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© Guido Amrein Switzerland/ShutterstockMelanesian children of Papua New guinea
Les habitants de la Mélanésie, en Océanie, seraient porteurs des gènes d'une espèce éteinte qui n'a pas encore été identifiée.

« Peut-être que nous avons raté une espèce ou omis des liens entre les espèces » a confié Ryan Bohlender, généticien à l'Université du Texas. C'est du moins les conclusions que son équipe et lui ont pu tirer après avoir étudié les génomes des peuples de la Mélanésie, qui englobe Vanuatu, les îles Salomon, les Fidji, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Calédonie, la Papouasie occidentale et les îles Moluques.

Ces dernières recherches ont été rendues publiques lors du Congrès annuel de la Société américaine de la génétique humaine (American Society for Human Genetics) tenu du 18 au 22 octobre derniers à Vancouver.

Jusqu'ici, les recherches tendaient à montrer que seulement deux types d'hominidés semblaient avoir laissé des traces dans nos ADN actuels : l'Homme de Neandertal et l'Homme de Denisova.

Le premier est plus connu et on retrouve des traces de son ADN dans plusieurs parties du génome des Homo Sapiens, soit l'Homme moderne, mettant en évidence un croisement entre les deux races. Les deux espèces se seraient d'ailleurs hybridées à au moins trois reprises, ce qui explique que les Européens et les Asiatiques auraient des gènes néandertaliens qui ne sont pas les mêmes..

Le second a été identifié à partir d'ossements trouvés dans une cave de Sibérie et a provoqué un grand bouleversement dans la communauté scientifique lorsque son séquençage génétique a montré, en 2010, qu'il avait, lui aussi, rencontré les Homo Sapiens. Un croisement aurait eu lieu, mais qu'une seule fois.

Certains des gènes des Dénisoviens se retrouvent principalement chez certains Asiatiques et les Mélanésiens. Plusieurs chercheurs ont avancé que ces gènes-là seraient même responsables d'une plus grande résistance immunitaire, voire d'une meilleure faculté, pour certains Tibétains, de vivre en haute altitude.

« Les résultats montrent que toutes les populations non africaines de la planète ont hérité de 1,5 à 4 % de gènes de Néandertaliens alors que seuls les Mélanésiens, venant des îles au nord de l'Australie, ont en plus une proportion significative de gènes de Dénisoviens (de 1,9 à 3,4 %) », explique le magazine scientifique Science et Avenir.

Seulement, les dernières recherches effectuées sur ces mêmes peuples du Pacifique pourraient avoir mis en évidence des traces d'ADN d'une espèce n'appartenant ni à l'Homme de Néandertal, ni à celui de Denisova.

Aucune preuve scientifique n'a pour l'instant confirmé cette théorie, mais cela ne signifie pas qu'un autre lointain ancêtre n'aurait pas existé. Après tout, l'Homme de Denisova n'a été retrouvé que récemment et l'étude de quelques dents et d'une phalange a révolutionné les conclusions scientifiques concernant l'Histoire de la lignée des hommes.

SOURCES : Science et Avenir | Futura Science | Daily Mail | Le Quotidien du peuple