Le président déchu Hosni Moubarak a été admis à l'Hôpital international de Charm el Cheikh, dans le Sinaï, après avoir été victime d'une crise cardiaque lors d'un interrogatoire, selon la télévision égyptienne.

L'hospitalisation de l'ancien président âgé de 82 ans, renversé le 11 février par une révolution populaire, survient deux jours après sa convocation devant les tribunaux.

L'hôpital était placé sous l'étroite surveillance de la police militaire et seules les urgences étaient autorisées à accueillir des patients, selon la télévision égyptienne.

En mars 2009, l'ex-président égyptien avait séjourné dans une clinique en Allemagne, où il avait subi l'ablation de la vésicule biliaire.

M. Moubarak et ses deux fils, Alaa et Gamal, ont été convoqués devant les tribunaux à une date non précisée. Ils devront s'expliquer sur l'emploi de la violence contre les manifestants lors du soulèvement populaire de janvier et février, qui a fait officiellement près de 800 morts et des milliers de blessés.

Les trois hommes seront également interrogés relativement à des accusations d'« utilisation de l'argent public », dans le cadre d'opérations anticorruption menées contre l'ancien régime.

Le ministre de l'Intérieur, Mansour Al-Issawi, a indiqué que le président déchu et ses fils pourraient être arrêtés s'ils ne se présentaient pas devant la justice.

M. Moubarak assure n'avoir rien à se reprocher et être victime de « diffamation ».

Dans une allocution sonore diffusée dimanche par la chaîne Al-Arabiya, il s'est drapé dans la défense de son « intégrité » et a récusé les accusations de malversations.

Le pouvoir militaire, à qui M. Moubarak a cédé la place, a assigné l'ancien président à résidence dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, bloqué ses fonds en Égypte et engagé des démarches pour geler les avoirs qu'il pourrait détenir à l'étranger.