En vertu des lois anti-espionnage, le département de la Justice a annoncé 17 nouveaux chefs d'inculpation à l'encontre du fondateur de Wikileaks, qui avait révélé au public des centaines de milliers de documents militaires et diplomatiques.
Assange
© Efe(NEIL HALL)Julian Assange
Le 23 mai, les Etats-Unis ont annoncé, via le département de la Justice, 17 nouveaux chefs d'inculpation contre le créateur de Wikileaks, Julian Assange. Les Etats-Unis reprochent au lanceur d'alerte d'avoir notamment mis en danger certaines de leurs sources lors de la publication en 2010 d'environ 750 000 documents militaires et diplomatiques.

Les nouveaux chefs d'accusation pouvant entraîner des peines de dix ans de prison chacun, le lanceur d'alerte risque jusque 170 ans de prison.

« La fin du premier amendement », déplore Wikileaks

Dans un tweet, Wikileaks a réagi en déclarant que c'était « de la folie ». « C'est la fin du journalisme sur la sécurité nationale et du premier amendement », ajoute le message. Le premier amendement de la Constitution américaine permet en effet de protéger la liberté d'expression et la liberté de presse.

Les Etats-Unis accusent aussi Julian Assange d'avoir « comploté » avec l'ex-analyste américaine Chelsea Manning, condamnée en 2013 pour avoir été à l'origine de cette fuite de documents.

Julian Assange est soupçonné de l'avoir « aidé à obtenir des informations confidentielles en sachant qu'elles pouvaient être utilisées au détriment des Etats-Unis et à l'avantage d'une nation étrangère », selon un communiqué du département de la Justice. L'Australien et ses soutiens ont toujours soutenu qu'il ne pouvait pas être poursuivi pour avoir publié ces documents, en vertu du principe de liberté de la presse.

« Le ministère prend au sérieux le rôle des journalistes dans notre démocratie mais Julian Assange n'est pas un journaliste », a rétorqué lors d'une conférence de presse John Demers, responsable des questions de sécurité nationale au département de la Justice.

Julian Assange a été interpellé le 11 avril à l'ambassade d'Equateur à Londres, où il était réfugié depuis sept ans, à la suite d'une demande d'extradition formulée par les Etats-Unis.

Washington avait déjà annoncé l'avoir inculpé pour association de malfaiteurs en vue de réaliser un « piratage informatique », une peine passible de cinq ans de prison.