La mammographie indispensable pour lutter contre le cancer du sein? Pas vraiment si l'on écoute la radiologue Cécile Bour, bien au contraire, la mammographie présenterait plus d'inconvénients que d'avantages... Vous trouverez beaucoup d'informations sur le sujet en fouillant les archives du blog, mais voici de quoi vous faire un peu réfléchir sur le sujet: chaque année, c'est inévitable, une information est faite autour du cancer du sein et de son dépistage, une étape presque obligatoire pour bien montrer aux femmes quelles sont les voies à suivre pour se faire dépister, et comment se faire soigner.

cancer
Allez-vous oui ou non vous faire irradier ?
Mais cela ne reste qu'une grosse opération de communication, car derrière, il y a des vérités qui restent bien trop discrètes sur le dépistage en question, ce que certains médecins ont décidé de dénoncer dans un blog au nom évocateur: cancer-rose.fr. Le mois d'Octobre rose prend alors une autre couleur, vert pour celle du billet, noire pour le nombre de victimes...


Les questions et polémiques sont très nombreuses sur le sujet, et parmi tout ce que l'on peut apprendre sur le sujet, nous pouvons découvrir que:

Les doutes portent sur un faible bénéfice et des risques de fausses alertes, de surdiagnostics et de surtraitements.

Selon des chiffres de l'Institut national de veille sanitaire (InVS) « pour 1000 femmes dépistées tous les 2 ans pendant 24 ans, entre 50 et 74 ans :
  • plus de la moitié auront une fausse alerte (donnant lieu à des examens supplémentaires parfois lourds et à des biopsies dont il faut parfois attendre les résultats pendant plusieurs semaines);
  • 8 à 16 auront un surdiagnostic et seront traitées inutilement;
  • 3 à 4 décès seront évités. »
Selon une analyse de la Collaboration Cochrane:

sur 2000 femmes dépistées pendant 10 ans à partir de 40 ans, 1 décès est évité et 10 femmes sont traitées inutilement.

Les effets néfastes du surdiagnostic , soulignent les auteurs, sont nombreux:
  • « transformation de femmes bien portantes en femmes malades » (constituant à tort un « antécédent familial à risque » pour leur propre descendance);
  • vie altérée sur les plans physique, social, professionnel, économique, relation, affectif;
  • augmentation du niveau global d'angoisse pour toutes les femmes;
  • surtraitements (ablations de seins, chimiothérapies, radiothérapies et leurs complications);
  • symptômes de ménopause précoce dus aux traitements;
  • cancers radio-induits (de l'ordre de 1 à 20 cas pour 100 000 femmes
    au-dessus de 50 ans participant au dépistage selon l'INCA).
Ce sont donc 16 médecins qui se sont unis pour aller à l'encontre du discours officiel servi par les médias, et aucunement empêché par nos politiques pourtant si soucieux de notre santé (soit-disant...):

Ils sont seize médecins -généralistes, anatomopathologiste, radiologues...- qui se sont réunis pour rédiger une brochure d'information « indépendante et sourcée » sur le cancer du sein. Cécile Bour en fait partie. Radiologue depuis 25 ans, impliquée dans la lutte contre le cancer du sein comme « lectrice » de mammographies, elle explique pourquoi aujourd'hui, à contre-courant du discours des pouvoirs publics, elle milite pour que les femmes puissent décider en toute connaissance des données scientifiques actuelles si 'oui' ou 'non' elles doivent faire une mammographie. Interview à rebrousse-poil.

Vous affirmez que les campagnes de communication autour du cancer du sein, comme Octobre Rose, non seulement n'informent pas en toute objectivité les femmes, mais contribuent à les infantiliser. C'est-à-dire?

Ces femmes qui font des courses avec un ruban rose, ces actrices ou ces chanteuses qui montrent leurs seins « pour la bonne cause », ces amies sur Facebook qui affichent la couleur de leur soutien-gorge ou de leur string, c'est du n'importe quoi! Aujourd'hui, les médecins, et même l'entourage des femmes, culpabilisent celles qui ne souhaitent pas se faire faire une mammographie avec un discours moralisateur: « Si vous ne vous faites pas dépister, vous allez en mourir », « On va le découvrir trop tard », etc. On met de la terreur dans la tête des femmes, on ne les laisse pas réfléchir.
Or l'information donnée n'est pas du tout contradictoire. Dans les plaquettes officielles distribuées dans les cabinets des médecins, les affirmations en faveur du dépistage ne sont jamais sourcées. Sans parler des conflits d'intérêts entre certaines des associations qui rédigent ces brochures et les laboratoires pharmaceutiques qui les financent.
C'est pour toutes ces raisons que nous avons lancé notre site internet Cancer Rose, et une brochure d'information gratuite, avec des références scientifiques bien identifiées. Cette brochure est destinée à toutes les femmes qui souhaitent se faire une opinion sur le sujet au-delà du discours servi par les laboratoires, les médecins, la voisine, ou la bonne copine.

