Hollande and Putin
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A l'exception de quelques années bénies, jamais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les relations diplomatiques avec la Russie n'ont été faciles. Cependant, la France a tenté de maintenir, bon gré mal gré, un cap en jouant la troisième voie entre l'Amérique et l'URSS du temps de la guerre froide, ou en proposant ses bons offices lors de la guerre en Géorgie, en 2008, ou durant les troubles du Donbass, en Ukraine, en 2014.

Mais, cette fois-ci, François Hollande a commis une lourde faute face à l'homme fort du Kremlin : celle de l'hésitation. « Est-ce que c'est utile ? Est-ce que c'est nécessaire ? » de recevoir Poutine, s'est-il publiquement demandé. Une hésitation qui a fourni sur un plateau au maître du Kremlin un prétexte pour reporter sa visite prévue à Paris le 19 octobre, sans qu'aucune nouvelle date soit fixée. En bombant le torse à moitié, la France est tombée toute seule en deuxième catégorie.

Certes, au nom de la lutte contre le terrorisme, la Russie poursuit inlassablement ses bombardements sur la partie orientale d'Alep, où se trouvent des forces rebelles syriennes, avec comme objectif de chasser sa population pour reprendre la ville. Avec l'Iran et le Hezbollah libanais, Moscou soutient ainsi le régime de Bachar Al Assad qui, depuis mars 2011, a écrasé dans le sang toute opposition dans une guerre civile qui a fait quelque 300.000 morts et des millions de déplacés. Pour la cinquième fois depuis 2011, Moscou vient, en outre, de mettre son veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, cette fois-ci défendue par la France. La tension est telle que l'Amérique a décidé d'interrompre toute discussion sur la Syrie avec la Russie.


Commentaire : Évidemment le journaliste ne peux que rappeler la ligne gouvernementale sur ce point.


La France fait fausse route en suggérant de traduire Vladimir Poutine devant la Cour pénale internationale, sachant très bien qu'elle ne serait pas suivie par un grand nombre de puissances. Cette suggestion a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Résultat, François Hollande se prive d'une occasion de pouvoir parler directement avec Vladimir Poutine et de lui dire tout le mal qu'il pense du rôle de la Russie en Syrie. Aujourd'hui, le nouveau bras de fer n'est pas favorable à Paris, dont le poids dans la crise syrienne compte de moins en moins. Car il s'agit aussi d'une question de crédibilité pour un pays. En 2003, la France n'avait pas empêché George Bush d'envahir l'Irak mais, par sa position ferme à l'ONU, elle avait au moins donné l'impression de jouer un rôle, sans hésiter quand il fut nécessaire de parler au président américain. Or, en Syrie, la Russie, que cela plaise ou non, est la puissance incontournable pour régler politiquement la situation. A force d'hésitations, François Hollande risque de reléguer la France en troisième division...