En encourageant les jeunes médecins à faire des stages en libéral, la réforme du troisième cycle affecte le fonctionnement des hôpitaux publics non universitaires.

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© Motet / Le MondeL'hôpital Robert Ballanger, à Aulnay-sous-Bois.
Pour de nombreux hôpitaux non universitaires, le coup a été rude. L'entrée en vigueur au mois de novembre de la réforme du troisième cycle des études de médecine a entraîné une baisse significative du nombre d'internes de médecine générale en stage chez eux. A l'origine de cette diminution : une nouvelle maquette prévoyant que ces étudiants « presque médecin » effectuent davantage de stages chez des praticiens libéraux au cours de leurs six semestres de formation pratique.

Dans les hôpitaux, où les internes contribuent bien souvent à faire tourner des services, l'impact a été fortement ressenti. A Sedan (Ardennes), par exemple, c'est huit postes d'interne sur douze qui ont été perdus, quinze sur soixante-dix à Charleville-Mézières. Des pertes qui ont « renforcé les tensions pesant sur les équipes médicales », reconnaît la direction du groupement hospitalier réunissant ces deux sites.

A Troyes, les urgences pédiatriques ont même dû fermer leurs portes, faute d'internes. « Nous nous attendions à une baisse, mais je ne pensais pas que nous passerions de six internes à aucun », a déclaré Philippe Blua, le directeur du site, dans un entretien à L'Est éclair le 2 mai. A Bourges, on affiche également « zéro interne aux urgences, contre quatre ou cinq les précédents semestres ».

« Pas de solution miracle » Certains hôpitaux ont dû se résoudre à « fermer régulièrement » des plages de consultations, d'autres ont dû davantage recourir à l'intérim. « Les hôpitaux sont très impactés », estime-t-on à la Fédération hospitalière de France (FHF), qui représente les établissements publics. « Cette réforme a induit une désorganisation assez marquée dans pas mal d'endroits », insiste Thierry Godeau, le président de la Conférence nationale des présidents de commissions médicales d'établissements de centres hospitaliers, qui regrette la mise en place « brutale » de la nouvelle maquette.