Elle a été aperçue par plusieurs témoins, notamment à Sainte-Marie-Kerque, dans la soirée du 9 septembre (notre édition du 10 septembre). Météorite, comète, étoile filante, voire ovni ou avion de chasse, toutes les interprétations -et les confusions- étaient possibles...

Fausse météorite et vrai bolide

D'abord avancée, l'hypothèse de la météorite a été balayée par Cédric Giraud, président du Club Astronomique du Littoral, qui avait expliqué dans nos colonnes « ne rien confirmer du tout », ajoutant que leurs appareils n'avaient « rien remarqué. » Ce qui n'a pas empêché plusieurs personnes de nous contacter pour témoigner de leurs observations ce soir-là. Comme cet habitant de Nielles-lès-Calais, qui raconte : « On était dans le jardin avec un copain et ma femme, entre 21 h 30 et 23 h. Elle m'a dit : C'est quoi, ça ?, et le temps de lever la tête, je l'ai aperçue. D'habitude, les étoiles filantes ça dure une fraction de seconde, là c'était un peu plus long, j'ai eu le temps de voir ce qu'elle me montrait : une comète plus intense, avec une traînée étincelante et un genre d'étincelles, comme celles que laissent les bougies spéciales d'anniversaire. Elle est passée d'ouest en est, en paraissant un peu plus proche du sol que ce qu'on observe d'habitude. J'avais juste envie de dire que c'était un peu plus qu'une étoile filante... pour nos yeux d'amateurs, bien sûr ! », précise-t-il en s'excusant presque.

Une description qui correspond point pour point à ce que l'on appelle « Bolide » dans le jargon des amateurs de ciels nocturnes, explique Philippe Sénicourt, du club d'astronomie dunkerquoise, basé au planétarium de Cappelle-la-Grande. « Les dates correspondent, en tout cas : le 9 septembre, c'est le début de ce qu'on appelle les Perséides de septembre. Chaque année, l'orbite de la Terre passe dans un nuage de poussières, et des essaims d'étoiles filantes traversent notre atmosphère. Bien sûr, en n'en voit qu'une toute petite partie, quatre ou cinq par heure, les autres sont trop lointaines. Mais il y a aussi les bolides, qui sont un peu plus gros, et le passage peut être visible plus longtemps, trois ou quatre secondes. On en voit rarement plus d'un ou deux par nuit, mais si le caillou est gros, qu'il s'enflamme et se sépare en plusieurs débris, il peut laisser des traînées colorées vertes, jaunes ou bleues. »

Soirs d'été à observer

Et puis, il y a aussi une explication très terrienne à ces nombreux témoignages : « Au mois de septembre, les gens restent plus tard dans leur jardin, le soir. Alors forcément il y a plus de témoignages que pour la prochaine vague d'étoiles filantes, les Léonides, en novembre... » Reste que Philippe Sénicourt est entièrement d'accord avec son confrère du Club Astronomique du Littoral : en aucun cas il ne pouvait s'agir d'une météorite. « Dans ce cas, on retrouve au moins un caillou au sol, qui a survécu au passage dans notre atmosphère. » Et pour l'heure, aucun de nos témoins n'a retrouvé de cratère en plein champ...