S'il s'agit de dénoncer une dérive, alors un site tel que Cancer-rose.fr est toujours utile, même si l'idéal serait que l'ensemble des médecins un tant soit peu honnêtes participent et dénoncent à leur tour ce qu'il en est réellement, en partant du principe qu'ils sont informés de tout cela. C'est ce qu'a décidé de faire le Docteur Ken Walker au Canada:

Le Dr Ken Walker, gynécologue à Toronto, mais aussi le plus célèbre des journalistes médicaux canadiens sous le pseudonyme de « Dr Gifford-Jones », partage son avis : « Les femmes de 40 à 49 ans qui subissent régulièrement des mammographies, sont deux fois plus susceptibles de mourir d'un cancer trois ans plus tard que celles qui gardent leurs seins sous leurs chemisiers ». Ce médecin diplômé d'Harvard estime lui aussi que les diagnostics précoces constituent un mensonge car « il faut huit ans pour qu'une tumeur soit assez importante pour être décelée, ce qui laisse le temps aux cellules cancéreuses de se propager dans l'organisme. Cela n'est pas vraiment un diagnostic précoce ». Article intégral ici.

C'est également ce que nous avions dénoncé en relayant des articles plus que pertinents sur cette page, et c'est également ce que dénonce le Docteur Gérard Delépne, cancérologue, époux d'une autre cancérologue de renom (et une femme exceptionnelle), Nicole Delépine:

Une étude canadienne majeure publiée en 2014 met à mal l'efficacité supposée du dépistage organisé par mammographie.

Chaque année, les Français sont victimes d'une vaste campagne de désinformation sur le dépistage organisé du cancer du sein. Le Ministère de la santé, l'Institut National du Cancer et de nombreuses firmes privées dépensent des sommes considérables pour promouvoir une technique qui nuit aux femmes mais rapporte beaucoup à certains. Les députés avaient pourtant demandé à l'exécutif de fournir une information loyale aux femmes sur le dépistage. Force est de constater qu'il n'en est toujours rien. Et que le mensonge est répété au plus haut niveau de l'Etat puisque notre ministre n'a pas craint d'affirmer « personne ne met en doute l'intérêt du dépistage organisé du cancer du sein » (1).

Deux mensonges contraires aux données actuelles de la science sont constamment répétés :
  • le dépistage organisé sauverait des vies ;
  • le dépistage organisé diminuerait le risque de mammectomie.
La nouvelle actualisation de l'étude canadienne sur les résultats du dépistage organisé du cancer du sein par mammographie qui vient d'être publiée (2) leur apporte un démenti de plus.

Le dépistage organisé par mammographie n'améliore pas l'espérance de vie

L'étude canadienne, demandée par le Ministère de la santé, a été réalisée par l'université de Toronto. Il s'agit une étude prospective et randomisée, bénéficiant du plus haut niveau de preuve possible. Elle porte sur les femmes âgées de 40 à 59 ans et vise à établir si la mammographie de dépistage systématique diminue la mortalité spécifique (due au cancer du sein) et globale (toutes causes confondues). Cette étude qui a débuté en 1980 porte sur 89 835 femmes âgées de 40 à 59 ans. Après qu'elles ont été informées des buts, modalités et financement de l'étude, elles ont été tirées au sort pour constituer des groupes comparables. Toutes les femmes bénéficiaient d'un examen clinique initial par une infirmière (provinces anglophones) ou un médecin (au Québec) spécialisé qui leur apprenait à réaliser elle-même un auto-examen qu'elles devaient répéter chaque année.

Les femmes du premier groupe devaient ensuite se faire suivre par leur médecin de famille. Les femmes du second groupe devaient en plus passer une mammographie chaque année. Toutes les participantes devaient remplir un questionnaire chaque trimestre. En cas de doute, la participante était adressée à un centre spécialisé pour un nouvel examen et une éventuelle biopsie. Toutes les biopsies ont été relues par un même anatomopathologiste. En cas de diagnostic de cancer, les soins étaient réalisés par les spécialistes choisis par le médecin traitant.

L'inclusion de nouvelles participantes a été close en 1988 et les femmes ont été suivies jusqu'au 31 décembre 2005, soit en moyenne 18 ans. Le croisement des données du registre des cancers du Canada et de la base de données de mortalité du Canada a permis de vérifier l'exactitude du nombre de cancers, de leur date de diagnostic et de la date et des causes de la mort éventuelle des patientes.

