Survenues moins d'une semaine après l'entrée en vigueur de la trêve, les frappes de la coalition internationale sur l'armée syrienne ne peuvent pas être une «erreur», considère une analyste politique qui juge que l'incident survenu samedi ne fera qu'aggraver la situation en Syrie et réduira davantage le taux de confiance déjà très fragile.

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© GoogleIl n'y a pas eu d'erreur
Quoique les États-Unis déclarent que la frappe de la coalition internationale anti-Daech contre les troupes de l'armée syrienne ait été « une erreur », toute bavure est exclue, considère dans un commentaire à Sputnik Hafsa Kara-Mustapha, une journaliste, analyste politique et commentatrice qui se concentre particulièrement sur le Proche-Orient et l'Afrique.
« Ce n'est pas une "erreur" et ne peut pas l'être. Les avions américains n'avaient aucune raison de survoler Deir ez-Zor pendant le cessez-le-feu convenu et officiellement annoncé (...) tout en sachant que l'État islamique reculait », rappelle l'interlocutrice de l'agence.
Et d'ajouter que l'équipement sophistiqué dont disposent les forces de la coalition permet de déterminer avec exactitude presque parfaitement qui est qui sur le terrain.

Or, l'attaque contre les forces gouvernementales syriennes survenue samedi a donné un avantage aux extrémistes de Daech, poursuit l'analyste. Mme Kara-Mustapha pointe par ailleurs que ce n'est pas la première fois que Washington n'honore pas ses engagements au Proche-Orient, soulignant que les États-Unis sont responsables du chaos dans lequel a plongé cette région.
« La seule chose qui surprend dans cette histoire, c'est que les gens continuent à s'étonner des actions pourtant si prévisibles des États-Unis », a fait savoir l'experte.
Quoi qu'il en soit, cet incident ne fera qu'aggraver la crise syrienne et augmentera davantage la méfiance de tous envers tous, a-t-elle regretté.

Samedi, le ministère russe de la Défense a annoncé que l'aviation de la coalition internationale dirigée par les États-Unis avait effectué quatre frappes sur les positions des militaires syriens encerclés par les terroristes du groupe Daech près de la ville de Deir ez-Zor.

Ces raids ont fait 62 morts et environ 100 blessés parmi les militaires. Les États-Unis ont confirmé avoir effectué les raids. Selon des porte-parole du Pentagone, les militaires étaient convaincus de bombarder des positions de Daech et ont cessé l'opération immédiatement après avoir découvert l'erreur.

Suite à cet incident, Moscou a convoqué d'urgence une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu. Rappelons que l'attaque en question est survenue une semaine après l'accord Lavrov-Kerry sur la Syrie. Dans le cadre de l'application de ce dernier, une trêve a été instaurée sur l'ensemble du territoire syrien mardi à 19h00 heure locale.