tornade Marne, Aude
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tornado, France
© Chroniques Chaotiques/YouTubeLa tornade a été immortalisée dans la Marne (capture d’écran).
Le phénomène a causé d'importants dégâts matériels sur trois villages du département.

De loin, le phénomène est fascinant. De près, il est effrayant. Dimanche, une tornade s'est formée dans la Marne et a causé de sévères dégâts dans trois villages du département, décrit L'Union. Des phénomènes identiques ont été signalés dans l'Aube et dans les Ardennes, alors placées en vigilance orange. Mais comment un « tuba » si caractéristique, immortalisé par un chasseur de tempêtes, peut-il apparaître ?



Comment cela se forme ?


Une tornade est le fruit de la rencontre entre deux masses d'air avec une grande différence de température. Dimanche, la rencontre entre l'air chaud qui remontait du sud vers l'Alsace et une masse plus froide en provenance de l'Atlantique a entraîné la formation de cette tempête.

Mais si ces tornades impressionnantes peuvent parcourir des dizaines de kilomètres et être formés d'un tuba bien plus large aux Etats-Unis, leurs cousines françaises possèdent une durée de vie moins longue, détaille Météo France. « Leur durée de vie est réduite car l'air marin n'est jamais relativement loin chez nous, cela vient tempérer notre climat et perturber ces tornades », explique Frédéric Decker, météorologue à Météo News.



Pourquoi en cette saison ?

Justement parce que le milieu du printemps est propice à ce genre de rencontres d'airs chauds et froids. Il y a une semaine, l'Hexagone profitait de températures estivales. Et ce lundi, la neige est tombée Normandie.

« Là, on est dans une situation où la même journée, il a fait 10 C° en Normandie et 25 à Strasbourg », décrit Frédéric Decker. Des contrastes très forts, plus à même de se créer au milieu d'une saison comme le printemps qu'au cœur de l'hiver.

Est-ce un phénomène classique ?

Interrogée par Le Parisien, Météo France insiste sur le « caractère » exceptionnel des images de dimanche. « En moyenne, on en a quatre ou cinq par an, poursuit Frédéric Decker. Mais le nombre peut énormément fluctuer d'une année sur l'autre. »

Aucune mesure officielle de la vitesse du vent n'a pu être effectuée dans la Marne, mais les dégâts notables - bâtiments effondrés, toitures et arbres arrachés - permettent d'affirmer que les rafales ont atteint localement entre 150 et 200 km/h. Trois personnes ont été blessées par la chute d'un arbre sur leur voiture. En janvier, une autre tornade avait frappé les Pyrénées-Orientales.