bank vault
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De notre lecteur Frédéric: "Notre argent ne nous appartient pas. Nos banques sont devenues des annexes de police et nos conseillers financiers sont des commissaires politiques. Je vous rapporte ici un épisode qui s'est produit la semaine dernière.

Voici six mois, j'avais réalisé un mouvement d'une certaine somme d'argent depuis mon compte épargne vers mon compte chèque car j'avais en projet d'acheter un très joli piano. Mon projet étant toujours en cours, l'argent est resté sur le compte.

Le 31 mai dernier, j'ai été interrogé par ma conseillère financière de Caisse d'Epargne au sujet des mouvements produits depuis mon livret d'épargne vers ce compte chèque. Les questions étaient vraiment intrusives et sans fondement, puisqu'il n'y avait rien de bizarre sur mes comptes. Mais c'était un véritable interrogatoire policier. Elle m'a sortie les arguments « terrorisme » « attentats » « blanchiment d'argent » pour expliquer leur complète paranoïa. J'ai refusé de dire à ma banquière quel était mon projet d'achat, car j'ai estimé que cela relevait de ma vie privée. Alors, la banquière m'a menacée de signaler mon refus et de dénoncer ces mouvements d'argent.

J'avais beau lui dire que l'argent venait de leur propre agence, de mes livrets ouverts depuis plus de 15 ans, elle s'est entêtée dans la bêtise. Jouant l'ignorante, elle a même été incapable de lire l'historique depuis sa propre agence et sa bêtise l'a conduite à porter des soupçons sur moi. Un chien policier m'aurait moins reniflé, j'ai fait face à une véritable furieuse incontrôlable !

J'ai voulu revenir, quelques jours plus tard, sur cet entretien désastreux en demandant le compte rendu qu'elle avait produit, comme la loi informatique et liberté le permet, normalement. Non seulement je n'ai pas obtenu de réponse claire, mais j'ai compris que ma demande était transmise à des personnes X, vers des services X, sans que je ne connaisse jamais ni la qualité des personnes, ni la mission des services. (Services juridiques, je présume).

Mes derniers échanges avec ma banquière et les suites qui ont été données à cet échange téléphonique laissent entendre que je ne vais que m'attirer des ennuis à force de vouloir rétablir la vérité. A trop leur demander de s'expliquer, c'est moi qui vais passer pour suspect. Un peu comme des sables mouvants, plus on s'agite plus on s'enfonce.

Les banques ont désormais un pouvoir immense, délégué par l'Etat. Le pouvoir de vérification et de contrôle. Mais, il y a un mélange des genres. On ne sait jamais si on a ouvert la conversation avec un conseiller commercial ou un agent de contrôle. Or, une fois la fiche produite, c'est comme gravé dans le marbre ! Rien ne permet de revenir ni de corriger ce le que le banquier note à notre insu. Il suffit que l'entretien soit désastreux pour que la personne décide de nous saquer. C'est clairement de l'abus de pouvoir ! Même les policiers ne se comportent pas comme ça.

D'un client totalement anonyme et banal, je suis donc devenu vraisemblablement un suspect potentiel. Suspect de quoi ? Fiché sur quelle base ? Peut-être à quelques grossièretés, qui ne sont pas mon habitude. Mais je conçois que tout le monde ne puisse pas comprendre l'expression du mot « kafkaïen ».

Je n'ai jamais eu aucune entrée d'argent liquide, jamais à découvert, aucune transaction avec l'étranger, aucun mouvement suspect depuis la création de mes comptes en 1992, sauf à croire que quelques règlements dans des magasins ou des discounts sont inquiétants par leurs fréquences, il n'y a rien qui justifie ce flicage. Je veux changer de banque... mais pour aller où ? Visiblement, elles sont toutes pareilles".

PS: je trouve que la Caisse d'Epargne commence à ressembler de plus en plus à la Banque Postale. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2019