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© ItsapTransfert d’insecticide à des fleurs de plantes non traitées : un processus en cascade
Une équipe de scientifiques britanniques de l'Université du Sussex a réalisé une étude portant sur la présence d'insecticides néonicotinoïdes dans le nectar du pollen de plantes non traitées par ce produit.

Du colza aux plantes sauvages

Les semences de colza sont traitées avec Cruiser OSR à base de thiaméthoxam. Les chercheurs anglais ont pu établir la présence de cette molécule dans le nectar et le pollen des plantes cultivées mais également des plantes sauvages. Les auteurs confirment nos travaux en montrant que la molécule imidaclopride peut être présente dans les fleurs de colza non traité par cet insecticide.

Comment expliquer cette présence ?

  • L'enrobage de semences de colza par Cruiser est réalisé dans les mêmes usines que les semences de céréales par Gaucho. On serait tenté de rapprocher ces deux constats et d'en tirer des conclusions définitives. Toutefois, les concentrations ne sont pas suffisantes pour justifier ce transfert, surtout à des fleurs de plantes sauvages.
  • La rémanence de la molécule dans le sol serait une autre explication. La présence de la molécule était décelée dans les terres concernées par le colza, mais aussi à proximité. La rétention permanente dans le sol et sa remobilisation progressive par les plantes serait une cause du transfert de plante traitée à une plante non traitée via le sol.
  • De la même manière, le transfert du produit pourrait résulter du ruissellement de l'eau, du lessivage ou de la simple capillarité.
Une contamination en cascade

En s'appuyant sur les travaux récemment publiés sur l'imidaclopride et le thiaméthoxam (Botias et al.,2015), le processus de contamination en cascade pourrait être celui-ci :
Traitement de la graine + contamination non intentionnelle → transfert par ruissellement de l'eau → absorption dans les sols → remobilisation par le système racinaire des plantes → contamination du nectar et du pollen.