Santé et Bien-être
De très nombreuses études ont porté sur les risques pour le bébé d'une exposition de sa mère à la pollution automobile durant la grossesse. Si certaines études minimisent le risque, toutes s'accordent pour conseiller aux femmes, durant la grossesse, d'éviter toute exposition à la pollution, et notamment à ses particules fines, avec l'affirmation d'un risque accru de mortinatalité notamment.
L'étude a été menée sur le lapin, choisi pour son placenta très proche du placenta humain. Les chercheurs ont exposé des lapins femelles gestantes à des gaz d'échappement de moteur diesel filtrés à des niveaux proches de l'exposition humaine lors de pics de pollution aux particules fines. Ils constatent,
· dès mi-parcours de la gestation un retard de croissance fœtal,
· à terme, une longueur de la tête et un tour de taille réduits des bébés lapins, des signes comparables aux observations faites chez l'Homme.
· Les échographies démontraient une forte diminution de l'apport sanguin au placenta, réduisant l'apport de nutriments au fœtus.
Les nanoparticules traversent le placenta : par microscopie électronique, les chercheurs constatent la présence de ces nanoparticules dans le placenta et dans le sang du fœtus. Des « grains noirs » sont visibles au niveau de la membrane microvilleuse du placenta (voir visuel ci-contre).
Des effets sur 2 générations
Enfin, les scientifiques observent des anomalies dans les échanges de lipides entre la mère née d'une mère exposée, et son fœtus, suggérant un effet de l'exposition à la pollution à la 2ème génération.
Des données certes obtenues sur l'animal, mais qui confirment des effets déjà documentés chez l'Homme. Une nouvelle incitation, donc, pour les femmes enceintes, à se préserver, autant que possible, de cette exposition à la pollution.
Source: Particle and Fibre Toxicology 26 July 2016 DOI: 10.1186/s12989-016-0151-7 Maternal exposure to diluted diesel engine exhaust alters placental function and induces intergenerational effects in rabbits et INRA