Pour Oliver Sacks, la migraine fait "partie intégrante de la condition humaine » et elle serait comme une réponse à « un besoin de tomber temporairement malade qui se manifeste à l'occasion chez certaines personnes ». Pour la définir, Pierre Marthy (1951), " les migraines sont assimilées à une allergie". Pour lui, la psychanalyse pourrait aider à soigner une telle affection.
migraine
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Quant à O.Sacks, lui s'est penché sur toutes les descriptions de la migraine du 18-19° siècle pour en montrer sa multiplicité, à tel point que par la richesse de tous ces signes, on se sentirait presque chanceux d'être migraineux !

La/Les migraines sont en cela un « agrégat » de symptômes.

Il définit grandes catégorie de migraines tout en exposant l'inextricable complexité de chaque cas :

-la migraine commune dont la forme se rapproche à une forme d'épilepsie ( elle est précédé d'une labilité de l'humeur, "d 'un état d'hyperactivité anxieuse suivie d'abattement, d'apathie dépressive" ). Après la crise, le sommeil réparateur est suivi d'un état ou le migraineux se sent à la fois dynamique et euphorique.

-la migraine classique

-les névralgies migraineuses

-et les migraines avec paralysie.

Pour les migraines cycliques/périodiques, qu'il y ait ou non un stimuli déclencheurs, elle finira inéluctablement par se produire. Il la compare à un "orage nerveux". "Lente accumulation d'abord, puis éclatement et décharge, enfin rééquilibrage... jusqu'à la prochaine fois".

A celles-ci, il oppose les " migraines circonstancielles [qui] ne sont pas liées aux périodicités du système nerveux mais constituent des « réponses graduées à des stimuli gradués ». Elles sont des réactions à des émotions trop intenses. La réponse, qui n'est d'ailleurs pas pour autant proportionnelle, est la migraine.

O; existe aussi des " migraines situationnelles [qui] expriment des conflits psychiques chroniques latents ".

Migraine
Pour O.Sacks, la migraine n'en n'est pas pour autant une pathologie psychosomatique: "
« Les migraines ne sont pas seulement susceptibles de revêtir des formes incroyablement diverses : elles peuvent aussi avoir un nombre inimaginable d'implications émotionnelles ».
Pour Sacks, il est inutile et vain de vouloir réduire la migraine à une cause unique. En effet,

" L'essence de la migraine est dans sa diversité d'expressions et dans ses multiples circonstances de déclenchement".

En réalité, aucune théorie globale ne permet de percer totalement le mystère de la migraine mais Sacks en retire cela dit une conclusion, c'est qu'elle est en quelque sorte une réponse, une adaptation nécessaire pour la personne qui de se fait en retire malgré tout un avantage régulateur. Elle serait en cela suivant une perspective évolutionniste une ancienne réaction à la menace, avec le retrait, la régression, la passivité.

" L'accent est mis sur la place de la crise migraineuse dans l'économie psychosomatique de la personne. Tant qu'ils sont nécessaires à un certain équilibre économique, les accès se répéteront. "

De sa vertu "adaptative", il rapproche alors la migraine d'autres affections: épilepsie, mais aussi asthmes spasmodiques, syncopes, crises d'angoisse, cycles maniaco-dépressifs.

Sacks se réfère à la fois à Darwin, mais aussi à Freud et rapproche alors les épisodes migraineux à l'hystérie freudienne.
La migraine est aussi rapprochée de la théorie du chaos.....ou comment un petit stimuli peut avoir de grandes conséquences....
Une autre façon de voir et de comprendre la ou plutôt LES migraines....assez passionnant en réalité....et très révélateurs des forces enfouies, de la vase qui malgré nous nous éclabousse lors de ces épisodes orageux, et pourtant salvateurs !