Après quatre ans de guerre au Yémen, le nombre de morts augmente et la situation humanitaire est de plus en plus alarmante. Et la France, en tant que vendeur d'armes à certains belligérants, est souvent considérée comme complice. Désalliances l'Entretien reçoit le député Sébastien Nadot, ex-LREM, qui tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme.
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Près de 1.500 jours de guerre au Yémen, un bilan qui dépasse les 60.000 morts, 20 millions de personnes dans un état de dépendance humanitaire alarmant. Le Yémen en guerre vit la «pire crise humanitaire du monde», selon L'ONU. Et si les principaux responsables sont l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, les pays occidentaux - et notamment la France - jouent un rôle de premier ordre dans cette tragédie.

« Le constat est qu'il y a un enlisement terrible. On ne voit pas le bout du tunnel [...] et les populations civiles sont dans une situation plus qu'alarmante. L'alarme s'était il y a plus d'un an qu'on a essayé de la sonner. Et aujourd'hui, c'est une catastrophe humanitaire totale. »
Sébastien Nadot dresse un constat, succinct mais sans appel de la situation du Yémen, après quatre années de guerre. Et il dénonce l'action de la communauté internationale:
« Et il y a une réaction internationale qui n'est pas du tout à la hauteur de la situation. On assiste à un drame comme si c'était quelque chose qui se passait dans nos télévisions, alors que non, c'est la réalité. »
Mais si la communauté internationale a sa part de responsabilité, Sébastien Nadot, en tant que député de la République, accuse surtout le rôle du gouvernement français et sa complicité avec l'Arabie saoudite et avec les Émirats arabes unis :
« À partir du moment où on continue à vendre des armes à des gens qui commettent la guerre, bien sûr que nous sommes complices. Comment pourrait-il en être autrement ? »
Après avoir échoué à créer une commission d'enquête parlementaire et à installer le débat sur la vente d'armes françaises au sein de l'Assemblée nationale, Sébastien Nadot démontre le manque de démocratie sur des questions aux implications aussi importantes:
« J'ai quand même réussi à obliger à ce qu'il y ait quand même un débat officieux, dans les couloirs de l'Assemblée. Il y a un débat qui s'est établi au parlement. Mais il n'est pas encore un débat véritablement public. C'est là que je vois un problème manifeste. »
Et le député ex-LREM conclu sur cet aspect-là:

« À aucun moment cette question de voir si on continue de vendre des armes à un pays ou à un autre n'est abordée démocratiquement en France. »