Le 4 mai, les chefs des délégations russe, iranienne et turque - parrains de ces pourparlers de paix à la conférence d'Astana - ont signé un mémorandum sur la création en Syrie de zones de « désescalade », comme les a appelées Vladimir Poutine.

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Un des membres de la délégation de l'opposition syrienne a protesté contre la signature du document par l'Iran et quitté la salle. « Nous n'acceptons pas que l'Iran soit un Etat garant de la paix », a-t-il crié en sortant alors que la plupart de ses homologues sont restés dans la salle. L'envoyé spécial des Nations unies en Syrie Staffan de Mistura a pour sa part salué l'initiative tripartite.

Du côté de Washington, on a salué la décision, mais avec une grande prudence.

Une nouvelle série de pourparlers sur la Syrie, parrainés par la Russie, l'Iran et la Turquie, a eu lieu les 3 et 4 mai à Astana, la capitale kazakhe. Les négociations précédentes avaient permis d'adopter un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu en Syrie, en place depuis janvier. Ce cessez-le-feu ne concerne pas Daesh, ni Fatah Al-Cham (anciennement Front Al-Nosra) et les autres groupes terroristes.

La Russie est engagée militairement auprès du gouvernement syrien depuis septembre 2015. Ce dernier combat à la fois les djihadistes de Daesh et les forces de l'opposition.



Le 3 mai, le président russe avait rencontré son homologue turc à Sotchi. Lors de la conférence de presse commune, les deux chefs d'Etat avaient annoncé un projet commun pour « pacifier » la Syrie, comportant la création de quatre «zones de désescalade » qui permettront, à leurs yeux, de renforcer le cessez-le-feu.

Le négociateur russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev a rappelé que Moscou était prêt à travailler plus étroitement avec les Etats-Unis, l'Arabie saoudite ainsi que le gouvernement de Damas. « Malheureusement les Américains continuent d'ignorer nos efforts en vue d'une coopération militaire plus étroite », a-t-il toutefois déploré. Et d'ajouter que la Russie était prête à envoyer des observateurs dans ces zones franches.

Pourtant, la veille, Vladimir Poutine et Donald Trump s'étaient entretenus par téléphone et s'était entendus sur la nécessité d'une plus grande coopération. D'après la Maison Blanche, les deux présidents avaient également évoqué la mise en place de ces zones de sécurité en Syrie.

La diplomatie américaine, qui n'est qu'observatrice dans le processus diplomatique sur le conflit syrien en cours à Astana entre Moscou, Téhéran et Ankara, s'est bornée dans un communiqué à « soutenir tout effort qui puisse véritablement réduire la violence en Syrie ».