Depuis que la Russie a décidé de punir le régime israélien en livrant des batteries des S-300 à l'armée syrienne, ce dernier remue le ciel et la terre pour pousser les États-Unis à s'engager à ses côtés contre la Russie et partant contre la Syrie et l'Iran. Le régime israélien dit désormais "craindre une guerre cybernétique russe" en Méditerranée dont la partie orientale vient d'être placée sous la protection des missiles antimissiles russes.
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© SputnikS-300 russes
Le site proche du renseignement de l'armée israélienne DEBKAfile fait écho à la supposée crainte israélienne d'une guerre cybernétique russe. Le site bien au fait de réelles capacités militaires d'Israël juge la force aérienne israélienne "incapable" de faire face à une cyber-guerre version russe. L'argument sert évidemment le site de plaider la cause d'un SOS à lancer en direction de Washington.

"D'ici deux semaines, la Russie armera la Syrie de ses systèmes de défense aérienne S-300. Dans les régions adjacentes à la Syrie en Méditerranée, la Russie brouillera la navigation par satellite, les systèmes de communication et les radars aéroportés des avions de combat qui tenteront d'attaquer des sites sur le territoire syrien, a annoncé lundi le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou à Moscou.


À ce train, les capacités électroniques de la défense aérienne syrienne seront améliorées et portées au niveau de celles des forces russes. Grâce au système russe de missiles, la défense aérienne syrienne sera capable d'intercepter des cibles à plus de 250 km et de procéder à des frappes simultanées, explique le site, rappelant que cela n'est pourtant pas ce qui inquiète le plus Israël. Tel-Aviv est plutôt préoccupé par le "brouillage de la navigation" en Méditerranée.

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© Mashregh News
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© Mashregh Newsles dispositifs de guerre cybernétique russes livrés à l'armée syrienne
Les experts militaires que consulte DEBKAfile soulignent même que c'est la première fois qu'"une grande puissance mondiale déclare une guerre cybernétique contre un pays" et ce pays est bien sûr Israël. Selon ces experts, il s'agit d'un grand défi pour aussi bien le Premier ministre Benjamin Netanyahu que pour le chef d'état-major de l'armée Gadi Eizenkot.

Le site évoque ensuite trois options et dont l'une n'est plus possible: les responsables israéliens auraient pu trouver un moyen de sortir de ce conflit avec Moscou, mais il est trop tard. "Cependant, il est désormais impossible pour Israël de renoncer à son offensive aérienne contre la présence iranienne et ses représentants en Syrie, malgré le risque accru d'affrontement avec les Russes, car cela constituerait une comédie humiliante contre l'Iran et le Hezbollah", poursuit DEBKA qui conseille toutefois "plus de prudence et de circonspection à l'avenir" .

Le site propose, comme second choix, aux responsables israéliens de considérer ce défi comme un duel cybernétique avec Moscou, reconnaissant que le régime de Tel-Aviv a perdu sa supériorité en la matière :
" En 1982, l'armée de l'air israélienne a détruit un réseau de défense aérienne russe installé par la Russie dans la vallée de Beqaa au Liban...mais les choses sont différentes aujourd'hui. Le ministre russe de la Défense a instauré un grand espace de plusieurs centaines de kilomètres couvrant la Syrie et la Méditerranée orientale pour défier Israël et Israël manque d'expérience opérationnelle à cette échelle en termes de guerre électronique".

Et DEBKAfile d'ajouter : "L'armée israélienne s'inquiète moins de la livraison imminente des systèmes de missiles S-300 à l'armée syrienne que d'une implication dans une guerre cybernétique. Pour contrecarrer le brouillage de la navigation en Méditerranée orientale, Israël devra peut-être se tourner vers les États-Unis. Benjamin Netanyahu pourrait solliciter le président Donald Trump, lors de leur rencontre prévue le mercredi 26 septembre, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York".

Sur fond des tensions accrues entre Moscou et Israël suite à la destruction d'un Il-20 russe au-dessus de la zone de désescalade d'Idlib et qui laissent à croire que la Russie va vers une confrontation directe avec Israël, le président russe et son homologue syrien se sont entretenus au téléphone au sujet de la livraison d'un système antimissile S-300 à la Syrie afin de renforcer non seulement la capacité de défense aérienne de ce pays, mais aussi la sécurité des militaires russes opérant en Syrie.

Selon Sergueï Choïgu, le ministre russe de la Défense, la décision prise par le président Poutine, qui engage la responsabilité d'Israël dans la destruction de l'Il-20, fait partie d'une série de mesures de rétorsion à l'incident qui s'est soldée par la mort de 15 militaires russes.