Pour le ministère de la Santé, le patient zéro ne serait pas à chercher du côté des militaires de la base aérienne de Creil qui ont géré le rapatriement des premiers Français de Wuhan. Une théorie qui laisse perplexe dans l'Oise.
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Environ 2 500 personnes travaillent dans l’enclave militaire creilloise, dont un peu plus de 800 civils. LP/Simon Gourru
Pour le ministère de la Santé, le sujet est clos. L'escadron de transport Esterel n'est pas responsable de la propagation du coronavirus dans l'Oise. Les regards se dirigeaient pourtant vers cette unité militaire de la base aérienne 110 de Creil, qui a participé aux opérations de rapatriement des Français de Chine.

« Ce vol n'avait à bord aucun passager positif, a martelé le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, samedi soir. Toutes les personnes avaient été testées à deux reprises. Et les équipes de l'Esterel ont été protégées puis surveillées pendant quatorze jours. » Selon lui, l'enquête s'orienterait vers une personne extérieure à la BA110 qui aurait contaminé une amie travaillant sur place.

Des propos qui font toutefois « bien rire » une source militaire. « Je ne peux pas garantir que cette épidémie vienne de l'Esterel, mais je trouve qu'ils se débarrassent très rapidement de cette piste sans aucune preuve. »

Enfin autorisé à s'exprimer, le commandant de la base, le colonel Fabien Cunat, a précisé ce dimanche soir les conditions de retour de ses militaires, qui prêtaient encore à débat. Il confirme qu'aucun d'eux n'a subi les mêmes opérations et mesures de confinement que les passagers revenus de Chine. « Ils n'ont pas eu de tests biologiques mais ont suivi des contrôles réguliers durant la période d'incubation et n'ont, depuis, développé aucun symptôme. »

Il n'y avait pas de raisons de les confiner

D'ailleurs, il se montre rassurant sur la mission menée en Chine par son unité de transport. « C'était un aller-retour. Nos militaires sont restés dans l'avion. Il n'y a pas eu d'escale. Ils n'étaient pas classés à risque, il n'y avait pas de raisons de les confiner. »

Dans tous les cas, le patient zéro serait en lien avec l'enceinte militaire. « Le préfet m'a assuré que les cas répertoriés à Creil concernaient uniquement la base », assure le maire (PS), Jean-Claude Villemain. Une quinzaine de personnes de la BA110 auraient été testées positivement au coronavirus après la déclaration du premier cas. Ce lundi, seulement la moitié des effectifs seront présents, l'autre partie ayant été incitée à rester à domicile.