La semaine passée, il avait enjoint sur Twitter : « Écouter Bach. Et prier ». Le cœur de Renaud Capuçon a la sensibilité d'un sismographe. Quand les événements tournent au tragique - la dernière fois, au moment de l'incendie de Notre-Dame -, il dégaine sa meilleure arme : son violon.
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© Inconnu
Depuis dimanche, le musicien, qui a déjà dû annuler une trentaine de dates de concerts à cause de la pandémie, poste un extrait musical chaque jour. Dvorak d'abord, Massenet et Fauré ensuite. D'autres suivront, tout au long du confinement. En plus de ce remède quotidien, Renaud Capuçon nous a glissés une ordonnance de musiques à écouter pour soulager les cœurs. Et ça marche !

Les Partita pour piano de Bach, par Murray Perahia. « Ce compositeur est un remède à tout, affirme Renaud Capuçon. Il dépose un baume, donne à la fois de l'énergie et du réconfort. »


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Depardieu chante Barbara
. « Entendre l'acteur chanter au Cirque d'hiver, en 2018, les textes de sa grande amie m'a bouleversé. Un choc. Une beauté émerge de sa fragilité, entre diction et chant. Je conseille le disque qui a été gravé par la suite. Gérard Depardieu est habité et indéniablement en communication avec Barbara. Écoutez Une petite cantate...
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Symphonie n°8
, dite «Inachevée» de Schubert, par l'Orchestre de Chambre d'Europe et Claudio Abbado. «Là encore, il y a quelque chose d'habité, qui vous parle, profondément, vous prend tout de suite au cœur. L'œuvre en elle-même est mystérieuse puisque : composée en 1822, on ne l'a redécouverte qu'en 1865.»


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La Sonate n°20
D.959 de Schubert, par Arcadi Volodos.


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Les Quatre derniers lieder
de Richard Strauss, par le Berliner Philharmoniker et Herbert von Karajan, avec la soprano Gundula Janowitz.


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Une symphonie alpestre de Richard Strauss, par l'Orchestre international Saito Kinen et Daniel Harding. «Cette pièce est jubilatoire. Chaque mouvement constitue un paysage, de la montée à l'arrivée du sommet.»


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L'album Flamingo de Michel Petrucciani et Stéphane Grappelli. « J'ai eu la chance d'entendre le pianiste en 1995 à Berlin. J'ai été fasciné par sa dextérité, son sens sublime de l'improvisation. Sa rencontre avec Grappelli représente la fusion de deux univers, de deux génies. Ils auraient pu enregistrer cinquante disques ensemble. Mais il n'y en eut qu'un seul. »


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L'album
Careless Love , de Madeleine Peyroux.