Les parlementaires britanniques doivent se prononcer aujourd'hui sur le coûteux renouvellement du système de dissuasion Trident. Un débat qui soulève de nombreuses questions, et notamment celle de l'indépendance de l'Ecosse. Le remplacement des sous-marins du programme de dissuasion nucléaire Trident anime les débats de la classe politique britannique. Armés de missiles balistiques nucléaires, chacun des submersibles est armé de possède des dizaines d'ogives. Trident représente le programme le plus cher de l'armée britannique et sa force de frappe la plus puissante.

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© GoogleSubmersible nucléaire

Pour le lanceur d'alerte William McNeilly, qui a notamment attiré l'attention des britanniques sur les failles de sécurité du système de défense Trident auquel il a participé en tant que marin. Interrogé par RT, celui-ci affirme que ce vote risque de diviser le Royaume-Uni et que si le budget devait être alloué au renouvellement du programme, les indépendantistes écossais se verraient alors renforcés.


« Forcer le peuple écossais à maintenir une menace nucléaire et le forcer à payer un montant ridicule pour cela est outrageant » a-t-il affirmé, précisant que la meilleure façon de protéger le royaume et le « maintenir uni » était de « voter non au renouvellement du Trident ». Pour lui, « la seule chose que les armes nucléaires apportent à la guerre contre le terrorisme est de donner une cible aux terroristes pour détruire le Royaume-Uni. Ces politiciens sont plus efficaces pour détruire le Royaume-Uni que les terroristes ».


Le parti nationaliste écossais SNP s'oppose d'ailleurs fermement au texte. Pour le leader du parti Angus Robertson, le dispositif Trident est un « système d'armement immoral, obscène et redondant». «Le vote sur leTrident est l'un des plus important que ce parlement fera» a-t-il affirmé. « Que les conservateurs veuillent dépenser des centaines de millions de livres dans des armes de destruction massives - au même moment où ils réalisent des coupes budgétaires dans les services publics - serait moralement et économiquement indéfendable » a-t-il ajouté.

Mais le nouveau Premier ministre Theresa May est déterminée à faire passer la mesure. Elle a notamment déclaré, lors de sa première allocution au parlement, qu'abandonner l'arsenal nucléaire serait d'une «irresponsabilité crasse». «Nous ne pouvons pas abandonner notre ultime mesure de protection au nom d'un idéalisme déplacé. Cela serait un pari imprudent», a-t-elle affirmé.

Si les analystes estiment que le texte devrait être voté sans rencontrer de problèmes majeurs, certaines formations politiques devraient s'abstenir, comme une partie des travaillistes, ou bien s'opposer au texte à cause de son coût qui devrait s'élever à 37 milliards d'euros selon les prévisions gouvernementales.

Le parti travailliste est lui divisé sur la question. Son leader Jérémy Corbyn est un fervent pacifiste et est opposé à l'arsenal nucléaire, tandis que d'autres membres du parti, comme le prétendant à la tête de la formation politique Owen Smith, comptent voter en faveur de la résolution. Ancien membre de la campagne pour le désarmement nucléaire, Owen Smith a récemment déclaré qu'il se prononcerait pour le renouvellement des sous-marins étant donné que le monde était devenu «plus instable, et moins sûr ces dernières années».

Depuis 1969, un sous-marin anglais est en patrouille en permanence dans les océans du globe, afin d'être capable de répliquer en cas d'attaque nucléaire du royaume. Cette perspective de destruction mutuelle vise à dissuader un potentiel adversaire d'utiliser une telle arme contre le Royaume-Uni.