Enfant de la Société
Plutôt que de laisser un adolescent seul devant son écran, aidez-le à faire bon usage d'Internet.
Soixante-treize pour cent des 8-16 ans surfent sur Internet en toute liberté. Or l'impact de la pornographie, sur les enfants, peut être analogue à un abus sexuel, si l'on en croit le rapport sur l'environnement médiatique des jeunes du CIEM (Collectif interassociatif enfance médias), commandé en mars 2002 par Ségolène Royal.
C'est un choc terrible pour eux et leur vision de la sexualité a de grande chance d'être pervertie. Surtout si la découverte s'est faite à travers des parents dépendants.
Suicides et fugues
D'après une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) menée par Marie Choquet en 2004, la propension des filles à faire des tentatives de suicide est multipliée par deux, si elles regardent assidûment des images X. Les autres conduites à risques, comme le tabac, l'alcool et la violence sont également amplifiées par les films pornos. Chez les garçons spectateurs de ce genre d'images, ils sont quatre fois plus ivres, fument 3,5 fois plus de cannabis et font le double de fugues.
Certains faits divers récents, comme les « tournantes », permettent d'établir le lien entre l'exposition fréquente à la pornographie et un comportement violent. Le danger principal reste le passage à l'acte pervers et violent.
Comment prévenir l'émergence de cette addiction chez les enfants ?
Déjà leur apprendre à se maîtriser, à attendre, à résister à leur gourmandise ou à l'envie d'acheter immédiatement tel gadget. « Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain mais montrer la beauté du corps humain et de la sexualité, remarque Tugdual Derville de l'Alliance pour les droits de la vie. Le plaisir n'a rien de mauvais en soi. » Les adolescents sont beaucoup sur Internet, cela nécessite de les y rejoindre parfois. « Quitte, continue-t-il, à se faire expliquer telle ou telle manipulation, tel jeu pour être avec eux dans leur univers technologique. Que cet écran ne soit pas un lieu privatif. » Si l'un de vos enfants s'est risqué sur un site pornographique, il vaut mieux ne pas dramatiser exagérément, mais le prendre vraiment au sérieux. C'est une bonne occasion à saisir pour en parler !
Commentaire :
Augmentation de la dépendance à la cyberpornographie chez les femmes
Radio-Canada.ca, 14 avril 2011
par Philippe Santerre
Une nouvelle étude britannique soutient que 17 % des femmes seraient victimes de dépendance à la cyberpornographie. Basés sur une étude réalisée en 2006 par la firme Internet Filter Review, les chiffres qui se dégagent de cette étude sont surprenants, voire exagérés. Il n'en reste pas moins qu'il semble exister une véritable modification du rapport à la pornographie, particulièrement chez les jeunes femmes qui ont grandi avec Internet.
Dans l'article, la journaliste Tanith Carey discute avec une jeune diplômée universitaire de 21 ans qui a commencé sa consommation de matériel pornographique à l'adolescence, par curiosité, en compagnie de son partenaire du moment. À la sortie de l'Université, devant une période économique difficile, un marché de l'emploi moribond et un problème de chômage, l'ennui et l'anxiété l'ont poussée à trouver un certain réconfort dans la consommation de pornographie.
L'occasion fait le larron : l'accessibilité, une plus grande acceptabilité sociale, la gratuité et l'anonymat en font une drogue facile à consommer, jusqu'au jour où la consommation se transforme en dépendance.
Comme le mentionne l'un des psychologues interviewés, il ne faut pas négliger la force d'une dépendance liée à la sexualité. L'orgasme provoque la production des hormones du bonheur, la dopamine-oxytocin, dont l'effet sur le corps et l'esprit peut être apparenté à la puissance chimique d'une dose d'héroïne. L'ordinateur, omniprésent, devient sexué.
En ce qui concerne la pornographie, les femmes, selon les propos des experts, vivent un paradoxe plus grand que les hommes qui peut provoquer une perte de l'estime de soi. D'une part, elles en retirent un certain plaisir. L'intérêt pour la sexualité est un comportement normal. De l'autre, intellectuellement, elles sont aux prises avec la contradiction qui existe entre cette femme-objet condamnée par la société et leurs propres désirs.
La dépendance à la pornographie était considérée comme un problème essentiellement masculin - les femmes venaient consulter pour leur partenaire masculin. Depuis deux ans les cliniques spécialisées reçoivent des dizaines de femmes, surtout des jeunes, qui font face à l'anxiété, à la dépression et à des problèmes d'estime de soi dus à la consommation de pornographie en ligne. La demande de thérapie chez les jeunes femmes aurait explosé.
Commentaires des Lecteurs
Les responsables ? Chacun !
Chacun est en devoir moral de suivre, aider, surveiller son enfant : chaque parent
Chacun est en devoir ne pas exposer un enfant à du contenu extrême : chaque webmestre de ces site
Chacun est en devoir de rapporter une anomalie, d'exposer ses interrogations : chaque enfant
Chacun est en devoir moral d'aider son prochain, comme son enfant ou ses parents
Pour moi, c'est la conséquence de la tolérance à un système pressurisé qui pousse chaque parent à un manque de temps pour l'enfant et qui pousse chaque enfant à se préférer isoler de chaque parent pour "profiter de la liberté (et des abus) qu'Internet offre à tous".
Aujourd'hui, il est difficile d'éduquer son enfant, mais il est difficile aux enfants de ne pas être tenté vers une désir assouvi instantanément (Internet, télé-média, ...)
Je connais une famille, ou les enfants (10-13ans) ont un facebook et les parents aussi, sur le même ordinateur : les parents surveillent peu et ne demande qu'une chose : leur rapporter ce qu'il ne comprennent pas. Les enfants écoutent leur parents et dévoilent d'eux même leur facebook aux parents.
Il y a un échange supplémentaire.
MAIS QUI SONT LES RESPONSABLES SINON L'ETAT ???