ABIDJAN - Au moins 2307 civils tués et des milliers autres blessés, lundi, par les bombardements aériens des forces françaises et de l'Onuci selon un bilan provisoire communiqué par une source militaire à Directscoop.

Selon cette source, de nombreux objectifs non militaires ont été pris pour cibles par « les feux des hélicoptères français ». « L'hôpital de Koumassi (à proximité du camp commando, ndlr), le CHU de Yopougon, précisement la résidence des internes, l'hôpital militaire d'Abidjan (HMA), la résidence du Chef de l'Etat et la présidence, où s'étaient massées des miliers de personnes ainsi que la Rti », a précisé la source militaire avant d'indiquer que le bilan pourrait s'alourdir.

La France est entrée en guerre contre la Côte d'Ivoire après que le président français Nicolas Sarkozy eut autorisé, lundi, le bombardement de plusieurs cibles, prétextant de stopper les actions du Président ivoirien Laurent Gbagbo contre les civils.

Plusieurs camps militaires ont essuyé les tirs des forces étrangères. « Les deux camps d'Akouédo, le camp d'Agban, le camp BAE (brigade anti émeute, ndlr) et la base navale de Locodjro » a t-elle affirmé en ajoutant que ces sites militaires sont toujours contrôlés par l'armée ivoirienne.

Ces attaques de l'armée française visent à faciliter la prise du pouvoir par l'opposant Alassane Ouattara, pourtant candidat malheureux au second tour de l'élection présidentielle de novembre 2010, selon les lois ivoiriennes. Les soldats français sont entrés directement en action, après l'échec des rebelles pro-Ouattara à prendre, vendredi, le Palais présidentiel, la résidence du Président, la télévision nationale ; un revers militaire qui les a forcé à l'abandon du Golf hôtel, leur Quartier général.

Un contentieux post-électoral oppose le Président Laurent Gbagbo, déclaré élu par le Conseil Constitutionnel, plus haute juridiction chargée de donner les résultats définitifs en Côte d'Ivoire, à l'opposant Alassane Ouattara, candidat malheureux à cette élection, mais reconnu vainqueur par le chef de l'opération des nations unies en Côte d'Ivoire.

La dernière résolution de l'ONU sur la Côte d'Ivoire (1975), votée le 30 mars à l'initiative de la France, a demandé « à toutes les parties d'œuvrer à la solution politique d'ensemble de l'Union Africaine (UA) » et s'est félicitée de la décision prise (...) de nommer un haut représentant chargé de la mise en œuvre de la solution politique d'ensemble » par des voies pacifiques.

Cette résolution a engagé par ailleurs « toutes les parties à coopérer pleinement » avec ce haut représentant. Alassane Ouattara, proche de Nicolas Sarkozy, a récusé ce haut représentant déjà désigné puis, déclenché les hostilités militaires en ouvrant des fronts à l'ouest, au centre et à l'est du pays avant d'engager la « bataille d'Abidjan » avec l'appui de l'onuci et de la force française Licorne contre l'armée ivoirienne et le Président Laurent Gbagbo.