En 2004, la pollution chimique a tué 4,9 millions de personnes (8,3% de la mortalité globale) et engendré 86 millions d'années de vie perdues, selon une étude de l'OMS... qui admet que ce chiffre est largement sous-estimé.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est penchée sur la mortalité liée à la présence de substances chimiques dans l'environnement. Résultat : en 2004, la pollution chimique a provoqué 4,9 millions de morts (soit 8,3% de la mortalité totale). Et 86 millions d'années de vie perdues (5,7% du total) en raison des handicaps provoqués. A titre de comparaison, l'impact des substances chimiques est plus important que celui des cancers, qui représentent 5,1% du total d'années de vie perdues. 54% des dégâts liés aux substances chimiques sont supportés par les enfants de moins de 15 ans. 70% des maladies sont dues à l'association de polluants atmosphériques multiples.

Et encore, cette étude se limite à "l'impact connu" d'un nombre de "substances chimiques" limité, et "l'impact inconnu pourrait être considérable". D'une part, précise l'OMS, les preuves de "relations de causes à effets [...] font défaut". Exemple de ces produits aux effets "inconnus" : les pesticides, le mercure, le cadmium... ça laisse rêveur. D'autre part, même lorsque ces preuves existent, "les données d'exposition à grande échelle sont insuffisantes". Et enfin, l'OMS avoue son incapacité totale à évaluer réellement l'impact sanitaire des "sites pollués qui mettraient en péril plus de 56 millions de personnes à travers le monde". Un début de commencement d'étude, en somme.