Les députés macronistes ont refusé dans la nuit du 14 au 15 septembre d'inscrire dans la loi l'interdiction de l'herbicide controversé. Les réactions n'ont pas manqué de fuser, à gauche, pour critiquer l'attitude de LREM sur le dossier.
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Les débats furent longs et houleux à l'Assemblée nationale durant la nuit du 14 au 15 septembre, pour discuter de nouveau du projet de loi agriculture et alimentation. C'est seulement au petit matin que les députés, en majorité de La République en marche (LREM), ont décidé de rejeter l'ensemble des amendements visant à inscrire dans le texte l'engagement présidentiel d'interdire le glyphosate, herbicide controversé, « au plus tard dans trois ans ».

En mai, lors de la première lecture du texte, des parlementaires, dont certains marcheurs, avaient déjà plaidé en vain pour sanctuariser dans la loi l'interdiction du glyphosate. Ils avaient alors reçu le soutien de l'ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot. Tout comme au printemps, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert s'est opposé, lors des nouvelles discussions sur ce sujet, aux amendements anti-glyphosate. Il a souhaité mettre en avant « sa méthode » pour l'interdire d'ici trois ans : « La responsabilisation des acteurs et la recherche sur les solutions alternatives plutôt que l'interdiction par la loi .»


Stéphane Travert a obtenu l'appui du rapporteur de la loi agriculture et alimentation Jean-Baptiste Moreau (LREM), pour qui inscrire dans celle-ci l'interdiction de cette substance jugée « cancérigène probable » par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) « ne sert à rien ». Le député a également estimé : « La France sortira du glyphosate parce que nous aurons eu le temps de trouver des alternatives pour 100% des cultures.»



Commentaire : Combien de personnes vont mourir de cancer pendant ce temps ? Il y a évidemment pour ceux qui regardent avec une loupe un lien entre cancer-Monsanto-big-pharma. Et ce ne sont pas les politiciens qui vont faire quoi que ce soit pour se battre, pour notre santé, contre la multinationale criminelle Monsanto. Quelle honte.


Ces positions ont outré une bonne partie de la gauche de l'hémicycle. L'élu de La France insoumise (LFI), Adrien Quatennens, a relevé un paradoxe chez les macronistes : « Parce qu'ils sont d'accord avec nous pour interdire le poison glyphosate, la plupart des députés de Macron ont voté contre son interdiction ! Allez comprendre ! Ces marcheurs marchent sur la tête ! »


Même son de cloche pour l'ex-candidate au perchoir (LFI) Mathilde Panot qui y voit une « lâcheté » de la majorité : « Lamentable vote à 4h20 du matin à l'issue duquel une fois de plus la majorité parlementaire rejette l'inscription dans la loi de l'interdiction effective du glyphosate. Lâcheté de la majorité devant cette urgence écologique et sanitaire ! »


Le député socialiste du Val-de-Marne, Luc Carvounas, évoque quant à lui la victoire des « lobbys ».


La députée de Génération écologie des Deux-Sèvres, Delphine Batho, en appelle à la mobilisation citoyenne pour l'interdiction du glyphosate le 5 octobre.


Le vote des députés n'a pas dérangé uniquement à gauche. L'eurodéputé des Patriotes, Florian Philippot a dénoncé pour sa part « une hypocrisie du gouvernement ».

Le texte voté par l'Assemblée nationale reviendra en nouvelle lecture au Sénat le 25 septembre. En juillet, sénateurs et députés, en commission mixte paritaire, n'avaient pu trouver un compromis sur un texte commun.