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Des chercheurs de Stanford ont transformé des cellules immunitaires en neurones, sans passer par le stade de cellule pluripotente. Ce protocole, qui utilise la « transdifférenciation », pourrait favoriser l'étude de pathologies au laboratoire, comme l'autisme ou la schizophrénie.

D'un côté, vous avez les neurones, ces cellules qui transmettent des messages électriques le long de leur axone. De l'autre, des lymphocytes de forme arrondie qui participent aux défenses de l'organisme. A priori, ils n'ont pas grand-chose en commun dans leur forme et leur fonction. Et pourtant, des chercheurs de Stanford annoncent que ces cellules sanguines peuvent être transformées en neurones en trois semaines, en ajoutant simplement quatre protéines. Grâce à ce processus appelé transdifférenciation, le lymphocyte devient directement neurone : il n'a pas besoin de se transformer d'abord en cellule pluripotente, un stade au cours duquel une cellule est capable de donner différents types cellulaires.

La transdifférenciation a déjà été utilisée en 2010 par ce laboratoire pour générer des neurones à partir de cellules de peau de souris, puis la méthode a été étendue à des cellules humaines. Mais comme l'explique Marius Werning dans un communiqué de Stanford, « l'obtention de cellules de la peau implique une procédure invasive et douloureuse ». Ce serait tellement plus simple si un échantillon sanguin suffisait !

Un modèle d'étude pour l'autisme et la schizophrénie

Les chercheurs se sont intéressés aux lymphocytes T du sang. Malgré leurs différences avec les neurones, « Il est un peu choquant de voir à quel point il est simple de convertir les lymphocytes T en neurones fonctionnels en quelques jours. » D'après l'article paru dans Pnas, un millilitre de sang, frais ou congelé, peut générer jusqu'à 50.000 neurones !

Certes, les neurones obtenus ne sont pas parfaits, car ils n'arrivent pas à créer des synapses fonctionnelles, mais les chercheurs espèrent améliorer la technique. Ces neurones permettent tout de même d'étudier certaines fonctions et pourraient fournir de nouveaux modèles d'étude pour des maladies humaines, comme l'autisme et la schizophrénie, à partir d'échantillons de patients.