Le RAID a interpellé, ce jeudi matin, à Pont-à-Mousson, l'un des gilets jaunes soupçonné d'avoir participé aux violences contre la police commises lors de la dernière manifestation à Epinal.

RAID, France
© Alexandre MarchiLa Justice n’a pas lésiné et a fait appel aux hommes du RAID pour interpeller l’un des auteurs présumés des violences lors de la dernière manif des gilets jaunes à Epinal.
Qu'est-ce qui se passe ! » demande, éberluée cette habitante du centre-ville de Pont-à-Mousson. Un patron de bar qui vient d'ouvrir son commerce, lui répond, tout aussi éberlué : « Je ne sais pas »... « Mais ce n'est pas pour vous qu'ils sont là », ajoute-t-il avec une pointe d'humour.

Il est 5 h 58, ce jeudi et le commerçant ainsi que son interlocutrice viennent de voir passer une impressionnante colonne de policiers.

Ils sont une dizaine, cagoulés, casqués et habillés tout en noir. Des ombres dans la nuit. Ils sont armés jusqu'aux dents, portent d'impressionnantes protections dignes de Robocop et certains sont équipés de lourds boucliers.

Ils marchent l'un derrière l'autre, le long des murs d'une rue résidentielle du centre-ville. Sans faire le moindre bruit. Ils rejoignent un tireur d'élite qui est déjà en position, à un coin de rue, face à une maison de deux étages aux volets blancs. C'est là que se trouve leur objectif.

Tous appartiennent à l'antenne du RAID de Nancy dont la spécialité est la lutte contre le terrorisme et les arrestations à haut risque.

Tout se joue en une poignée de secondes

Leur présence à Pont-à-Mousson est liée l'enquête sur les exactions commises lors de la dernière manifestation des gilets jaunes à Epinal. Une voiture de police a notamment été retournée.

Une image spectaculaire auquel la justice a décidé de répondre par une autre image spectaculaire, celle des hommes du RAID en train d'arrêter l'un des casseurs présumés dont le domicile a été localisé à Pont-à-Mousson.

Le suspect habite au rez-de-chaussée. Les superflics installent en silence un vérin devant sa porte. Quelques crissements. Puis deux grands cracs. La porte est défoncée. Tout se joue ensuite en une poignée de secondes et quelques cris de surprise.

Le suspect est interpellé et menotté alors qu'il est encore au lit avec sa compagne. Il n'a rien eu le temps de faire. Les hommes du RAID quittent les lieux et laissent le gilet jaune entre les mains des enquêteurs du SRPJ de Nancy et de la BSU d'Epinal.

Son domicile est perquisitionné. Le suspect est ensuite conduit au commissariat d'Epinal et placé en garde à vue.

Il sera présenté au parquet ce vendredi, lequel demandera son placement en détention.