1190 cancers du sein ont été diagnostiqués durant la période d'étude : 666 dans le groupe soumis au dépistage mammographique systématique et 524 dans le groupe surveillé cliniquement. Les cancers dépistés par mammographie étaient en moyenne plus petits (1,91 cm) que ceux dépistés cliniquement (2,1cm). Le dépistage entraîne donc la découverte de plus de cancers et de cancers de plus petites tailles moyennes que le seul examen clinique. Mais combien de ces cancers découverts sur une mammographie systématique en l'absence de signes vont-ils évoluer ? Et combien correspondent à des tumeurs qui n'évolueront jamais (sur diagnostic) (3) (4) ? Le dépistage est-il utile aux femmes ou nuisible ? Voyons les résultats.

Mortalité due au cancer du sein

351 des 1190 cancers du sein dont le diagnostic a été fait durant le temps du dépistage ont entraîne le décès de la malade dont 180 chez les 44 925 femmes soumises au dépistage mammographique contre 171 (5% de moins) chez les 44 910 femmes suivies cliniquement. Dans cette étude, le dépistage organisé n'a donc pas permis de diminuer la mortalité spécifique.

La mortalité globale, toutes causes confondues, ne montre également aucun avantage au dépistage mammographique systématique puisqu'on constate davantage de décès dans le groupe subissant le dépistage mammographique (4789) que dans celui des femmes surveillées cliniquement (4688).

Sur diagnostics et sur traitements

Cette étude prospective montre que dans le groupe des femmes soumises au dépistage, 22% des cancers détectés sont des sur-diagnostics responsables de traitements lourds et inutiles. Et si on ne considère que les diagnostics portés sur des tumeurs non palpables, détectées sur les seules mammographies, ce chiffre atteint 50%. Ainsi une femme persuadée d'avoir été sauvée du cancer par la mammographie qui lui a découvert une toute petite tumeur non palpable cliniquement a une chance sur deux d'avoir en fait seulement survécu aux traitements dangereux qu'on lui a infligés.

Cette estimation canadienne de la fréquence de sur diagnostic confirme celle du programme américain « Surveillance, Epidemiology, and End Results » de 1976 à 2008 (5), qui l'évalue à 31% et de celle de Jorgensen (6) qui la chiffre à 35%. Elle est donc quatre à six fois plus élevée que ne le prétendent les promoteurs français du dépistage organisé (sans étude sérieuse pour appuyer leurs dires).

En France, plus de 16 000 cancers ont été détectés par le programme de dépistage organisé au niveau national en 2010 (environ 60 % des cas de cancers du sein détectés chaque année en France parmi les femmes de 50 à 74 ans) et donc plus de 5000 femmes ont été déclarées cancéreuses et soumises inutilement à des traitements dangereux.

Le dépistage organisé par mammographie augmente le risque de mammectomie

En conclusion, cette étude universitaire prospective randomisée et extrêmement solide, effectuée sur une population très semblable à la population française confirme ce que de nombreux autres auteurs (7) (8) rappellent régulièrement : le dépistage par mammographie annuelle ne permet pas d'améliorer l'espérance de vie par rapport au simple examen clinique dans une population qui a libre accès aux traitements complémentaires modernes.

Le dépistage organisé par mammographie augmente le risque de mammectomie chez les femmes qui s'y soumettent. Une communication présentée au congrès de la société française de sénologie a montré que depuis la généralisation du dépistage, le nombre d'ablation du sein a augmenté en France (avec 17 916 opérations en 2005, contre 18 627 en 2009). C'est également le cas dans la plupart des autres pays occidentaux (9) (10) (11), comme en Grande Bretagne ou les femmes qui se soumettent au dépistage subissent 20% de mastectomies supplémentaires (12).

Les sur-diagnostics et sur-traitements ont de graves conséquences sur la santé

L'échec du dépistage organisé est la conséquence des sur-traitements entrainés par les sur-diagnostics. La mammographie est trop efficace ; elle dépiste des petites lésions dont beaucoup n'évolueront jamais. La biopsie est incapable de reconnaître ces cancers biologiques (sur-diagnostic) qui ne seront jamais des maladies.

Le dépistage transforme ainsi un certain nombre de femmes saines en cancéreuses angoissées de la mort, à qui les médecins infligent inutilement chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, et/ou hormonothérapie selon les cas. Aucun de ces traitements n'est anodin, tous exposent à des complications rares mais potentiellement graves. La simple annonce du diagnostic de cancer bouleverse la vie, est source d'angoisse et pose des problèmes pratiques parfois pénibles (difficultés de s'assurer pour l'achat d'un appartement, frein à la titularisation et à la progression de carrière en entreprises, etc.).

La mammectomie bouleverse l'image de la femme et sa vie familiale. La chimiothérapie expose à de multiples complications. La radiothérapie peut donner des gros bras et des cancers secondaires ; lorsqu'elle traite le sein gauche elle irradie aussi le cœur et ses artères et augmente le risque d'infarctus du myocarde. L'hormonothérapie peut augmenter le risque de phlébite et d'embolie. La somme de ces complications de traitements inutiles est susceptible d'expliquer l'excès de décès « toutes causes confondues » observées chez les femmes qui se prêtent aux dépistages systématiques.

