Traduction copyleft de Pétrus Lombard pour Alter Info

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Ce que nous voyons en Libye, c'est la renaissance du colonialisme. Sauf que, ce coup-ci, les divers gouvernements européens ne se disputent pas pour des empires et des ressources. Le nouveau colonialisme opère sous le couvert de la « communauté internationale, » ce qui veut dire, l'OTAN et les pays qui y sont affiliés. L'OTAN, l'Organisation du Traité Atlantique Nord, était autrefois une alliance de défense contre une éventuelle invasion de l'Europe occidentale par les Soviétiques. Aujourd'hui, l'OTAN fournit des troupes européennes pour le compte de l'hégémonie zunienne.

Washington est en quête de l'hégémonie mondiale sous des dehors d'« interventions humanitaires » sélectives et d'« importation de la liberté et de la démocratie chez les peuples opprimés. » D'une manière fort opportuniste, les cibles de Washington sont des pays qui ne sont pas ses « partenaires internationaux. » Pris au dépourvu, peut-être, par les révoltes populaires en Tunisie et en Égypte, quelques signes indiquent que Washington a réagi de façon opportuniste devant le soulèvement en Libye et l'a favorisé. Khalifa Hifter, un Libyen suspecté d'être un atout de la CIA depuis 20 ans, est retourné en Libye à la tête de l'armée rebelle.

Kadhafi lui-même est devenu une cible en résistant à l'impérialisme occidental. Il a refusé de participer à l'US Africa Command. Kadhafi a reconnu la combine de Washington pour ce qu'elle est : un plan colonialiste de diviser pour régner.

L'US Africa Command (Africom) a été créé par ordonnance du président George W. Bush en 2007. L'Africom décrit son objectif :
« Notre approche est basée sur le soutien des intérêts nationaux de sécurité de la Zunie en Afrique tels que formulés par le président et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense dans la Stratégie de sécurité nationale et la stratégie militaire nationale. La Zunie et les pays africains ont des intérêts réciproques dans la promotion de la sécurité et la stabilité sur le continent de l'Afrique, ses États insulaires et ses zones maritimes. Porter ces intérêts en avant exige une approche unifiée qui intègre des efforts avec ceux des autres ministères et agences zuniens, aussi bien que de nos partenaires d'Afrique et d'autres partenaires internationaux. » [Africom FAQ]
[Ndt : Ce charabia indique juste que l'Africom sert les intérêts de la Zunie en Afrique, qui sont définis ailleurs, en prêtant la main à la sécurité et la stabilité là-bas. Il n'explique pas ouvertement que la Zunie elle-même fomente les révolutions et organise l'instabilité là-bas en formant et armant la dissidence afin d'intervenir et placer ses marionnettes à la tête de ces pays.]
Quarante-neuf pays participent à l'Africom, mais pas la Libye, le Soudan, l'Erythrée, le Zimbabwe et la Côte-d'Ivoire. Hormis le Zimbabwe, chaque pays non-membres fait l'objet d'une intervention militaire occidentale.

Pour influencer et contrôler un pays, l'une des méthodes favorites de la Zunie, consiste à former ses militaires et agents d'État. Ce programme est appelé International Military and Education Training (IMET, formation éducative et militaire internationale). L'Africom rapporte que, « en 2009, environ 900 étudiants militaires et civils de 44 pays africains ont reçu une éducation et une formation en Zunie ou dans leurs propres pays. Beaucoup d'officiers et enrôlés diplômés de l'IMET finissent par occuper un poste clé dans leurs forces armées et gouvernements. »

L'Africom note comme un objectif stratégique clé la défaite du « réseau Al-Qaïda. » Le US Trans Sahara Counter Terrorism Partnership (TSCTP, partenariat de contre-terrorisme transsaharien) forme et équipe les « forces du pays partenaire » pour empêcher les terroristes de créer des sanctuaires et vise « en définitive à vaincre les organisations extrémistes violentes de la région. »

Apparemment, après dix ans de « guerre contre le terrorisme, » une toute-puissante Al-Qaïda se déploie à présent en Afrique, à travers l'Algérie, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et la Tunisie, au Moyen-Orient, en Afghanistan, au Pakistan et au Royaume-Uni, et constitue une telle menace pour la Zunie elle-même qu'il faut 56 milliards de dollars de budget annuel pour la « Sécurité intérieure. »

Vraisemblablement une farce, la menace Al-Qaïda est devenue le meilleur prétexte de Washington pour intervenir dans les affaires intérieures d'autres pays et pour abolir les libertés civiles chez lui.

Soixante-six ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et 20 ans après la débâcle de l'Union soviétique, la Zunie a toujours un Commandement européen parmi ses neuf commandements militaires, et six commandements régionaux.

Aucun autre pays ne ressent le besoin d'une présence militaire mondialisée. Pourquoi Washington pense-t-il qu'il est bon de sortir chaque année des maigres ressources une allocation de 1100 milliards de dollars pour les « besoins » militaires et sécuritaires ? Est-ce un signe de la paranoïa de Washington ? Cela indique-t-il que Washington est seul a avoir des ennemis ?

Ou cela indique-t-il que Washington accorde une plus grande valeur à l'empire et au gaspillage de l'argent du contribuable et à sa solvabilité par sa dimension militaire, pendant que des millions de ses citoyens perdent logement et emploi ?

Les échecs coûteux de Washington en Irak et Afghanistan n'ont pas modéré l'ambition d'hégémonie. Washington peut continuer à compter sur la presse écrite et la télévision pour camoufler ses échecs et dissimuler ses ordres du jour, mais les échecs coûteux resteront des échecs coûteux. Tôt ou tard, Washington devra reconnaître que la quête de l'empire a ruiné le pays.

Il est paradoxal que Washington et ses « partenaires » européens cherchent à étendre leur contrôle sur des terres étrangères pendant que l'immigration transforme leur culture et composition ethnique chez eux. Puisque les Hispaniques, Asiatiques, Africains et Musulmans de diverses ethnies deviennent un pourcentage de plus en plus grand de la population du « Premier-monde, » le soutien à l'empire de l'homme blanc s'affaiblit. Les gens désireux d'être éduqués et ayant besoin de nourriture, logement et soins médicaux, seront hostiles au maintien de postes militaires avancés dans leur pays d'origine.

Qui occupe qui exactement ?

Des régions de Zunie sont repassées au Mexique. Par exemple, le démographe Steve Murdock, un ancien directeur du Bureau du recensement de Zunie, rapporte que deux tiers des petits texans sont hispaniques et conclut : « En fait, c'est trop pour les Blancs. »

N'est-ce pas ironique ? Pendant que Washington et ses clowns otanesques s'affairent à envahir le monde, ils sont occupés par le monde.