Une équipe d'archéologues italiens a découvert, sur l'île de Sicile en Italie, une formation rocheuse faite par la main de l'homme, un rocher-calendrier préhistorique marquant le début du solstice d'hiver, vieux de 5 000 ans environ. Un « Stonehenge » à la sicilienne.
Stonehenge de 5 000 ans en Sicile
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La structure se compose d'un rocher grand d'environ sept mètres, lequel est percé par un trou d'environ un mètre de diamètre. Il a été découvert le 30 novembre dernier sur une colline proche d'une nécropole préhistorique, à environ 10 kilomètres de la ville de Gela, sur la côte sud de la Sicile, par des archéologues italiens qui étudiaient des bunkers de la Seconde Guerre Mondiale.

« Il me paraît clair que nous avons affaire à un trou délibéré, fait par la main de l'homme », déclare Giuseppe La Spina, archéologue, à Seeker. « Cependant, nous avions besoin de preuves empiriques nécessaires pour prouver que la pierre a été utilisée comme un calendrier préhistorique pour mesurer les saisons », ajoute-t-il. Alors, à l'aide de boussoles, caméras et drones, l'archéologue et ses collègues ont réalisé un essai en décembre, pour le solstice d'hiver. L'idée était de vérifier si le soleil levant du solstice d'hiver allait s'aligner avec le trou dans la roche. « Un succès total » selon Giuseppe La Spina. « À 07h32 le soleil brillait à travers le trou avec une précision folle. C'était incroyable ».

La roche de sept mètres de haut aurait donc marqué un point important de l'année et des saisons, anticipant le froid et les conditions difficiles de l'hiver. Un moment qui avait probablement une importance rituelle, une enquête plus approfondie ayant révélé que ce site était un lieu sacré à la fin du troisième millénaire avant notre ère.

À l'est de cette pierre, les archéologues ont trouvé ce qui semble être un menhir ou une pierre dressée. La pierre haute de cinq mètres gisait sur le sol, mais la présence d'une fosse près de sa base suggère que la pierre se tenait debout. « Il se tenait à une distance de huit mètres juste en face du trou de l'autre roche », explique La Spina. La composition géologique des deux pierres est différente, indiquant que le monolithe a été coupé puis amené sur le site. « Cela renforce évidemment la sacralité du site », ajoute La Spina.


Au moins deux autres pierres trouées ont été découvertes en Sicile par le passé. « Le rocher-calendrier récemment trouvé semble avoir été fait par la même main que les deux autres préalablement découvertes » indique Alberto Scuderi, expert italien en archéo-astronomie, auteur de la découverte des deux autres pierres près de Palerme, en Sicile. « L'une était alignée avec le soleil levant du solstice d'hiver, l'autre avec le soleil levant du solstice d'été » déclare Scuderi. « Pour cette raison, je crois qu'on peut découvrir une autre pierre trouée près de Gela ». Les recherches vont ainsi se poursuivre dans l'espoir de découvrir une autre pierre, qui pourra être testée au moment du solstice d'été.