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© amad I Mohammed Source: ReutersLe ministre saoudien de la Défense, Turki al-Maliki, accuse le 18 septembre l'Iran d'avoir parrainé les attaques contre des installation pétrolières iraniennes.
L'Arabie saoudite en est désormais convaincue : l'Iran est derrière les attaques survenues le 14 septembre contre l'une de ses installations pétrolières. Riyad emboîte ainsi le pas à Washington qui souhaite contrer cette attaque.

Donald Trump a affirmé ce 18 septembre disposer de « beaucoup d'options » pour répondre à l'Iran après les attaques contre les infrastructures pétrolières saoudiennes que Washington et Riyad impute à Téhéran.

« Il y a beaucoup d'options. Il y a l'option ultime et il y a des options bien moins élevées que cela », a répondu le président américain aux journalistes l'interrogeant depuis Los Angeles, en faisant allusion à une possible réponse militaire à l'Iran.

Il a également précisé que le détail des nouvelles sanctions contre le régime islamique serait précisé « d'ici 48 heures », quelques heures après avoir annoncé leur durcissement « substantiel » sur Twitter.

Les nouvelles sanctions américaines « visent délibérément » les civils iraniens, a fait savoir le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif. Le président américain Donald Trump, en annonçant de nouvelles sanctions contre Téhéran, « admet que les Etats-Unis ciblent délibérément des civils ordinaires», a-t-il écrit sur Twitter, qualifiant les mesures américaines d'« illégales » et « inhumaines ».

Selon Downing Street, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président américain Donald Trump ont discuté de la nécessité d'une « réponse diplomatique unie » face aux attaques qui ont touché des sites pétroliers saoudiens le 14 septembre.

Lors d'une conversation téléphonique, le président américain et le Premier ministre britannique ont condamné ces attaques, imputées à l'Iran par Washington. Les deux protagonistes ont par ailleurs évoqué le dossier iranien et convenu qu'« il ne fallait pas que [Téhéran] puisse obtenir une arme nucléaire » selon un communiqué.

L'Arabie saoudite a été frappée par une « attaque iranienne », a assuré le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, en visite dans le royaume wahhabite, évoquant un « acte de guerre ». Le chef de la diplomatie américaine a en outre déclaré que cette attaque portait « es empreintes digitales de l'ayatollah » Ali Khamenei, le guide suprême iranien.

Les rebelles yéménites houthis ont menacé ce 18 septembre de frapper « des dizaines de cibles » aux Emirats arabes unis, l'un des piliers de la coalition militaire que dirige l'Arabie saoudite au Yémen.« Nous annonçons [...] que nous avons des dizaines de cibles aux Emirats arabes unis, dont Abou Dhabi et Dubaï, et qu'elles peuvent être frappées à tout moment », a déclaré Yahiya Saree, porte-parole des rebelles yéménites qui ont revendiqué les frappes dévastatrices de samedi contre des installations pétrolières saoudiennes.

Le ministre saoudien de la Défense, Turki al-Maliki, a affirmé ce 18 septembre que les attaques contre deux de installations pétrolières saoudiennes provenaient du « Nord » et ont été « incontestablement » parrainées par l'Iran, précisant que le royaume enquêtait toujours sur le lieu « exact » de leur lancement. Le responsable saoudien a effectué cette déclaration au cours d'une présentation où ont été dévoilés des débris de « drones » et de « missiles de croisière ».


Le 14 septembre, les rebelles houthis du Yémen avaient revendiqué des attaques de drones visant l'usine d'Abqaiq, la plus grande au monde pour le traitement de pétrole, et le champ pétrolier de Khurais, deux sites situés dans l'est de l'Arabie saoudite, provoquant une réduction de la production saoudienne de 5,7 millions de barils par jour, soit 6% de la production mondiale.

Donald Trump avait alors attribué la responsabilité des attaques à l'Iran et dépêché dans la foulée son ministre des Affaires étrangères Mike Pompeo à Jeddah pour définir les contours d'une éventuelle réponse militaire. Apportant un démenti formel aux accusations américaines, Téhéran avait en réponse raillé la stratégie de « tromperie maximale » de Washington.

Les Etats-Unis annoncent un durcissement des sanctions contre l'Iran

Sur sa lancée, le président américain a annoncé ce même 18 septembre avoir ordonné au secrétaire au Trésor de durcir les sanctions contre l'Iran. Cette nouvelle offensive diplomatique a très vite été saluée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou : « L'agression iranienne s'est accrue récemment, y compris dans le Golfe, et c'est précisément le moment de renforcer les pressions et les sanctions. Je suis heureux que le président Trump ait fait exactement cela », s'est-il réjoui dans un communiqué.


Des experts de l'ONU attendus sur les lieux de l'attaque

Alors que Washington continue de souffler le chaud et le froid, des experts de l'Organisation des Nations unies (ONU) devraient se rendre en Arabie saoudite pour mener une enquête internationale, selon l'AFP. « C'est très bien qu'une enquête internationale soit menée [sur cette affaire] », a souligné ce 18 septembre une source diplomatique qui a requis l'anonymat.

Le mandat de ces experts repose sur la résolution ayant entériné l'accord nucléaire de 2015 avec l'Iran et sur la résolution ayant décrété un embargo sur les armes au Yémen, ont précisé des diplomates. La France a également informé les autorités saoudiennes qu'elle enverrait des experts sur place.