Image
Les médecins estiment qu'avant la puberté, un enfant ne devrait pas faire plus de 8 à 10 heures de sport par semaine. © SUNSTA / SIPA
Autant une activité physique régulière est fortement conseillée chez les enfants, notamment pour la consolidation de leurs os, autant une suractivité de sport peut avoir des conséquences néfastes. Une étude publiée dans la revue médicale Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine montre bien qu'un excès d'activité physique augmente le risque de fractures de fatigue et retarde l'arrivée de la puberté.

En pratique, les médecins estiment qu'avant la puberté, un enfant ne devrait pas faire plus de 8 à 10 heures de sport par semaine. Car, en dehors des risques liés à un traumatisme violent, le fait de renouveler sans cesse les mêmes gestes sur un squelette en croissance est responsable d'un véritable surmenage soit au niveau osseux (aboutissant à la fracture de fatigue), soit au niveau des insertions tendineuses. Les petites gymnastes de haut niveau sont particulièrement exposées. Mais c'est également le cas des jeunes qui pratiquent des sports provoquant de forts impacts, comme la course à pied, le basket-ball ou encore le volley-ball pour n'en citer que quelques-uns.

Régimes inquiétants

Le récent travail américain a porté sur près de 7 000 jeunes sportives âgées de 9 à 15 ans, qui ont été suivies pendant sept ans. Premier constat : le risque de fracture de fatigue est directement corrélé au temps d'entraînement, principalement pour certains sports à impacts élevés. "Mais, avant d'en arriver là, on constate déjà des microtraumatismes au niveau du dos et des membres, précise le Dr Nguyen, pédiatre à l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance). Pour ces derniers, les problèmes sont fréquents au niveau du genou et du talon."

D'autres sujets inquiètent les médecins : les régimes que s'imposent les jeunes athlètes qui pratiquent des disciplines nécessitant une silhouette fine, comme la gymnastique ou la course à pied. Car la restriction calorique augmente le risque de fracture de fatigue. C'est d'ailleurs pourquoi, dans l'enquête américaine, le comportement alimentaire était évalué à l'aide de deux questions : "Au cours de l'année passée, à quelle fréquence avez-vous fait attention à ne pas prendre du poids ?" et "combien de fois avez-vous pris des laxatifs pour éviter de prendre du poids ?"

Carence en vitamine D

Le Dr Nguyen précisé également : "Le fait de pratiquer un sport en salle augmente le risque de carence en vitamine D, qui est fabriquée par l'organisme quand il est exposé au soleil." Or cette vitamine est nécessaire au squelette puisqu'elle permet de fixer le calcium sur l'os. Enfin, la pratique trop intensive d'un sport repousse l'âge de la puberté, ce qui a également un effet de fragilisation du squelette. Les modifications corporelles et les règles apparaissent en général avec deux ou trois ans de retard.

"Nous devons être vigilants à toute fatigue, toute douleur, toute baisse de performances et faire cesser l'entraînement si besoin, conclut le Dr Nguyen. Car un enfant peut atteindre un haut niveau sportif sans mettre sa santé en danger."