Poroshenko and Soros
Poroshenko et Soros
Sans surprise, la MSN s'est bien gardée de s'étendre sur le piratage de l'officine de Soros, la bien mal nommée Open Society Foundation ; tout juste l'imMonde a-t-il déploré que le "philanthrope" (défense de rire) se soit fait hacker. Fut un temps bien lointain où les journaux se seraient précipités sur de telles révélations ; désormais, on attend de voir dans quel sens elles vont. Qu'elles soient favorables à l'empire et l'on ressort avec des trémolos dans la voix les grandes tirades sur la liberté inconditionnelle et l'indépendance de la presse, l'info est publiée avec un engouement juvénile. Dans le cas contraire, heu... on regarde ailleurs. Hop, la tête bien profond dans le sable, ce qui a également l'avantage d'éviter de se regarder dans la glace...

Et pourtant, que de choses intéressantes dans ces archives piratées ! On y voit le rôle de Sorostapopoulos dans les soubresauts de ces dernières années, du conflit ukrainien à la crise des réfugiés en passant par la désinformation médiatique européenne (pas étonnant que nos plumitifs soient embarrassés).

La participation de l'Open Society dans les événements qui ont conduit au putsch du Maidan était un secret de polichinelle. Pendant des années, le vautour philanthropique et d'autres agences néo-cons (NED etc.) ont financé l'opposition à Yanoukovitch. On sait maintenant que Soros a directement participé à l'après-Maidan au cours de réunions avec l'ambassadeur US et des hauts pontes ukrainiens, tentant par tous les moyens de saboter "l'influence russe", conseillant fortement de s'appuyer sur tel leader politique plutôt que tel autre (l'égérie Timoshenko n'est pas sa tasse de thé), organisant l'opération de "relations publiques" de la junte, refusant la proposition d'un Etat fédéral qui aurait peut-être évité la guerre civile ou faisant pression sur Washington pour imposer des sanctions contre Moscou.

Son activisme ukrainien ne s'arrêtait pas là. Son officine a également "travaillé" l'establishment politico-médiatique grec, identifiant les amis (favorables au putsch, très peu nombreux) et les ennemis. Les médias et autres faiseurs d'opinion susceptibles de se détacher du sentiment général de russophilie, très commun en Grèce, et de se retourner contre le grand frère russe recevaient par exemple de généreux prêts.

La lutte pour le contrôle de l'opinion publique ne concerne pas que la Grèce mais l'ensemble des pays européens. En Pologne, au vu et au su de tous, Soros investit dans la presse anti-Kaczynski, ce qui ne surprendra pas le fidèle lecteur. Mais les documents hackés vont plus loin. En plus de la Grèce, les efforts sorosiens se concentrentsur l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne : mapping des journalistes susceptibles d'être favorables à la Russie (voir par exemple cette liste noire des journalistes espagnols), influence sur les leaders d'opinion, aide financière à ceux qui prendront un ton russophobe. Bref, la guerre de l'information dans toute sa splendeur...

Notre philanthrope amoureux de l'humanité est infatigable et l'Open Society n'est évidemment pas bien loin de la crise des réfugiés en Europe, comme le révèlent les documents. Aucune surprise là non plus : on sait que les fameux 1% et autres banksters ont toujours été favorables aux migrations, massives de préférence (main-d'œuvre pléthorique donc pesant à la baisse sur les salaires, mais aussi, peut-être, création d'un grand marché européen de consommateurs déracinés et anonymes davantage susceptibles de consommer à outrance).

Extrait :
"La crise des réfugiés nous offre de nouvelles opportunités pour influencer la politique globale d'immigration dans les années à venir. Elle établit une nouvelle norme, une nouvelle réalité à laquelle les dirigeants politiques européens et les opinions publiques devront s'adapter et accepter".
De là à penser, comme le font déjà beaucoup, que les sbires de l'empire (néo-cons, banksters, establishment européen vassal) ont sciemment détruit l'Irak, la Libye ou la Syrie afin, entre autres objectifs stratégiques, de provoquer cet afflux de réfugiés en vue de transformer le marché européen, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas (encore ?) en l'absence de preuves tangibles.

Il va sans dire que pour Soros, fervent partisan des guerres "humanitaires" US, la candidate idoine à la présidence américaine est...

soros clinton