Des chercheurs américains ont découvert par hasard qu'un anticorps, développé à l'origine pour étudier la sclérose en plaques (SEP), pouvait favoriser la capacité du système immunitaire à lutter contre le cancer et diminuer la croissance tumorale.

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© Stephan SavoiaUn anticorps contre le cancer
Une équipe de chercheurs et médecins aux États-Unis a découvert qu'un anticorps avait diminué la croissance de la tumeur dans les modèles de mélanome (cancer de la peau), de glioblastome (cancer du cerveau) et de carcinome colorectal, ce qui en fait un candidat attrayant pour l'immunothérapie contre le cancer, lit-on dans une étude publiée dans la revue Science Immunology.
« En tant que neurobiologiste, je n'ai jamais pensé que je publierais un jour un article sur l'immunothérapie du cancer », a déclaré Howard Weiner, de l'Université Harvard.
Selon son équipe, l'anticorps peut cibler les cellules T régulatrices qui, à leur tour, libèrent le système immunitaire pour tuer les cellules cancéreuses. Les chercheurs ont notamment constaté qu'en utilisant un anticorps, ils pouvaient cibler les lymphocytes T (Tregs) qui aident à maintenir la tolérance du système immunitaire et peuvent, « par inadvertance », favoriser la croissance du cancer en empêchant le système immunitaire du corps de détecter et d'attaquer les cellules cancéreuses.

L'équipe a développé des anticorps anti-LAP initialement pour enquêter sur le développement de la sclérose en plaques, mais a réalisé que leur travail avait des implications pour l'étude du cancer.

Dans l'étude en cours, l'équipe a utilisé des modèles précliniques pour étudier à quel point les anticorps anti-LAP pourraient fonctionner pour bloquer les mécanismes essentiels de Treg et restaurer la capacité du système immunitaire à lutter contre le cancer.

Les chercheurs ont vu que l'anti-LAP agissait sur les populations de cellules multiples pour promouvoir la capacité du système immunitaire à lutter contre le cancer, y compris l'augmentation de l'activité de certains types de cellules T et l'amélioration de la mémoire immunitaire.

En plus d'étudier son effet thérapeutique, l'équipe voulait caractériser le mécanisme par lequel l'anticorps anti-LAP peut activer le système immunitaire.

L'immunothérapie consiste à traiter le cancer en utilisant le propre système de défense de l'être humain, à savoir son système immunitaire. Évoquée de longue date, l'immunothérapie est en passe de bouleverser la prise en charge des cancers. Chercheurs et médecins explorent les nombreuses pistes possibles pour faire en sorte que le système immunitaire s'attaque de façon efficace aux cellules cancéreuses, et l'immunothérapie pourrait constituer une véritable révolution dans les années à venir.