La douleur existe chez l'animal à plumes ou à poils, à sang froid ou à sang chaud, terrestre ou aquatique, pluricellulaire ou unicellulaire ... mais elle existe chez tous les êtres vivants : les plantes, les arbres, l'herbe, les pierres ... « Objets inanimés avez-vous donc une âme ? »
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N'oublions pas la « douleur morale », dont les symptômes sont parfois moins évidents, mais qui sait déséquilibrer nos animaux. Notre rôle est de combattre la douleur sous toutes ses formes.
La non-assistance à être vivant en souffrance mériterait bien de devenir un concept juridique.
À chaque douleur son traitement
Un traitement dépend de notre formation médicale, mais aussi des croyances de ceux qui souffrent. Que nos malades choisissent la médecine allopathique, l'homéopathie, l'acupuncture, l'ostéopathie, le magnétisme, la prière... ce qui compte, c'est le soulagement rapide mais, s'il y a récidive (parce qu'une lésion physiologique baisse rarement les bras !), ce sera alors notre rôle de rechercher l'étiologie du mal et le pronostic immédiat ou retardé.
L'appréciation de la douleur physique chez l'animal exige de grandes qualités d'observation et un toucher subtil qui devra mettre en évidence toute sensation pénible en un point ou dans une région du corps (douleur interne ou externe). L' œil du malade, la sensibilité de la peau, le battement des ailes du nez, les mouvements de la langue ou des lèvres, l'instabilité sur les membres... sont autant de signes qui avertissent le vétérinaire.Mais n'imaginez pas que nous ignorons pour autant les manifestations de la douleur morale, si fréquentes chez les chiennes que l'on prive de leurs bébés, chez les chevaux que l'on change de box, chez les cochons qu'on jette sans ménagement dans les camions, chez les poules réveillées par une musique techno (récemment 400 poules sont mortes... une « rave-party» avait été organisée près du poulailler).
Certes, la douleur chez l'animal existe et trop souvent nous en sommes responsables ... mais il est tellement facile d'être indifférent. Dans toutes les souffrances, nous devons intervenir le plus vite possible, en choisissant la thérapeutique la mieux adaptée et oublions notre écrivain chirurgien, Georges Duhamel qui prétendait que
« la souffrance donne la mesure de l'homme ».Douleur et allopathie
Les antalgiques périphériques sont surtout actifs dans les douleurs tendino-musculaires, osseuses, ou articulaires, mais beaucoup moins actifs dans les douleurs viscérales.
Les antalgiques centraux ou stupéfiants ne sont pratiquement pas utilisés chez les carnivores.
Les antalgiques non anti-inflammatoire (Doliprane) peu agressifs vis-à-vis de la muqueuse gastro-intestinale sont souvent utilisés chez les vieux chiens.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) utilisent la synthèse des prostaglandines et ont une action anti-inflammatoire, antalgique, antipyrétique et antiagrégant plaquettaire, mais on redoute l'irritation gastro-intestinale secondaire fréquente chez les carnivores.
Pour le cheval ou les bovins, on préfère la voie intramusculaire, les infiltrations directes dans l'articulation douloureuse, la mésothérapie.
Douleur et homéopathie
Le remède ne sera efficace que si l'on tient compte :
- Du symptôme prédominant ou de la modalité de la douleur,
- Du facteur déclenchant,
- De l'appréciation d'un symptôme concomitant.
LES GRANDS MEDICAMENTS HOMEOPATHIQUES
1°) Des douleurs ostéo-articulaires ou musculairesDILUTIONS : 5 - 7 - 9 - 15 CH. L'état du malade et l'origine du mal indiquent la meilleure dilution. Attention aux sensibilités individuelles et à la répétition des prises.
- ACONIT : douleurs aiguës avec angoisse, fièvre (coup de froid), tachycardie
- BELLADONNA : douleur + rougeur + chaleur avec spasmes et sécheresse des muqueuses
- BRYONIA : douleurs fixes améliorées pression, fièvre avec soif, aggravation par le mouvement
- ARNICA : traumatisme +++, douleur, épuisement et angor
- HYPERICUM : douleurs intenses des terminaisons nerveuses
2°) Des douleurs abdominalesL'homéopathie vétérinaire répond parfaitement aux traitements d'urgence. En 30 ans, j'ai utilisé tous ces remèdes grands ou petits, seuls ou associés à des médicaments allopathiques ou au pouvoir de mes mains. Je n'ai jamais pu accepter la souffrance ... un animal qui souffre vous le crie ... mais il faut savoir toucher, regarder, sentir.
- COLOCYNTHIS : la douleur plie le malade en deux
- CUPRUM : crampes, spasmes
- ARSENICUM ALBUM : douleurs digestives avec nausées, vomissements, diarrhée + épuisement et anxiété.
Le meilleur exemple qu'on puisse vous présenter pour le traitement homéopathique de la douleur est celui de la cystite lithiasique du chat mâle.
Les propriétaires, absents toute la journée, ne remarquent pas que la litière est sèche. Pourtant le chat manifeste ses souffrances : il regarde ses flancs, se pose dans son bac, gratte avec force, gémit... mais rien ne vient, sauf parfois quelques gouttes d'une urine épaisse, sanguinolente et nauséabonde. Le pénis, rouge et enflé reste à l'extérieur. Le ventre est chaud, ballonné et les plus avertis peuvent palper une vessie énorme. La cause de ces douleurs : quelques grains de sable qui ne peuvent franchir un urètre minuscule et encombré d'un os pénien.
Le regard de ces chats qui souffrent vous invite à agir vite, quelle que soit l'heure. Les maîtres « homéopathisants » ont tous une trousse d'urgence et, dès les premiers symptômes, ils ont donné:
Mais, les récidives sont fréquentes, et le sondage ou l'intervention chirurgicale sont indispensables. Un traitement de confort sera prescrit, et le chat aura oublié ces biens mauvais moments.
- CALCAREA CARBONICA 15 CH: 10 granules,
- 15 minutes plus tard : CANTHARIS 9 CH : 3 granules,
- et 15 minutes plus tard : BERBERIS 5 CH : 3 granules, et on continue jusqu'à l'amélioration, jusqu'à l'expulsion du bouchon sableux, jusqu'à l'écoulement de l'urine. Souvent le miracle n'a pas demandé plus d'une heure.
OUI...tous les animaux...tous les êtres vivants souffrent ! Tous répondent à une agression physique extérieure ou intérieure. Tous répondent à une agression psychologique...ils ne pleurent pas, ne crient pas...mais souvent ils s'isolent préférant rester seuls...
À nous de comprendre et donc de soulager.
La douleur des animaux ne préoccupe guère les hommes de science, certains éleveurs et même certains consommateurs !
N'oubliez pas que les animaux ont une âme et que nous sommes égaux...
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