Des perquisitions ont été menées ce matin chez Havas et Business France. Le parquet s'interroge sur l'organisation d'un déplacement d'Emmanuel Macron début 2016, facturé un peu moins de 400.000 euros.

Macron Las Vegas
© Jean-Marc David/SIPAEmmanuel Macron, au CES de Las Vegas en 2016. Son déplacement avait été très remarqué.
Après plusieurs membres de son gouvernement, Emmanuel Macron va-t-il lui aussi apparaître sur le radar de la justice ? Selon Le Parisien, le parquet de Paris a mené mardi matin des perquisitions chez le groupe publicitaire Havas et chez Business France, l'agence chargée d'accompagner les entreprises françaises dans leur développement à l'étranger.

En cause, un déplacement au Consumer Electronics Show de Las Vegas, en janvier 2016. Emmanuel Macron, qui était encore ministre de l'Economie mais cachait de moins en moins son ambition présidentielle, avait passé quelques heures dans ce salon, grand-messe de l'innovation technologique où des dizaines de start-ups françaises prometteuses font chaque année le déplacement. Un déplacement ultra-médiatisé, au terme duquel il avait été ovationné par de nombreuses personnalités.

Ce qui intéresse la justice, c'est la façon dont ce déplacement a été financé. Mi-mars, une enquête préliminaire a ainsi été ouverte sur les chefs de favoritisme, complicité et recel de favoritisme. Business France, qui dépend de Bercy et était au moment des faits dirigé par Muriel Pénicaud (devenue depuis ministre du Travail), est soupçonné d'avoir confié l'organisation du déplacement à Havas sans passer par un appel d'offre préliminaire. Un juteux contrat, facturé 381.000 euros selon le Canard Enchaîné, organisé "dans l'urgence, à la demande expresse du ministre"