Un programme de dépistage dopé financièrement

Au total, l'information qu'il faut donner aux femmes est la même qu'on doit fournir aux hommes qui croient que le dépistage du cancer de la prostate par le dosage des PSA leur permettra de vivre plus vieux : « Si vous vous soumettez au dépistage, vous ne vivrez pas plus longtemps, mais la vie pourrait vous paraître plus longue ».

D'ailleurs, si le bénéfice du dépistage systématique par mammographie était évident pour les médecins, il n'y aurait aucune raison de les inciter financièrement à pousser les femmes qui les consultent à se faire dépister.
Or les ROSP, Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (13), offrent 6000 à 8000 euros annuels aux médecins s'ils réussissent, entre autres « objectifs prioritaires de santé », à convaincre 80% de leurs consultantes à rentrer dans le programme de dépistage systématique.
Si vous aimez les femmes, informez-les équitablement pour leur éviter cette épreuve nuisible. Si vous connaissez des bénévoles qui militent pour Octobre Rose, informez-les et incitez-les à se consacrer à des activités plus utiles à leurs prochains. Seule une information objective fondée sur l'état actuel de la science permettra de lutter contre les groupes de pression qui asservissent par la peur pour doper leurs bénéfices.

N'oubliez pas une chose importante, le dépistage, c'est AUSSI une affaire de gros sous...

Le coût du dépistage est, par personne dépistée, de 100 € pour les examens et leur interprétation (67 € à 165 € selon la réalisation ou non d'un bilan complémentaire) et de 30 € pour les missions assurées par le centre de coordination. La rémunération des radiologues est effectuée directement par les caisses d'assurance maladie sur le tarif de 66,42 € pour une mammographie bilatérale et de 41,58 € pour une échographie des seins. Ce tarif est fixe, que les examens soient réalisés sur prescription médicale ou dans le cadre des campagnes de dépistage et, pour les mammographies, qu'elles soient conventionnelles ou numériques.

Le coût annuel global des campagnes de dépistage du cancer du sein est de 194 millions d'euros (année 2004 avec 36% de participation). Une autre manière d'appréhender l'effort collectif consenti pour dépister le cancer du sein est de diviser le coût global d'une campagne par le nombre de cancers dépistés. Le budget national consacré au dépistage d'un seul cancer du sein est ainsi de 20 000 €. Ces 20 000 € ne concernent que le dépistage, hors examens diagnostiques et hors traitement.
Références :

(1) Interview de Marisol Touraine lors de la campagne d'octobre rose 2013

(2) Anthony B. Miller, Twenty five year follow-up for breast cancer incidence and mortality of the Canadian National Breast Screening Study: randomised screening trial BMJ, 2014; 348-366

(3) Welch HG., Over-diagnosis and mammography screening, BMJ 2009; 339:182-3

(4) Zackrisson S, Andersson I, Janzon L, Manjer J, Garne JP, Rate of over-diagnosis of breast cancer 15 years after end of Malmö mammographic screening trial: follow-up study, BMJ 2006; 332:689-92

(5) Bleyer A, Welch HG, Effect of three decades of screening mammography on breast-cancer incidence, N Engl J Med 2012; 367:1998-2005

(6) Jorgensen K, Gotzsche P, Overdiagnosis in publicly organised mammography screening programmes: systematic review of incidence trends, BMJ 2009, 339

(7) Robert C. Burton, Adjuvant therapy, not mammographic screening, accounts for most of the observed breast cancer specific mortality reductions in Australian women since the national screening program began in 1991, Breast Cancer Research and Treatment February 2012, 131, 3,949-955

(8) Is the tide turning against breast screening?, Karsten Juhl Jørgense, The Nordic Cochrane Centre, Breast Cancer Research 2012, 14:107

(9) Surhke P, Maehlen J, Schlichting E, Jorgensen KJ, Gotzsche PC, Zahl PH, Mammography screening and surgical breast cancer treatment in Norway : comparative analysis of cancer registry data, BMJ 2011,343

(10) McGuire KP, Santillan AA, et al, Are mastectomies on the rise ? A 13 year trend analysis of the selection of mastectomy versus breast conservation therapy in 5865 patients, Ann Surg Oncol 2009;16:2682-90

(11) Walsh PM, McCarron P etall, Influence of mammographic screening on trends in breast-conserving surgery in Ireland, Eur J Cancer Prev 2006 ; 15 :138-148

(12) Michael Baum Harms from breast cancer screening outweigh benefits if death caused by treatment is included, BMJ 2013; 346

(13) Incitation financière du Ministère de la Santé pour pousser les médecins à ces dépistages injustifiés, aux campagnes de vaccination, etc.