Comment: Pour des opérations de déstabilisation de grande envergure, point n'est besoin d'avoir tout le monde dans sa poche. Il suffit de manipuler des personnes convaincues du bien-fondé de leurs actions et de leurs idéaux, de canaliser une révolte, un ras-le-bol. C'est sans difficulté, parmi les gens de toute bonne foi qui participent aux manifestations, que l'on trouve réunies les conditions propices à tous les détournements et à toutes les corruptions.
Les fameuses « révolutions colorées » nous l'ont prouvé, depuis quelques années. Ne serait-ce pas une erreur lourde de conséquence que de nous croire à l'abri de ce type de manipulation ? Exemples :
- Le coup constitutionnel et la révolution colorée en deux étapes au Brésil
- « Nuit debout », une autre révolution de couleur ?
- Un organisme, financé par les Etats-Unis, fomentait une révolution de couleur en Russie
- « L'art de la guerre » : Hong Kong, sous les parapluies
- Vous vouliez une vraie révolution ? Voici le printemps ukrainien
- Une révolution de couleur pour la Macédoine...Occupy Central : une nouvelle révolution colorée à Hong Kong
- Hong Kong : manifestations et manipulations... virales
- Révolution de couleur : Poutine cible des complots de l'Occident
Nous reproduisons ci-dessous une analyse des récentes manifestations et sittings qui ont essaimé la France (et d'autres pays en Europe). A contre-courant des discours dominants qui présentent ces mouvements comme totalement spontanés, elle montre le projet caché qui les guide. Comme pour les révolutions colorées, le plus important est ce qui se passe en coulisse, à l'ombre des feux médiatiques...
Manifestations violentes dans les grandes villes, nuit debout et ses tentes en plein cœur de la capitale. On pourrait croire que tout cela est le début spontané d'une révolution « citoyenne ». On pourrait aussi se borner à évaluer le degré de manipulation exercée par les partis politiques à leur encontre, à des fins purement électorales, avec de purs calculs d'appareils.
Mais ce serait passer à côté de l'essentiel.
En effet il n'aura échappé à personne ayant un soupçon de mémoire, la ressemblance entre ce début de mouvement et d'autres mouvements, comme les printemps arabes, dont les organisateurs de nuit debout se réclament eux-mêmes. On retrouve la trace des « révolutions colorées ». Tous ces mouvements reposent à peu près sur le même schéma : la CIA utilise des manifestations « populaires » dans le but de déstabiliser un gouvernement hostile qu'elle ne peut abattre militairement (ou avec des mercenaires...).Plusieurs objectifs peuvent coexister :
- Faire peur au gouvernement en question, faire pression sur lui, sans toutefois le renverser
- Déstabiliser la région, y installer le chaos pour empêcher un concurrent de s'installer (exemple : troubles et guerres civiles crées en Afrique afin de bloquer l'expansion économique chinoise)
- Renverser le gouvernement et le remplacer par un gouvernement aux ordres.
- Les méthodes également peuvent varier, sachant bien sûr que si tout cet arsenal constitue les vraies armes de la « guerre froide », toutes ne sont pas adaptées à n'importe quelle situation. Dans notre cas, tous ces mouvements sont généralement menés par les agitateurs de la classe moyenne :
- Campagne de désinformation visant à salir le gouvernement visé (d'où l'intérêt d'avoir des médias installés dans le pays visé ou d'y forcer l'implantation d'internet, de critiquer le contrôle d'internet exercé par le gouvernement),
- Campagne de lutte culturelle, destruction des valeurs du pays, pour les remplacer par la culture coca-cola / hollywood / rock par exemple,
- Manifestations, provocations dans le but d'attirer la répression, pour se présenter en victime opprimée aux yeux des caméras du monde entier,
- Manifestations et occupations de grandes places, avec des tentes et des milices dans le but de renverser le gouvernement par la force.
Maintenant que ce petit tour d'horizon est fait, intéressons- nous à la France. Pourquoi la France serait visée par une révolution colorée ?
Pour comprendre cela, il faut tout simplement réaliser que le Front National pourrait arriver au pouvoir d'ici peu en France, peut- être même avant 2017 si François Hollande était contraint de démissionner en cas de crise majeure. Alors il est évident que le front national a des chances d'emporter la présidentielle, mais surtout, les législatives. Cela signifierait qu'un parti pro-russe, financé par une banque Russe arriverait au pouvoir en France. Bien sûr pour les états-unis cela est inacceptable, et on voit tout de suite les logiques de guerre froide se réactiver immédiatement.L'hypothèse d'un basculement est plus que probable. La base électorale du Front National est très forte. Le scénario devient plausible. La question est : comment déstabiliser un gouvernement élu, sur la base de quelles forces ? La réponse est déjà sous nos yeux. Les agitateurs « d'extrême gauche », de casseurs, de « nuit debout » sont déjà l'embryon de ce mouvement. Nous assistons simplement à la répétition générale. La CIA est probablement en pleine action en ce moment. Et il suffit de voir le comportement des forces de l'ordre pour réaliser que ces effusions ne sont que du théâtre. A partir de l'entre deux-tours de la présidentielle va commencer le grand carnaval « anti-fasciste ».
Actuellement, les déstabilisateurs affûtent leur lame. Pour que leur poignard soit suffisamment acéré, il reste bien sûr la carte ethnico-religieuse à jouer. Celle d'un embrasement des banlieues arabo-musulmanes et noires, qui peuvent jouer le rôle de catalyseur. Comme en 2005, quand la Jacques Chirac a été puni par les États-unis pour avoir dit non à la guerre en Irak, avec une déstabilisation massive du pays, un avertissement en somme.
Bien sur ces déstabilisations ne partent pas de rien, et les lignes de failles sociales et ethniques existent réellement. La question est de savoir qui utilise ces forces, à quel moment et dans quel but. La question est aussi de savoir si le gouvernement visé est résilient ou non. On l'a vu en Russie en 2011, quand les prétendues « ONG » ont tenté de renverser Poutine, ou la prétendue « révolution des parapluies » en Chine, toutes deux avortées. Car le gouvernement était résilient. Pour que la révolution colorée réussisse, il faut la ligne de faille, l'aide extérieure et enfin la faiblesse intérieure du gouvernement visé.
Nous verrons donc bientôt si le Front National réussira à encaisser le choc qui lui est promis. Or selon toute probabilité, il arrivera au pouvoir dans un contexte de crise économique majeure (défauts des états, faillite des banques, ponction des comptes, récession, fuite des capitaux, effondrement de la zone euro, etc.). Bien pire que ce que nous connaissons actuellement. L'issue est donc loin d'être certaine.