Trump Clinton
Débat télévisé entre Donald Trump et Hillary Clinton en octobre 2016 lors de la campagne électorale américaine
Le ministre russe des Affaires étrangères a décidé d'inverser les rôles et a tancé les autorités françaises, allemandes et britanniques pour la diabolisation du candidat Donald Trump lors des présidentielles américaines de 2016.

«Les alliés des Etats-Unis ont grossièrement interféré dans les affaires intérieures [américaines] pendant la campagne électorale», a déclaré le 18 janvier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Il s'est exprimé lors de la conférence de presse qui a suivi une rencontre avec son homologue autrichien, Sebastian Kurz.

Après avoir indiqué que Moscou était «fatiguée» d'être accusée d'ingérence dans les élections américaines, Sergueï Lavrov a ainsi relevé que plusieurs chefs d'Etats européens, parmi lesquels Angela Merkel, François Hollande et Thesea May, n'ont pas hésité à «diaboliser» Donald Trump. Ces dirigeants ne sont pas d'ailleurs des cas isolés, plusieurs hauts responsables gouvernementaux ont également participé au «Trump-bashing».

En décembre 2016, le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a par exemple brutalement réagi aux propos de Donald Trump qualifiant certains quartiers de Londres de «zones interdites». Au cours de cet épisode, Boris Johnson a notamment déclaré que le vainqueur des élections américaines n'avait pas les capacités requises pour devenir président. Quelques temps plus tard néanmoins, Boris Johnson s'est contredit en indiquant que la présidence de Donald Trump pourrait être une «opportunité».

En août dernier, - en pleine campagne électorale américaine - c'est le chef de la diplomatie allemande, Frank Walther Steinmeier, qui s'est permis de qualifier Donald Trump de «prédicateur de haine».

Une approche constante et cohérente de la diplomatie russe vis-à-vis de Donald Trump

«[Donald] Trump dit que si la promotion des intérêts nationaux des États-Unis mène à une chance de travailler avec la Russie, il serait fou de ne pas le faire», a indiqué Sergueï Lavrov lors de la conférence de presse. Il a rappelé que le gouvernement russe a exprimé de manière constante sa volonté de travailler avec des États-Unis présidés par Donald Trump.

«Notre approche est la même : là où nos intérêts coïncident, nous devrions être prêts à travailler ensemble avec les États-Unis, l'UE et l'OTAN», a également souligné le ministre russe des Affaires étrangères.

Le chef de l'Etat russe, Vladimir Poutine, tout en refusant d'appliquer des mesures de rétorsion après l'expulsion de 35 diplomates russes par les autorités américaines, a par ailleurs indiqué vouloir restaurer «les relations américano-russes en se basant sur les politiques que l'administration du président élu Donald Trump allait adopter».

Au cours de l'année 2016, Washington a accusé Moscou à maintes reprises d'ingérence dans ses affaires intérieures. Les allégations de cyberattaques et de «propagande» ont été constamment répétées par Barack Obama et son administration jusqu'à légitimer l'expulsion en décembre 2016 de diplomates russes en poste aux Etats-Unis.

Début janvier, dans un rapport qui devait prouver les «activités et intentions russes» dans l'élection présidentielle de novembre 2016, la communauté du renseignement national américain (ODNI) avait réaffirmé sa «certitude» que Moscou avait tenté de s'immiscer dans le scrutin. Seule une partie déclassifiée du document avait été «révélée» au grand public, sans pour autant contenir de preuves tangibles prouvant «l'ingérence» russe.

Carter Page, un ex-conseiller de Donald Trump pour la politique étrangère, avait pour sa part qualifié ce rapport du renseignement américain de «spéculatif».