italia fuori dall'UE
Vent debout contre l'euro, l'Europe, la grande vitesse Lyon-Turin et la vaccination obligatoire. Pour le moins, le Mouvement 5 étoiles (M5s) et son partenaire la Ligue du Nord ont le mérite d'être clairs.

Dans leur feuille de route intitulée « Programme pour le gouvernement du changement », les chefs des deux partis Luigi DI Maio (M5s) et Matteo Salvini (Ligue) ont fait état de leurs convictions souverainistes et populistes en dressant la liste de ce qu'ils veulent changer ou modifier. À commencer par la vaccination obligatoire réintroduite l'an dernier par le gouvernement de coalition formé par les centristes et les démocrates. Depuis la rentrée 2017, l'inscription en maternelle et dans le primaire est liée à dix vaccinations obligatoires : DTP, coqueluche, rubéole, rougeole, oreillons, varicelle, hépatite B et hémophilus de type B. En revanche, les vaccinations contre méningocoques B et C sont seulement recommandées par l'Institut supérieur de la Santé comme l'anti-pneumocoque et l'antirotavirus. Le ministère de la Santé a également organisé des campagnes de sensibilisation durant toute l'année en conseillant aussi aux adultes de se vacciner.

Une proposition de loi au Parlement

Tout cela risque bientôt de faire partie de l'histoire ancienne. Après avoir promis à leurs adhérents et à l'électorat italien pour augmenter leurs chances de gagner aux élections générales du 4 mars dernier d'abolir « le décret inique sur la vaccination », les deux chefs de parti veulent concrétiser. Au risque de se fâcher avec l'Europe, la communauté scientifique internationale et l'ordre des médecins italien. « Nous sommes favorables à la recommandation mais pas à la ligne de l'obligation », ont expliqué à plusieurs reprises Luigi Di Maio et Matteo Salvini.

Pour le patron de la Ligue du Nord, « dix vaccins représentent un risque potentiel pour certains enfants ». La feuille de route programmatique devrait réduire le nombre de vaccins à quatre avec peut-être le BCG et la poliomyélite. Une proposition de modification a déjà été déposée en milieu de semaine au parlement par le groupe de la Ligue du proposant d'éliminer le dispositif sur la vaccination obligatoire. « Exclure les enfants non vaccinés du circuit scolaire est un acte de discrimination irrationnel, inacceptable et injustifié en raison du manque de bonnes raisons sanitaires », a expliqué le sénateur Paolo Arrigoni, l'un des signataires de la proposition de modification de loi.

Plusieurs spécialistes sont déjà montés au créneau pour évoquer le risque d'un retour des épidémies avec la fin de l'immunité grégaire.