux comprendre quel genre de personnes nous étions, et ce en quoi nous voulions croire."