L'auteur de l'attentat de Manchester en mai 2017 aurait été pris en charge par la marine britannique trois ans plus tôt alors que les combats faisaient rage en Libye. L'information complète les conclusions d'un rapport du renseignement britannique.
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© Bruce Adams / Daily Mail
C'est l'AFP qui reprend l'information du tabloïd britannique le Daily Mail, qui lui cite une source gouvernementale : l'auteur de l'attentat suicide de Manchester qui avait fait 22 morts en mai 2017 aurait été évacué de Libye trois ans auparavant par la marine britannique. D'après le Daily Mail du 30 juillet, Salman Abedi, un Britannique d'origine libyenne, faisait partie des 110 Britanniques et leurs familles évacués par le HMS Enterprise et convoyés à Malte en août 2014.

Le 22 mai 2017, il s'est fait exploser, à l'âge de 22 ans, à la sortie d'un concert de la chanteuse pop américaine Ariana Grande à Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, tuant 7 enfants et 15 adultes. « Que cet homme ait commis une telle atrocité sur le sol britannique après avoir été sauvé de Libye est une pure trahison », s'offusque la source gouvernementale citée par le tabloïd.

Son frère Hashem Abedi, qui est détenu en Libye dans le cadre de l'enquête sur l'attentat, avait lui aussi été évacué. D'après un ami de la famille Abedi, cité par le Wall Street Journal en mai 2017, Salman Abedi s'était rendu en Libye avec son père en 2011 pour se battre aux côtés d'une milice de Tripoli en lutte contre les autorités de Mouammar Kadhafi.

Ces nouveaux détails sur l'auteur de la tuerie de Manchester s'ajoutent aux conclusions d'un rapport commandé par le gouvernement britannique et rendu public en décembre 2017.

D'après le document, les services de sécurité avaient eu connaissance des informations sur Salman Abedi avant qu'il ne passe à l'acte. L'auteur de l'attaque avait été signalé par deux fois aux services de sécurité. Mais ces derniers n'avaient pas jugé les informations comme relevant d'un risque terroriste. Une erreur de jugement que le rapport déplore, les jugeant au contraire de « très pertinentes ». « Il est concevable que l'attaque de Manchester aurait pu être évitée en particulier si les cartes avait été distribuées autrement », soulignaient métaphoriquement les auteurs du rapport.