Après trois ans de négociations ardues, la présidence de l'UE a annoncé que les tractations avaient «pris fin sans accord».

La législation en cours dans l'UE qui autorise la viande clonée va rester en vigueur, en dépit des préventions des consommateurs, suite à l'incapacité des gouvernements et du Parlement européens à trouver un compromis mardi sur la manière de la proscrire.

A l'issue de trois ans de négociations ardues au sujet d'une proposition de législation européenne sur ce sujet très sensible, les tractations "ont pris fin sans accord" entre Etats de l'UE et le Parlement, a annoncé la présidence hongroise de l'UE dans un communiqué.

Cela signifie concrètement que les règles actuellement en vigueur, qui ne prévoient aucun encadrement spécifique pour la commercialisation de viande clonée en Europe et datent de 1997, restent en place, a-t-elle ajouté.

La proposition d'interdiction est abandonnée. La Commission européenne, qui a l'initiative législative dans l'UE, peut certes proposer un nouveau texte, mais "cela pourrait prendre des années" pour qu'un nouveau projet se concrétise, a prévenu la présidence hongroise.

Un consensus existait sur l'interdiction de la viande d'animaux directement clonés. De toute façon, les animaux de bétail clonés, tels que les taureaux ou les cochons, ne sont pas destinés à finir en steaks ou en tranches de jambon car ils coûtent trop chers (jusqu'à 100.000 euros pour un taureau): ils servent à la reproduction.

La controverse portait sur l'encadrement de la vente de viande de leur descendance.

Les députés européens ont d'abord demandé que l'interdiction de la commercialisation porte jusqu'à la cinquième génération de descendance d'un animal cloné, ce que refusaient les gouvernements en jugeant cette solution impraticable et susceptible d'être contestée à l'Organisation mondiale du commerce par les partenaires de l'Union européenne.

Le Parlement européen a ensuite proposé un système de traçabilité avec étiquetage obligatoire pour la viande de tous les animaux procréés par des bêtes clonées, afin de le signaler aux consommateurs. Là encore, les Etats ont jugé cette option irréaliste. Ils n'étaient disposés à introduire un tel étiquetage que pour la viande bovine. Un accord n'a pu être trouvé.

(Source AFP)