beurre
© Inconnu
À l'heure où certains gouvernements (que je ne nommerai pas) envisagent de taxer les produits alimentaires contenant de l'huile de palme ou des dérivés de cette dernière et alors qu'au même moment des directives issues de je ne sais quels comités « ad hoc » recommandent vivement d'éviter les graisses alimentaires riches en acides gras saturés, une catégorie dont fait partie l'huile de palme, le manque d'évidence d'effets délétères sur la santé de l'huile de palme - non hydrogénée - a conduit un grand nombre de scientifiques à reconsidérer les effets des acides gras saturés sur la santé humaine.

Il est convenu que les acides gras « trans » apparaissant fatalement lors de l'hydrogénation partielle des huiles végétales contenant des acides gras mono- ou poly-insaturés sont toxiques pour la santé et en particulier constituent un facteur aggravant les maladies cardiovasculaires. Cette pratique industrielle devrait tout simplement être formellement interdite. Or une telle décision concernant la santé publique est d'ordre politique et se heurte au lobby puissant des industriels de la malbouffe. L'hydrogénation des acides gras issus des huiles végétales a pour seul effet de mieux conserver les aliments sans qu'ils rancissent. Il s'agit donc d'un argument purement économique ! Tant pis pour la santé des consommateurs...

Quand j'étais enfant ma mère faisait la cuisine avec du beurre et éventuellement de la graisse de porc. Nous faisions notre beurre avec du lait de vache cru passé à l'écrémeuse manuelle à plateaux coniques et l'étape suivante était la vieille baratte en bois pour récupérer sur les palettes du battoir le beurre dont l'odeur rappelait celle des fleurs des champs. Depuis cette époque le beurre a été remisé au rang des produits dangereux sous prétexte qu'il contient trop d'acides gras saturés et que c'est mauvais pour la santé ...

Une méta-étude vient de paraître dans le journal scientifique PlosOne (voir le lien, en accès libre) concernant ces supposés effets toxiques du beurre sur la santé humaine. Neuf bases de données ont été analysées par deux groupes indépendants de biologistes afin de minimiser les erreurs tendancieuses d'interprétation. Elle a concerné au total 636151 personnes de 15 pays différents. Au cours des études il y eut 28271 décès dont 9783 à la suite d'accidents cardiovasculaires et 23954 cas de diabète.
Il est apparu que l'ingestion quotidienne moyenne de 14 g de beurre (une grosse cuillère à soupe) n'avait aucune incidence sur les maladies cardiovasculaires ni sur les accidents coronariens ni encore sur les accidents vasculaires cérébraux et qu'elle ne pouvait pas être corrélée avec les autres causes de décès. Cette ingestion quotidienne de beurre diminuait en outre l'apparition de diabète de type 2 quoique modestement.
Si les acides gras saturés (60 % du total des acides gras du beurre) augmentent la teneur sanguine en LDLs bien d'autres effets bénéfiques du beurre doivent être pris en compte pour réhabiliter l'usage de cette matière grasse en cuisine et pas seulement sur les toasts au petit-déjeuner. Le beurre et les autres produits lactés, yaourts et fromages inclus, ont de nombreux effets appréciables sur la santé générale qui annihilent le soit-disant effet sur l'augmentation des LDLs circulantes. En forme de conclusion il faut oublier les recommandations des autorités sanitaires soumises aux lobbys des industriels de la malbouffe et réhabiliter l'utilisation du beurre dans la cuisine de tous les jours !